Marie Louise Eulalie Sioc'han de Kersabiec

Née le 24 mai 1802 à Nantes et décédée le 19 septembre 1848 à Paris, Marie Louise Eulalie Sioc'han de Kersabiec est la dame de compagnie de la duchesse du Berry, qu'elle accompagne dans l'équipée de 1832.

Biographie

Eulalie est la fille du vicomte Jean-Marie Angélique Sioc'han de Kersabiec, officier de cavalerie au régiment de Bretagne qui émigra en 1791, rejoignit un temps l'armée des princes et entra au service d'Autriche, puis poursuivit sa carrière militaire sous la Restauration.

Elle passe sa jeunesse au monastère de la Visitation de Nantes, avant de rejoindre son père à Mende en 1827, puis de revenir en Loire-Inférieure.

En 1832, lorsque la duchesse du Berry lance son équipée pour faire valoir les droits de son fils Henri à la place de Louis-Philippe Ier, elle demande à avoir une dame pour accompagner. De Charette lui propose Eulalie, sa sœur Stylite étant trop connue pour sortir de Nantes. Eulalie accepte l'ordre, prend des leçons d'équitation et la rejoint. Sous le surnom de "Petit Paul", elle accompagne la duchesse, qui se fait appeler "Petit Pierre", durant les six mois de cette folle équipée, avec un grand courage alors qu'elles sont poursuivies par les gendarmes de Louis-Philippe.

Alors que la Loire-Inférieure, le Maine-et-Loire, la Vendée et les Deux-Sèvres sont déclarés en état de siège le 3 juin 1832, Eulalie guide la duchesse dans le bocage nantais : déguisées en paysannes, elles entrent toutes les deux à Nantes le 9 juin 1832. Elles y sont accueillies dans la famille de Kersabiec, très engagée dans le complot[1],[2], avant de s'installer dans la maison de Guiny où la duchesse se cachera cinq mois.

Le soulèvement de l'Ouest de la France échoue ; œuvrant pour faire libérer leur père arrêté et condamné[3], les sœurs Eulalie, Stylite et Céleste de Kersabiec restent aux côtés de la duchesse jusqu'à son arrestation à Nantes le 7 novembre 1832, cachée pendant 15 heures derrière la cheminée de la maison avec Stylite, Mesnard et Guibourd[4].

Eulalie suit ensuite son père à l'étranger. Dès 1834, elle songe à la vie religieuse, part pour Paris en avril 1836, entre au Sacré-Coeur avant de rentrer à Nantes pour des raisons de santé. Elle se fait transporter au couvent des Dames de Saint Michel, rue de Gigant, pour mourir dans le cloître en 1848. Elle est enterrée, près de son père et de sa soeur Stylite, à Pont-Saint-Martin.[5]

Notes et références

  1. « La Marionnière »
  2. Vicomte Sioc'han de Kersabiec, S.A.R. Madame Duchesse de Berry et ses amis, 1832, Nantes, Librairie catholique Libaros, , 316 p.
  3. « COUR D'ASSISES DE LA LOIRE-INFÉRIEURE (NANTES) - 1832 - INSURRECTION VENDÉENNE - AFFAIRE DE MM. DE CHARETTE ET AUTRES », La Gazette des tribunaux,
  4. Imbert de Saint-Amand, La captivité de la duchesse de Berry, Paris, E. Dentu, éditeur, (lire en ligne)
  5. de la Nicollière Qeijeiro, « Lettre autogr. signée de S. de la Nicollière Qeijeiro, donnant copie des actes de décés de Stylite et d'Eulalie de Kersabiec (2 août 1840 et 19 sept. 1848), des renseignements sur Pauline de Guiny (24 déc. 1876) et sur la fameuse plaque de cheminée, ainsi que la copie de l'affiche placardée à Nantes le 7 nov. 1832 et annonçant l'arrestation de la duchesse de Berry et de celle du 9 nov. annonçant aux habitants de Nantes que la duchesse a été conduite à Saint-Nazaire, d'où elle sera embarquée pour Blaye (manuscrit autographe) », sur gallica.bnf.fr
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