Menuet sur le nom d'Haydn

Le Menuet sur le nom d'Haydn op. 65 est une œuvre musicale de Vincent d'Indy écrite pour piano, composée dans le cadre de l'ouvrage collectif Hommage à Joseph Haydn impulsé par Jules Écorcheville pour la Revue musicale S.I.M. afin de commémorer le centenaire en 1909 de la mort de Joseph Haydn.

Menuet sur le nom d'Haydn
op. 65

Début du Menuet dans la mise en page de l'Hommage à Joseph Haydn de la Revue musicale S.I.M. (1910).

Genre Pièce pour piano
Nb. de mouvements 1
Musique Vincent d'Indy
Durée approximative 3 minutes
Dates de composition 1909
Création
Concert de la SNM,
Salle Pleyel, Paris
France
Interprètes Ennemond Trillat

Présentation

L'Hommage à Joseph Haydn est une commande de Jules Écorcheville pour la Revue musicale de la Société Internationale de Musique et son numéro spécial consacré à Haydn à l'occasion du centenaire de la mort du compositeur autrichien[1]. Outre d'Indy, participent à cette livraison Claude Debussy, Maurice Ravel, Paul Dukas, Reynaldo Hahn et Charles-Marie Widor[2].

La partition de Vincent d'Indy est composée en 1909, publiée dans la revue sous le titre de « Menuet » en janvier 1910, puis la même année en édition séparée par Durand sous le titre de « Menuet sur le nom d'Haydn » avec le numéro de catalogue « opus 65 »[3].

Création

La création se déroule à la salle Pleyel le en compagnie des autres œuvres constituant l'Hommage à Joseph Haydn, dans le cadre d'un concert de la Société nationale de musique, avec Ennemond Trillat au piano[4].

Analyse

L’œuvre est construite autour d'un motif imposé, bâti sur la transposition en notes du nom de Haydn, « H.A.Y.D.N. » (si.la...sol)[5].

Motif musical sur le nom de Haydn utilisé par Vincent d'Indy.

Le procédé consiste, tel le motif BACH, à donner aux lettres de l'alphabet une correspondance sous forme de notes de musique : c'est un cryptogramme musical[6] (ou une anagramme musicale selon la terminologie du musicologue Jacques Chailley[7]). La « clé » utilisée, qualifiée « d'allemande » par Jacques Chailley, dans le sens où le si naturel n'est pas représenté par un « B » comme en anglais mais par un « H » (selon la désignation des notes de musique en fonction de la langue)[note 1], peut se visualiser ainsi[5] :

Table de correspondance
do mi fa sol la si
A Bb
C D E F G I H
J K L M N O P
Q R S T U V W
X Y Z

À l'instar du choix de Ravel, d'Indy adopte pour sa contribution le nom et le mouvement du menuet, en sol majeur[8].

Guy Sacre souligne que la pièce « ne manque pas d'ironie dans ses cadences, d'humour dans ses croisements de mains, de piquant dans ses détours harmoniques. Le trio, plus précautionneux, dévide un fil de triolets, d'une main dans l'autre »[8].

La durée d'exécution moyenne de l’œuvre est de trois minutes environ[9].

Discographie

  • Hommage à Joseph Haydn, Hommage à Albert Roussel, Hommage à Gabriel Fauré, Margaret Fingerhut (piano), Chandos Records, CHAN 8578, 1988.
  • Hommage à Joseph Haydn, Manfred Wagner-Artzt (piano), Gramola 98831, 2008.
  • Vincent d'Indy, Piano Works Volume 3, Michael Schäfer (piano), Genuin 10178, 2010.
  • Origins, Ivana Gravić (piano), Rubicon RCD 1038, 2019[10].

Bibliographie

Éditions

  • Hommage à Joseph Haydn : Six pièces pour piano-forte, Revue musicale mensuelle de la S.I.M., [2].
  • Vincent d'Indy, Menuet sur le nom d'Haydn, Durand & Cie, 1910[3].

Ouvrages

  • Guy Sacre, La musique de piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. I (A-I), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN 2-221-05017-7), p. 1465.
  • Michel Duchesneau, L'Avant-garde musicale et ses sociétés à Paris de 1871 à 1939, Paris, Éditions Mardaga, , 352 p. (ISBN 2-87009-634-8).

Articles

  • Jacques Chailley, « Anagrammes musicales et "langages communicables" », Revue de musicologie, vol. 67, no 1, , p. 69–79 (lire en ligne, consulté le ).

Thèse

  • (en) Jean-Philippe Soucy, Six French composers’ homage to Haydn : an analytical comparison enlightening their conception of tombeau, McGill University, (lire en ligne).

Voir aussi

Notes et références

Notes

  1. Le « B » signifiant « si bémol » en allemand, et le « H », « si bécarre », comme dans le motif BACH.

Références

  1. Jacques Chailley 1981, p. 71.
  2. « Revue musicale S.I.M. / publiée par la Société internationale de musique (section de Paris) », sur Gallica, (consulté le )
  3. « Menuet sur le nom d’Haydn, Op.65 (Indy, Vincent d') - IMSLP », sur imslp.org (consulté le )
  4. Michel Duchesneau 1997, p. 272.
  5. Jacques Chailley 1981, p. 72.
  6. (en) Eric Sams, « Cryptography, musical », The New Grove dictionary of music and musicians, 1980, (6th ed. of the grove dictionary), vol. 5, p. 80.
  7. Jacques Chailley, « Anagrammes musicales et "langages communicables" », Revue de Musicologie, vol. 67, no 1, , p. 69–79 (ISSN 0035-1601, DOI 10.2307/928141, lire en ligne, consulté le )
  8. Guy Sacre 1998, p. 1465.
  9. (en-US) Adrian Corleonis, « Menuet Sur le Nom D'Haydn for… | Details », sur AllMusic (consulté le )
  10. Pierre-Jean Tribot, « Haydn en perspectives avec Ivana Gavric », sur Crescendo Magazine (consulté le )

Liens externes

  • Portail de la musique classique
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