Marie Huot (1846-1930)

Marie Huot, née le à Tonnerre (Yonne, France) et morte le dans le 4e arrondissement de Paris, est une poétesse, femme de lettres, journaliste, féministe et militante pour les droits des animaux.

Cet article concerne la poétesse du XIXe siècle. Pour la poétesse contemporaine, voir Marie Huot (1965).

Biographie

Marie Huot, née en 1846, Mathilde Marie Constance Ménétrier, a épousé en 1869 Anatole Théodore Marie Huot, éditeur de la revue gauchiste parisienne, L'Encyclopédie Contemporaine Illustrée . Elle était également une amie proche du peintre suédois et mystique soufi Ivan Agueli à qui elle dédiera ses poèmes symbolistes, Le missel de Notre-Dame des Solitudes.

Marie Huot s'est surtout fait connaitre en raison de ses actions activistes spectaculaires :

  • Au collège de France, en 1883, elle agresse le scientifique mauricien Charles-Édouard Brown-Séquard avec une ombrelle, au cours d'une vivisection sur un singe[1];
  • En 1886, elle interrompt une lecture faisant l'apologie du traitement antirabique de Louis Pasteur à l’université de la Sorbonne, parce que ce traitement implique des expérimentations sur des animaux (chiens et lapins) mais surtout parce qu'il implique aussi des expérimentations humaines qui se soldent par une augmentation de la mortalité humaine par rage[2] ;
  • Elle aide son ami suédois Ivan Aguéli dans l'attaque à main armée qu'il perpétue à l'encontre de deux matadors à Deuil en région parisienne, le , et qui s’inscrit dans un mouvement d’opposition à la tauromachie qui touche les milieux républicains radicaux depuis les années 1850[3].

Néo-malthusienne radicale, c’est à Marie Huot que l’on doit l’expression « grève des ventres »[4], ainsi que la première conférence publique, en 1892, en faveur d'une limitation des naissances drastique[5]. Dans cette conférence, qui sera publiée en 1909 sous le titre « Le mal de vivre », Marie Huot, en véritable préfiguratrice du VHEMT, prône la disparition volontaire de l’espèce humaine par refus de procréer, à la fois par compassion pour les souffrances de celle-ci et pour celles qu’elle inflige aux autres animaux[6].

Paul Léautaud[7] décrit dans son Journal à la date du , les derniers jours de Marie Huot (« Mme Huot est morte à l’hôpital de la Charité, hier dimanche, vers 6 heures et demie du soir, après une agonie de trois ou quatre jours. ») et en dresse un court portrait. Voir également la lettre datée du que Paul Léautaud a adressé à Madame Aurel qui avait besoin de renseignements sur Marie Huot.

Œuvre

  • "Missel de Notre-Dame des Solitudes", Paris, Sansot, 1908 (Préface de Rachilde).
  • "Le mal de vivre", Paris, Génération Consciente, 1909 (lire en ligne)

Références

  1. Jean-Yves Bory, La douleur des bêtes : La polémique sur la vivisection au XIXe siècle en France, Presses universitaires de Rennes,
  2. {Ibid.}
  3. Denis Andro, Une page de la lutte contre la tauromachie à la Belle Époque : l’attentat de Deuil du 4 juin 1900, vol. 159, Gavroche, p. 36-38
  4. Francis Ronsin, La grève des ventres – Propagande néo-malthusienne et baisse de la natalité en France, 19e-20e siècles, Paris, Aubier Montaigne, , 255 p. (ISBN 2-7007-0177-1), p. 44
  5. « International Institute of Social History » (consulté le )
  6. Marie Huot, Le mal de vivre, Paris, Génération Consciente, , 16 p. (lire en ligne)
  7. http://leautaud.blog.lemonde.fr/

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