Mary de Teck

Mary de Teck (Victoria Marie Augusta Louise Olga Pauline Claudine Agnes de Teck), née le à Londres et morte le dans la même ville, est une dame de la noblesse britannique, reine consort du Royaume-Uni et impératrice des Indes de 1910 à 1936, sous le règne de son époux, le roi George V.

Pour les articles homonymes, voir Marie du Royaume-Uni.

Mary de Teck
La reine Mary dans les années 1920.

Titre

Reine consort du Royaume-Uni et des dominions britanniques, impératrice consort des Indes


(25 ans, 8 mois et 14 jours)

Prédécesseur Alexandra de Danemark
Successeur Elizabeth Bowes-Lyon
Biographie
Dynastie Maison de Wurtemberg
Nom de naissance Victoria Marie Augusta Louise Olga Pauline Claudine Agnes de Teck
Naissance
Londres (Royaume-Uni)
Décès
Londres (Royaume-Uni)
Père François de Wurtemberg
Mère Marie-Adélaïde de Cambridge
Conjoint George V
Enfants Édouard VIII
George VI
Mary, princesse royale
Henry, duc de Gloucester
George, duc de Kent
John du Royaume-Uni

Signature

Avant l'accession au trône de George V, elle porte successivement, après son mariage, les titres de duchesse d'York, de duchesse de Cornouailles et enfin de princesse de Galles.

Devenue reine, Mary manifeste un intérêt aigu pour les affaires de l'État. Elle est aussi la première reine douairière à assister au couronnement d'un des successeurs de son mari. La valeur de sa collection de joyaux, amassés au fil des ans, est aujourd'hui inestimable.

Biographie

Enfance et jeunesse

La duchesse de Teck et ses enfants dont la future reine Mary (livre à la main).

La princesse Victoria Mary de Teck naît au palais de Kensington à Londres. Son père est François de Wurtemberg, duc de Teck, fils du duc Alexandre de Würtemberg et de son épouse morganatique la comtesse Claudine Rhédey de Kis-Rhede (titrée comtesse von Hohenstein dans la noblesse impériale autrichienne). Sa mère est Marie-Adélaïde de Cambridge, le troisième enfant et la benjamine du duc Adolphe de Cambridge, fils de George III. Elle est appelée May par sa famille.

Bien que sa mère soit la petite-fille du roi George III, Mary est un membre secondaire de la famille royale britannique. Son père, François de Wurtemberg, duc de Teck, issu d'un mariage morganatique (sans héritage ou patrimoine) n'a droit qu'au titre d'Altesse Sérénissime. Le Parlement lui accorde cependant une pension annuelle de 4 000 £, plus 4 000 £ pour sa mère, Marie-Adélaïde de Cambridge. Malgré cela, la famille est très endettée et doit fuir à l'étranger pour éviter les créanciers en 1883. Les Teck voyagent alors à travers l'Europe, visitant leurs divers parents et séjournant à Florence, Italie, où la princesse Mary peut apprécier et visiter les galeries d'art, les églises et les nombreux musées.

En 1885, les Teck reviennent à Londres et il leur est permis de résider à White Lodge dans Richmond Park. Mary est proche de sa mère et lui sert de secrétaire, non officielle, aidant à organiser les réceptions et les événements sociaux. Mary est aussi proche de sa tante, la grande-duchesse de Mecklembourg-Strelitz (née princesse Augusta de Cambridge) à qui elle écrit chaque semaine. Pendant la Première Guerre mondiale, l'ambassade de Suisse fait parvenir ses lettres à sa tante qui habite en Allemagne.

Fiançailles

En 1891, Mary est choisie comme épouse pour Albert Victor, duc de Clarence, le fils aîné du prince de Galles Albert-Édouard. Le fait que la reine Victoria et Mary possédent le même caractère et le même sens du devoir n'est sans doute pas étranger à ce choix. Albert Victor est le cousin de Mary : Mary est la fille de Marie-Adélaïde de Cambridge, dont le père Adolphe de Cambridge est le frère du duc Édouard-Auguste de Kent, le père de la reine Victoria, qui est la grand-mère d'Albert Victor. Cependant, Albert Victor meurt de pneumonie six semaines plus tard.

La reine Victoria continue cependant d'appuyer la princesse Mary comme candidate convenable pour épouser un futur roi et elle favorise le projet de George, frère du prince défunt, d'épouser Mary. Bien que ce soit en grande partie un mariage arrangé, Mary et George tombent bientôt profondément amoureux. George n'a semble-t-il jamais pris de maîtresse et, chaque fois qu'ils sont séparés par les circonstances, il écrit à Mary presque tous les jours.

Leur mariage a lieu le , à la chapelle royale du palais Saint James, à Londres.

Duchesse d'York

Devenue duchesse d'York par son mariage, elle réside avec son époux à York Cottage, une maison du domaine royal de Sandringham dans le Norfolk. Ils jouissent aussi d'une résidence dans les appartements du palais Saint James à Londres. Ce cottage est une demeure modeste pour la royauté, mais elle est la préférée de Nick (surnom du duc d'York) qui aime mener une vie simple.

En tant que duc et duchesse d'York, George et Mary parcourent tout l'Empire britannique.

Princesse de Galles

Mary de Teck en 1901.

Le , la reine Victoria meurt. Albert devient le roi Édouard VII. Le , George est créé prince de Galles et Mary devient alors princesse de Galles.

