Marie Thérèse Chiramel Mankidyan

Marie Thérèse Chiramel Mankidyan, née à Puthenchira le et morte à Kuzhikkattusseny le , est une religieuse indienne, fondatrice des Sœurs de la Sainte Famille de Thrissur. Elle se dévoua tout au long de sa vie aux plus nécessiteux, toutes castes et religions confondues, malgré de nombreuses épreuves et en parallèle d'une intense vie mystique. Elle est vénérée comme sainte par l'Église catholique.

Marie Thérèse Chiramel Mankidyan
Sainte
Naissance ,
Puthenchira, Thrissur, Inde
Décès , 
Kuzhikkattusseny, Thrissur, Inde
Nationalité Indienne
Ordre religieux Sœurs de la Sainte Famille de Thrissur (fondatrice)
Béatification , à Rome, par le pape Jean-Paul II
Canonisation à Rome, par le pape François
Vénérée par l'Église catholique
Fête 8 juin

Biographie

Jeunesse

Marie Thérèse Chiramel naît le , au sein d'une famille ancienne et anciennement noble du Kerala. Elle grandit au milieu des traditions chrétiennes, et déjà à trois ans, elle imite sa mère à faire le signe de croix. À 10 ans, elle fait vœu de chasteté[1]. Elle se passionne pour les épisodes bibliques et la vie des saints que lui raconte sa mère. Celle-ci décède lorsque Marie Thérèse a 12 ans. Inconsolable, elle demande à la Vierge Marie de prendre le rôle de sa mère[2]. Les années qui suivent, Marie Thérèse subit différentes épreuves, physiques et morales, et aurait notamment eu des attaques du démon. La Vierge Marie, saint Joseph et l'Enfant Jésus lui seraient souvent apparus au cours de cette période, pour la soutenir. Elle peut compter sur le soutien de son directeur spirituel, le père Joseph Vithayathil[2].

Les fréquentes apparitions qu'elle aurait reçues lui transmettent un grand désir de servir les autres, et en particulier ceux qui souffrent. Elle se met au service de la paroisse, visitant et réconfortant les plus nécessiteux, les orphelins et les malades, même ceux atteints de la variole et de la lèpre, qui étaient exlus de la société[2].

Vocation à servir les pauvres

Dans son œuvre au service des nécessiteux de sa paroisse, elle est rejointe par trois jeunes femmes. Leurs activités suscitent toutefois des critiques et toutes sortes de calomnies, car il n'était pas d'usage dans la société indienne de l'époque que des jeunes femmes aient un engagement hors de leur foyer. À cela s'ajoute les phénomènes mystiques dont Marie Thérèse semble manifester, comme les stigmates, des visions du Christ, de la Vierge Marie, de saints et d'âmes du purgatoire[réf. souhaitée].

Statue représentant Marie Thérèse Chiramel en extase devant le crucifix

En 1912, tous ces éléments amènent l'évêque de Thrissur, Mgr Giovanni Menacherry, à ordonner à Marie Thérèse et ses compagnes de se retirer chez les carmélites d'Ollur. Elles acceptent, par obéissance. Marie Thérèse se plaît au carmel, mais elle fait part à son directeur spirituel d'apparitions du Christ, qui la presserait de se mettre au service des pauvres. Devant l'incompatibilité de ce type d'action avec la vie contemplative du carmel, le Père Joseph Vithayathil tente de trouver une solution. En 1914, il parvient à convaincre l'évêque de Thrissur de laisser repartir Marie Thérèse et ses compagnes à Puthenchira, où elles s'établissent dans une modeste habitation. Le , Marie Thérèse fait ses vœux de religieuse, et ses trois compagnes deviennent novices[réf. souhaitée].

Fondation d'une congrégation

Devant l'affluence de nouvelles jeunes femmes désireuses de participer à leur mission, l'évêque autorise Marie Thérèse à fonder une congrégation religieuse, dite des Sœurs de la Sainte Famille de Thrissur. Leurs principaux objectifs sont l'éducation des filles, l'assistance aux malades et l'aide aux plus nécessiteux. Elles se dévouent à tous ceux dans le besoin, sans distinction de religion ou de rang social, dans une société influencée par les castes.

Marie Thérèse Chiramel dirige la nouvelle congrégation pendant douze ans, formant les novices avec beaucoup de soin, fondant trois nouveaux couvents, deux écoles, deux pensionnats, une maison d'étude et un orphelinat. Elle meurt à Kuzhikkattusseny le , à 50 ans. En 2019, il y a 1 942 religieuses de sa congrégation réparties en Inde, Allemagne, Italie et à San-Francisco.

Vénération

Enquête sur les vertus

Tombe de la bienheureuse

La cause pour la béatification et la canonisation de Marie Thérèse Chiramel débute le , à Thrissur. L'enquête diocésaine récoltant les témoignages sur sa vie se clôture le , puis envoyée à Rome pour y être étudiée par la Congrégation pour les causes des saints.

Après le rapport positif des différentes commissions sur la sainteté de Marie Thérèse Chiramel, le pape Jean-Paul II procède, le , à la reconnaissance de ses vertus héroïques, lui attribuant ainsi le titre de vénérable.

Reconnaissance d'un miracle

En parallèle de la cause pour sa béatification fut menée, à partir de 1992, une enquête médicale sur le cas d'une guérison qui aurait été obtenue par l'intercession de Marie Thérèse Chiramel, en 1970. Il s'agit d'un jeune indien de 15 ans, atteint d'une torsion bilatérale congénitale des deux pieds. Priant régulièrement Marie Thérèse Chiramel d'obtenir sa guérison, celle-ci lui serait apparue une nuit et ses deux pieds furent instantanément guéris. Son cas fut examiné par les médecins, qui ne purent apporter une explication scientifique.

Compte tenu des rapports en faveur d'une guérison dite miraculeuse, le Jean-Paul II signe le décret permettant la béatification de Marie Thérèse Chiramel.

Elle est solennellement béatifiée par Jean-Paul II le , au cours d'une messe célébrée sur la place Saint-Pierre.

Notes et références

  1. « Mother Mariam Thresia Mankidiyan : From silent mystic to apostle of the family - Vatican News », sur Vaticannews.va, (consulté le ).
  2. (en) « Our foundress », sur CHFsisters.com.
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