Michèle Lacrosil

Michèle Lacrosil, née le à Basse-Terre, morte le à Paris 16e[1],[2], est une femme écrivain française, originaire de la Guadeloupe.

Biographie

Michèle Lacrosil est l'autrice de quatre romans dont un inédit refusé par son éditeur Gallimard. Son œuvre a davantage été étudiée par des universitaires américains que par des Français[1].

Ses obsèques ont lieu au cimetière de Montmartre[3]. La sépulture est dans la 10e division, orientée Sud, à gauche de la chapelle sépulture Lacour. Son portrait est sur le côté droit de la tombe, tombe de la famille Galliard, famille de son époux, qui est très usée.

Analyse de l'œuvre

Ses deux premiers romans sont écrits à la première personne, à la différence du troisième, sans doute en réaction aux critiques reçues[4]. Ils sont le témoignage des « déchirements culturels que ressent une jeune Guadeloupéenne »[5], notamment confrontée au racisme. Les points communs des deux romans peuvent laisser penser que les personnages principaux, Sapotille et Cajou, ne sont qu'une même personne[6].

Écrit à la troisième personne, Demain Jab-Herma revêt davantage un caractère de fresque sociale historique[7].

Réception critique

Dans son essai sur La Parole des femmes, Maryse Condé tire un trait sur son œuvre en en faisant un seuil littéraire par cette phrase lapidaire : « Chez Michèle Lacrosil, nous en sommes à la première approche, celle du passé accepté comme un temps d'ignominies ce qui n'exclut pas une profonde affection pour les ancêtres »[8]. L'essai de Maryse Condé sera vivement critiqué pour son manque de rigueur analytique dans la revue guadeloupéenne CARE[9].

Postérité

Les livres de Michèle Lacrosil, épuisés, sont difficilement trouvables aussi bien en France qu'hexagonale qu'en Guadeloupe. Dans le réseau des bibliothèques municipales de Paris, aucun exemplaire[10]. Celui des bibliothèques départementales et universitaires de Guadeloupe en comptent très peu : la BU de Fouillole à Pointe-à-Pitre possède un seul et unique ouvrage - en moyen état -, Sapotille et le serin d'argile[11] ; si bien que c'est à la bibliothèque Schoelcher de Martinique, dans le fonds régional, qu'il faut se rendre pour consulter les trois romans de Michèle Lacrosil[11],[12],[13].

A l'université Sorbonne Paris IV, sous la direction de Romuald Fonkoua, une thèse sur l'oeuvre complète de Michèle Lacrosil est en cours[14].

Œuvres

Bibliographie

  • (en) Robert Smith, Michèle Lacrosil : Novelist with a Color complex, The French Review,
  • Christiane Perrin Makward, Madeleine Cottenet-Hage, Dictionnaire littéraire des femmes de langue française : De Marie de France à Marie NDiaye, éd. Khartala, 1996, 641 p.
  • (en) Femi-Ojo Ade, Being Black, Being Human : More essays on black culture, Africa World Press, 1996, 322 p.
  • Susan B. Rinne, Joëlle Vitiello-Yewell, Elles écrivent des Antilles : Haïti, Martinique, Guadeloupe, 1997, 397 p.
  • Nathalie Schon, L'auto-exotisme dans les littératures des Antilles françaises, éd. Khartala, 2003, 326 p.
  • (en) Dawn Fulton, Cajou's Reason: Michele Lacrosil and Post-War Intellectual Liberalism, The Romanic Review, vol.95, 2004
  • (en) Daniel Balderston, Mike Gonzalez, Encyclopedia of Latin American and Caribbean Literature, 1900-2003, Routledge, 2004, 666 p. Lire en ligne

Références

  • Curry, Ginette. "Toubab La!": Literary Representations of Mixed-race Characters in the African Diaspora.Cambridge Scholars Pub., Newcastle, England.2007 .
  1. Décès de la romancière Michèle Lacroisil, France Antilles, 21 décembre 2012
  2. Insee, « Acte de décès de Michelle Marie Lacrosil », sur MatchID
  3. RCI : Obsèques de Michèle Lacrosil
  4. Susan B. Rinne, Joëlle Vitiello-Yewell, Elles écrivent des Antilles : Haïti, Martinique, Guadeloupe, Michèle Lacrosil : La libération par l'écriture ou comment vomir de soi, L'Harmattan, Paris, 1997, 397 p., p. 123 Lire en ligne
  5. Nathalie Schon, L'auto-exotisme dans les littératures des Antilles françaises, éd. Khartala, 2003, 326 p., p. 74 Lire en ligne
  6. (en) Femi-Ojo Ade, Being Black, Being Human : More essays on black culture, Africa World Press, 1996, 322 p., p. 120 Lire en ligne
  7. Christiane Perrin Makward, Madeleine Cottenet-Hage, Dictionnaire littéraire des femmes de langue française : De Marie de France à Marie NDiaye, éd. Khartala, 1996, 641 p., p. 343 Lire en ligne
  8. Condé, Maryse,, La parole des femmes : essai sur des romancières des Antilles de langue française, L'Harmattan, (ISBN 2-85802-114-7 et 9782858021147, OCLC 6313321, lire en ligne), p. 11.
  9. Giletti-Abou, Marie-Josèphe. « Imposture à la femme ou le raisonnement du n’importe-quoi. A propos de “Femme Antillaise” et de “La parole des Femmes” ». CARE, no 6 (mai 1980): 173‑76.
  10. ,QueryString:'michele%20lacrosil',ResultSize:-1,ScenarioCode:CATALOGUE,ScenarioDisplayMode:display-standard,SearchContext:0,SearchLabel:,SearchTerms:'michele%20lacrosil%20sapotille',SortField:!n,TemplateParams:(Scenario:,Scope:Default,Size:!n,Source:,Support:),UseSpellChecking:!n)) « (Aucun résultat trouvé pour michele lacrosil) » (consulté le )
  11. « Sapotille et le serin d'argile : roman / Lacrosil, Michèle 1960 », sur primo-33uag.hosted.exlibrisgroup.com (consulté le )
  12. « Cajou : Michèle Lacrosil / Lacrosil, Michèle 1961 »
  13. « Demain Jab-Herma / Lacrosil, Michèle 1967 »
  14. « De la couleur à l'amertume : l'écriture de Michèle Lacrosil (1911/2012) / par Stéphanie Vélin »

Liens externes

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