Michel-René Maupetit

Michel-René Maupetit, né le à Claye et mort le à Laval[1], est un homme politique français.

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Biographie

Avocat à Mayenne

Michel-René Maupetit est arrivé à Mayenne en 1776, après avoir acheté la charge d'avocat fiscal lorsque Louise Durfort-Duras, duchesse de Mazarin et de Mayenne, propriétaire à Claye, qui connaissait sa famille, le prit comme homme d'affaires, ce qui amena le jeune homme à y faire plusieurs voyages, à s'y faire des amis avant de s'y installer et d'épouser, en 1776, Marie-Louise Froger, une jeune fille de Lassay dont il aura deux fils et deux filles. C'est grâce à 250 lettres rédigées dans un style fort inégal et incorrect qu'il envoya régulièrement de Versailles à son ami, le juge criminel Dupont-Granjardin, que l'on connaît mieux la manière dont le travail se fit dans les assemblées préliminaires puis aux États généraux[2].

Député, prête le serment du Jeu de Paume

Esquisse du Serment du Jeu de Paume, par Jacques-Louis David, dessin, château de Versailles
Maupetit, en bas à gauche, est soulevé pour prêter le serment du Jeu de Paume.

Il a représenté la ville de Mayenne et le Maine aux États généraux à Versailles en 1789. Il était à la salle du Jeu de paume le 20 juin quand les représentants du Tiers état ont officialisé l'Assemblée nationale créée quelques jours plus tôt. Grâce à une maladie, il est reconnaissable dans tous les livres d'histoire. C'est lui qui figure, assis sur une chaise, tantôt prostré, tantôt passionné, sur les dessins et tableaux de David, de Prieur ou de Couder, qui ont illustré cette journée pour la postérité. Dans son livre, La Révolution 1770-1880, François Furet repère Maupetit sur une œuvre de Jacques-Louis David, le Serment du Jeu de paume. En bas, à gauche, David a placé un vieux député malade, Maupetit de la Mayenne, à demi déchaussé, à peine capable de marcher, et soutenu par deux vigoureux sans-culottes qui l'aident à se soulever de sa chaise. Guy Chaussinand-Nagaret, dans Historama spécial consacré à la Révolution, identifie Maupetit, assis, sur un tableau d'Auguste Couder, sans doute le plus fidèle et qui correspond le mieux à la propre description de Maupetit[3].

Vie politique

Maupetit ne se fit vraiment remarquer qu'à deux occasions : le 20 juin, au serment du Jeu de paume et lorsqu'il défendit, en vain, le dossier de la ville de Mayenne qui se sentait des ambitions de chef-lieu départemental. Tout le reste du temps, il se contenta, comme il le reconnait naïvement, « de voter avec la majorité » (lettre du ).

Quand il faut fixer le siège épiscopal de la Mayenne, le , Louis de Boislandry, rapporteur du Comité ecclésiastique et de constitution, propose Laval ; aussitôt Michel-René Maupetit se lève et intercède pour Mayenne ; Louis-François Allard réclame pour Château-Gontier[4] ; l'Assemblée passe outre et crée l'évêché de Laval.

Après la séparation de l'Assemblée nationale le , il rentra à Mayenne où il avait été nommé l'année précédente membre du conseil général de la commune et juge au tribunal du district qu'il allait présider. Ensuite, il allait, pendant toutes les périodes troublées, réussir à se maintenir dans les premiers rôles du département sans « se mouiller ». Il est membre du Conseil des Anciens, de 1795 à 1798, du Corps législatif en 1803. Il est secrétaire général de la préfecture de la Mayenne, en 1804, décoré par l'Empereur. Député du Corps législatif en 1808. Son petit-fils Victor, fut conseiller municipal républicain de Mayenne en 1853.

L'agriculture

Michel-René Maupetit avait occupé pendant la Terreur aux forges de Chailland, ses loisirs forcés à étudier religieusement les systèmes géologiques de Billion et les théories météorologiques de Louis Cotte. Dès 1794, en effet, Maupetit rêvait de devenir un cultivateur décidé, mais en objets utiles et productifs dédaignant les fleurs comme trop exposées aux inconsistances du temps[5],.

Il expose dans l'Annuaire de l'an XII ses connaissances dans le domaine. Sa compétence théorique s'était développée au contact journalier qu'il avait eu, de l'an XII à 1809, comme secrétaire général de la Mayenne, avec les agriculteurs, les industriels et les commerçants qui s'efforçaient dans le département de raviver ou de découvrir pratiquement des sources de richesses que les désordres de la Révolution française, les guerres de l'Empire et les conditions économiques nouvelles y avaient taries ou menaçaient d'assécher.

Plusieurs mémoires inédits nous attestent sa connaissance des matières agricoles. Il ne peut malheureusement en 1818, achever, comme on le lui demandait, un travail qu'il avait entrepris, en 1811[6], pour la Société d'agriculture, industrie et commerce de la Mayenne sur L'État actuel de l'agriculture dans le département de la Mayenne[7].

Notes et références

  1. Archives de la Mayenne, commune de Laval, acte de décès no 131, année 1831
  2. Edna Hindle Lemay y puisera largement pour illustrer son livre La vie quotidienne des députés pendant les États Généraux.
  3. « Le Serment du Jeu de paume : Quand David réécrit l’Histoire » [PDF], sur chateauversailles.fr, (consulté le ).
  4. Gazette nationale ou le Moniteur universel du mercredi 7 juillet 1790. Compte rendu de la séance du 6 juillet.
  5. « Michel-René Maupetit », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne), t. II, p. 806.
  6. Voir : Histoire du textile en Mayenne.
  7. La minute de ses réponses sont conservées aux Archives départementales de la Mayenne.

Sources bibliographiques

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