Mary Lindell

Mary Lindell, née le dans la banlieue de Londres et morte à Paris, le [3], est un personnage controversé de la Seconde Guerre mondiale. Résistante pour les uns, son histoire est relatée dans de nombreux films et documentaires ; pour d'autres, il s'agit d'une affabulatrice ou d'une agent double à la solde des Allemands.

Mary Lindell
Nom de naissance Ghita Marie Lindel
Alias
Marie-Claire
Comtesse de Milleville
Comtesse de Moncy
Naissance
Sutton, Surrey, Grande-Bretagne
Décès
Paris[1], France
Nationalité britannique
Pays de résidence
Diplôme
Ascendants
William Lindel
Gertrude Colls
Descendants
Maurice, Octave, Marie[2]

Éléments biographiques

Ghita Mary Lindell nait dans le Comté de Surrey à Sutton, en Grande-Bretagne. Sa mère, Gertrude Colls, est issue d'une grande famille anglaise, active dans le secteur de la construction[4].

Elle reçoit la croix de guerre française en 1918[4]. Elle est également décorée par le gouvernement tsariste russe. Elle aurait épousé[5] un aristocrate, le comte de Milleville, mais ce mariage n'est pas reconnu par les autorités françaises[6] et s'établit définitivement en France. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle participe à l'évacuation de trois pilotes alliés via le réseau d'évasion Pat O'Leary d'Albert Guérisse. Elle échappe à sa capture et se réfugie en Angleterre où elle aurait rejoint le MI9 avant de rentrer en France en 1942. Elle y aurait appris que la « comtesse de Milleville » serait activement recherchée et menacée de la peine de mort par l'occupant nazi[4].

Elle aurait alors organisé une nouvelle ligne d'évasion sous le pseudonyme de Marie-Claire. En , elle est arrêtée et déportée au camp de Ravensbrück[7] d'où elle est libérée en 1945 par la Croix-Rouge suédoise.

Controverse

En 2015, Marie-Laure Le Foulon, à la suite de l'ouvrage de Corinna von List, Résistantes[8], complété des informations transmises par la résistante Anise Postel-Vinay, publie le récit détaillé de son enquête sur Mary Lindell[6]. Son ouvrage s'intitule Lady mensonges, Mary Lindell, fausse héroïne de la Résistance[9]. Selon l'auteure qui a mené une enquête minutieuse dans les archives françaises, américaines et britanniques, Mary Lindell disposait d'une personnalité narcissique pathologique qui nourrissait sa mythomanie.

S'il est avéré qu'elle s'occupa de trois aviateurs anglais pour les évacuer vers la Grande-Bretagne via Marseille et les Pyrénées, les historiens peinent à lui trouver d'autres sauvetages. Son potentiel mariage avec le très contesté comte de Milleville qui s'enrichit durant la guerre grâce à la détresse des gens, sa fille qui fréquentait un agent de la Gestapo, son fils qui rejoignit à travers le Groupe Collaboration une division de la SS sont autant d'éléments qui ne plaident pas en la faveur de la « résistante ».

Elle est néanmoins déportée à Ravensbrück fin [6] tandis que Paris est sur le point d'être libérée. Elle l'est comme le furent des agents doubles à la solde des Allemands[Notes 1], de sorte que Mary Lindell aurait « très bien pu être retournée[6] ». Cependant, elle ne connaît pas le sort des autres détenues puisque qu'elle est l'une des assistantes du médecin SS Percival Treite (de)[6], dont elle devient peut-être la maîtresse[5]. Ce dernier est jugé lors du procès de Ravensbrück en 1947. Elle y témoigne en sa faveur[6] au point d'irriter le juge britannique qui la menace de poursuites pour complicité[9].

Filmographie

Notes et références

Notes

  1. Anise Postel-Vinay et Marie-Laure Le Foulon penchent pour cette thèse. Un dossier américain désormais déclassifié mentionne que la famille dispose d'une very bad reputation et reprend la mention « Agent-double ? »

Références

  1. Robert Lyman, Opération Suicide, Ixelles Éditions, mars 2012 (ISBN 978-2-87515-407-1), p. 368.
  2. Musée de la résistance.
  3. "Mrs Mary Lindell", The Times, no 62668, 17 Janvier 1987. p. 22.
  4. Peter Morley, A Life Rewound – Part four – Chapter 28 – « Mary Lindell », British Academy of Film and Television Arts, 2010, p. 245-250 [PDF].
  5. Laurent Lemire, « Drôle de dame ! », L'Obs, no 2639, .
  6. Entretien avec Marie-Laure Le Foulon par Marie-Laure Delorme, « Mary Lindell sculpte sa propre statue », sur lejdd.fr, Le JDD, 17 et 23 mai 2015 (consulté le ).
  7. (en) John Nichol et Tony Rennell, Home Run : Escape from Nazi Europe, Penguin books, , 560 p. (ISBN 978-0-14-190123-7, lire en ligne).
  8. Corinna Von list (trad. Solveig Kahnt), Résistantes, Paris, Alma éditeur, 2012, 208 p. (ISBN 978-2-36279-021-8).
  9. Le Foulon 2015.

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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