Maurice Flayelle

Maurice Flayelle est un homme politique nationaliste et conservateur de la IIIe République Française né le à Saint-Nabord (Vosges) et mort le à Paris.

Maurice Flayelle
Fonctions
Député (1904-1926) puis sénateur (1926-1938)
Gouvernement IIIe République
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Nabord
Date de décès (à 81 ans)
Lieu de décès Paris
Nationalité  Français
Résidence Vosges

Un riche notable vosgien

Il est issu d'une des familles les plus fortunées des Vosges, originaire du Nord. Il est le fils d'Auguste Flayelle (1819-1862), avocat, et de Louise Chavanne ( 1832-1898 ). Il suit des études de droit à Paris, à la Faculté libre de l'Institut catholique de Paris, et obtient un doctorat. Il est avocat à la Cour de cassation puis auditeur au Conseil d'État. Il revient ensuite dans les Vosges pour s'occuper des affaires familiales.

Il est actionnaire de plusieurs affaires industrielles et thermales et siège à leur conseil d'administration: la Société générale des Eaux minérales de Vittel (SGEMV) à partir de 1893, qu'il préside de 1929 à sa mort, la verrerie de Gironcourt-sur-Vraine, liée à la SGEMV, à partir de 1911, qu'il préside de 1931 à son décès, la Compagnie des mines de Bruay-en-Artois, dans le Pas-de-Calais.

Il est également actionnaire de plusieurs affaires de presse, qui sont proches de ses convictions et qui servent sa carrière politique. Il commandite et inspire le périodique vosgien La Volonté nationale (1899-1920), qui a pour devise : « Dieu et Patrie. La France aux Français. Pour les droits du peuple ». Il est actionnaire de la société La Presse de l'Est depuis sa fondation en 1905 – elle publie le quotidien catholique et conservateur L'Éclair de l'Est à Nancy. Il est l'organe de l'Action libérale populaire[1]. Après la guerre, il reste proche de l'Éclair de l'Est et devient actionnaire du quotidien spinalien Le Télégramme des Vosges à sa fondation en [2].

Député puis sénateur des Vosges

Maurice Flayelle est nationaliste – épithète qu'il revendique[3] – , catholique et bonapartiste. Il entre en 1904 au Comité central de l'Appel au peuple, structure bonapartiste. En 1911, il siège au Comité politique plébiscitaire.

Il est candidat aux législatives en 1889 à Remiremont, à 32 ans, face à Jules Méline, alors président de la Chambre des députés. Soutenu par les boulangistes et les bonapartistes, « conservateur révisionniste », il ne recueille que 33,6 % des suffrages exprimés. Il fonde en 1902 un Comité républicain nationaliste dans l'arrondissement de Remiremont, qui fusionne en 1904 avec le comité Républicain libéral local. Naît alors l'Association républicaine libérale de Remiremont.

Il se présente à nouveau aux législatives en 1902 contre Jules Méline, obtenant 43,34 % des suffrages exprimés. Sa profession de foi se termine ainsi : « Je vous invite à crier avec moi : À bas la République parlementaire, juive et franc-maçonne ! Vive la république nationale ! Vive la république du peuple ! »[4].

Il est finalement élu député de Remiremont en janvier 1904 lors d'une législative partielle, Jules Méline ayant été élu au Sénat. Il est élu sous l'étiquette « national antisémite », dans le contexte de la poussée nationaliste en Lorraine. Il se proclame « nettement antisémite »[5]. Il a été membre du comité directeur de la Ligue des patriotes[6] puis a fait partie de son comité d'honneur. Il s'oppose à la loi de séparation de 1905[7]. Il est proche de l'Action libérale populaire mais reste indépendant. À la Chambre, il s'inscrit au groupe de l'Union républicaine. Il est député jusqu'en 1926. Il a été réélu au premier tour en 1910 et en 1914. Il a été tête de liste d'Union nationale républicaine en 1919. La liste regroupait les républicains de gauche refusant toute alliance avec les socialistes, menés par le député Constant Verlot et l'opposition de droite d'avant-guerre provenant essentiellement des milieux catholiques, dont le chef de file est Maurice Flayelle. En 1924, il mène la liste d'Union républicaine et nationale.

Il est élu au Sénat le au second tour, à la mort de Méline, à 70 ans. Il est réélu en 1927 et en 1935 avec l'étiquette de l'URD. Il siège au groupe de l'Union républicaine. Il se tient éloigné du Sénat en 1938 en raison de son âge.

Mandats locaux

Il est conseiller général du canton de Plombières-les-Bains depuis 1907, fonction qu'il occupe jusqu'à son décès. Il est élu président du conseil général en 1934. Âgé, il ne se représente pas en 1937.

Sources

  • « Maurice Flayelle », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
  • Philippe Alexandre, La Presse périodique dans le département des Vosges, 1772-2006 (Pdf sur le site de l'université de Nancy)
  • Jean-François Colas, Les Droites nationales en Lorraine dans les années 1930 : acteurs, organisation, réseaux, thèse de doctorat, Université de Paris X-Nanterre, 2002, 3 volumes
  • Jean El Gammal (dir.), Dictionnaire des parlementaires lorrains de la IIIe République, Metz, Éd. Serpenoise, 2006, p. 358-361
  • Gilles Grivel, Le Parti républicain dans les Vosges de 1870 à 1914, thèse de doctorat sous la direction de François Roth, Université de Nancy II, 1997, 2 tomes, 780 p.
  • Bertrand Munier, Le Grand Livre des élus vosgiens, 1791-2003 : conseillers généraux et régionaux, députés, sénateurs, ministres, 2003.

Notes et références

  1. Il possède 20 actions en 1905, soit 1,3 % du capital. L'actionnaire majoritaire est le groupe de La Presse régionale
  2. Une société anonyme a été constituée sous l’impulsion de Louis Calba, négociant fortuné d’Épinal. Maurice Flayelle, député de la circonscription de Remiremont, est le seul politique parmi les actionnaires, qui sont des industriels: Max Prudhomme et Paul Peters, d’Épinal, Emile Walter, de Granges-sur-Vologne, Charles Victor Hatton, de Lépanges, Albert de Pruines, de Semouse, Jean Bouloumié, directeur-administrateur de la Société des Eaux de Vittel. Le Télégramme des Vosges a une ligne très cléricale, résolument anti-socialiste et anticommuniste, hostile aux internationalistes dénoncés comme étant des traîtres à la patrie. Son directeur est l'abbé Henri Barotte. À sa mort en 1924, les actionnaires du journal se mettent d'accord pour que le quotidien soit repris par la Presse de l'Est de Nancy
  3. En 1904, lors d'une conférence de l'ALP à Nancy, il affirme qu'« on ne doit pas rougir du titre de nationaliste car c'est un gage d'honneur et de loyauté envers la Patrie », in Thierry Choffat, « Maurice Flayelle », in Jean El Gammal (dir.), op. cit., p. 349
  4. Ibidem
  5. Gilles Grivel, Les juifs dans les Vosges : http://judaisme.sdv.fr/synagog/vosges/histoire.htm
  6. La Presse, 28 mai 1920, p. 2.
  7. http://www.eglise-etat.org/scrutin.html Cf aussi: http://classiques.uqac.ca/collection_documents/assemblee_nationale/separation_Eglises_Etat/seance_15/debat_15_1905.pdf

Voir aussi

Liens externes

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