Édouard VII souhaite que son fils soit préparé à son futur rôle, à la différence de sa mère la reine Victoria qui l'avait tenu à l'écart des affaires de l'État. Cependant, le prince de Galles n'est pas doté de grandes qualités intellectuelles et Mary l'aide à s'initier à son futur métier de roi.

Reine consort du Royaume-Uni

Portrait de couronnement de la reine Mary, réalisé en 1911.

Le , le roi Édouard VII meurt et le prince de Galles devient roi du Royaume-Uni. La nouvelle reine, qui jusqu'alors se faisait appeler Victoria Mary, abandonne son premier prénom et décide de porter dorénavant celui de Mary[1]. Leur couronnement à l'abbaye de Westminster a lieu le . Ils se rendent un peu plus tard en Inde pour le Delhi Durbar, le  ; ils visitent le pays et se présentent à leurs nouveaux sujets en tant qu'empereur et impératrice des Indes.

Au commencement du règne, quelques conflits naissent entre Mary et la reine douairière Alexandra, sa belle-mère. Bien que les deux reines soient amies et proches, elles sont toutes deux dotées d'une forte personnalité et d'un sens aigu de leurs prérogatives ; de plus, Alexandra exige la préséance sur Mary aux funérailles d'Édouard VII, met un temps excessif pour quitter le palais de Buckingham et conserve certains des bijoux royaux qui auraient dû être attribués à la nouvelle reine.

La reine Mary, loyal soutien de son mari, devient moralement encore plus forte pendant leur règne[pas clair]. Elle apporte son aide au roi pour concevoir et préparer ses interventions et utilise sa vaste connaissance de l'histoire et de la royauté pour le conseiller sur les questions d'État.

L'histoire récente a découvert en Mary une mère inattentive à l'égard de son plus jeune fils John qui est confiné dans la propriété de Sandringham pour que le public ne découvre pas son épilepsie. Cependant, on sait que Mary enseigne à ses enfants l'histoire et la musique et son fils Édouard, dans ses mémoires, évoque l'affection et la bienveillance de sa mère[réf. nécessaire].

En 1935, George V et la reine Mary fêtent leur jubilé d'argent, dont les célébrations s'étendent à tout l'Empire britannique. Le roi est alors déjà très malade.

Reine douairière

La reine Mary avec ses petites-filles, les princesses Élisabeth et Margaret, en 1939.

George V meurt le et leur fils aîné, le prince Édouard, prince de Galles, monte sur le trône sous le nom d'Édouard VIII. Bien que soutenant loyalement son fils, la reine douairière ne peut comprendre qu'il renonce au trône afin d'épouser Wallis Simpson. Mary refuse de rencontrer Wallis tant en public qu'en privé. Quand Édouard décide d'abdiquer, elle apporte un soutien moral au timide et bégayant prince Albert, duc d'York, qui doit le remplacer sur le trône. Elle aide Albert, devenu roi sous le nom de George VI, ainsi que la nouvelle reine, assistant même à leur couronnement, première reine douairière du Royaume-Uni à le faire.

Les funérailles de la reine Mary en 1953. Notez que son cercueil est drapé avec son étendard personnel (au-dessous).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, George VI souhaite que sa mère soit évacuée de Londres, bien qu'elle soit très hésitante. Finalement, elle donne son accord et décide de se rendre avec sa nièce Mary Somerset, duchesse de Beaufort, fille de son frère Adolphe, à Badminton House. Là-bas, Mary soutient l'effort de guerre en visitant les usines d'armement et les hôpitaux et camps militaires.

Mary est parfois critiquée pour l'acquisition agressive d'objets d'art pour compléter la collection royale : à plusieurs reprises, elle déclare à ses hôtes qu'elle admire un de leurs objets précieux, dans l'attente que l'objet lui soit offert[2].

En 1952, son fils George VI meurt et sa petite-fille, la princesse Élisabeth, monte sur le trône sous le nom d'Élisabeth II.

Mort et funérailles

Victime de problèmes de santé dans les derniers mois de sa vie, la reine Mary meurt le dans son sommeil, à l'âge de 85 ans, dans sa résidence londonienne de Marlborough House. La reine douairière meurt deux mois avant le couronnement d'Élisabeth II. Son souhait était que le couronnement ne soit pas ajourné. Après des funérailles d'État, la reine Mary est inhumée en la chapelle Saint-Georges du château de Windsor, au côté de son époux.

Titulature

Armes de Mary de Teck en tant que reine du Royaume-Uni et impératrice des Indes.

Elle porte successivement les titres de :

  • Son Altesse Sérénissime la princesse Victoria Mary de Teck (18671893)
  • Son Altesse Royale la duchesse d'York (18931901)
  • Son Altesse Royale la duchesse de Cornouailles et d'York (1901)
  • Son Altesse Royale la princesse de Galles (19011910)
    • En Écosse : Son Altesse Royale la duchesse de Rothesay (19011910)
  • Sa Majesté la reine (19101936)
    • En Inde : Sa Majesté Impériale la reine-impératrice (19101936)
  • Sa Majesté la reine Mary (19361953)

Distinctions

Dans la culture populaire

Cinéma

Télévision

Le paquebot RMS Queen Mary porte son nom.

Notes et références

  1. Frank Prochaska, « Mary (1867–1953) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004 ; édition en ligne, janvier 2011.
  2. Kenneth Rose, King George V, éditions Weidenfeld & Nicolson, Londres, 1983, (ISBN 0-297-78245-2), p. 284.

Annexes

Bibliographie

  • Marie-Jeanne Viel, Histoire d'une reine : Queen Mary, Paris, Amiot-Dumont, 1953.

Articles connexes

Liens externes

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