Marie-Alphonse Bedeau

Marie-Alphonse Bedeau est un général et homme politique français, né le à Vertou (Loire-Inférieure) et mort à Nantes le . Il consacre l'essentiel de sa carrière militaire en Algérie, dont il devient brièvement gouverneur général. Il accède ensuite à diverses responsabilités politiques et ministérielles.

Marie-Alphonse Bedeau

Naissance
Vertou, France
Décès  59 ans)
Nantes, France
Origine France
Allégeance  Armée française
Arme Légion étrangère
Grade 1844 : général
Années de service 18201852
Commandement Deuxième Légion étrangère
17e léger
Conflits conquête de l'Algérie
Faits d'armes Bataille de l'Isly
Révolution française de 1848
Distinctions Grand officier de la Légion d'honneur
Autres fonctions Gouverneur général de l'Algérie
Vice-président de l'Assemblée constituante

Biographie

Jeunesse et formation

Selon son acte de naissance il s'appelle Bedeau. Certains documents officiels font état de « de Bedeau ». Son père est un ancien capitaine de vaisseau.

Le général Bedeau entre, à l'âge de 16 ans, le à l'école militaire de Saint-Cyr, et en sort le , en qualité de sous-lieutenant-élève, à l'école d'application d'état-major. Il sert successivement au 8e régiment de cuirassiers, et dans les lanciers de la Garde royale.

Carrière militaire

Le , il est promu au grade de lieutenant aide-major au 2e régiment d'artillerie à cheval, capitaine au 5e léger le . Il est détaché auprès du général Ferrier, dont il devient l'aide de camp. Attaché, en cette qualité, aux généraux Gérard et Schramm, il fait sous leurs ordres les campagnes de Belgique de 1831 et 1832. Proposé pour la Croix pendant la campagne de Belgique, il est décoré le .

Lorsque, en 1836, à la réorganisation de l’armée, il devient loisible aux officiers d’état-major d’entrer dans les nouveaux corps, il obtient de passer chef de bataillon à la Légion étrangère, en formation à Pau, qu'il est chargé de mener à Alger. Il ne tarde pas à s'y distinguer dans les combats auxquels son corps prend part. Lieutenant-colonel au 17e léger le , il combat en Algérie au cours de plusieurs expéditions. Il fait partie des deux expéditions de Sétif, 16 et et mai 1839. Il est promu le au grade de colonel au 17e léger. Il est blessé par deux fois dans l’expédition de Cherchell. Le , au célèbre passage du col de Mouzaïa, il est chargé de repousser les attaques de l’ennemi sur les arrières de l’armée et résiste aux troupes d’Abd el-Kader dans la gorge du marabout de Sidi-Moussa. Il se signale encore dans les ravitaillements de Miliana. L’année suivante, le , le colonel est nommé maréchal de camp et mis à la disposition du gouverneur général de l’Algérie, qui le charge d’opérer sur la frontière du Maroc.

En 1844, il prend part à la bataille de l'Isly, à la suite de laquelle il est nommé lieutenant général, puis commandant supérieur de la province de Constantine. Il fait deux campagnes au printemps et à l’automne de 1845, et se distingue en 1847 dans l’expédition dirigée contre les Kabyles de Bougie. Le 10 juillet, il est nommé gouverneur général par intérim et remplacé par le duc d’Aumale.

Carrière politique

Il est à Paris en février 1848. Le 24, à la tête des troupes, il parcourt les rues de Paris, s'efforçant d'y rétablir l'ordre. Les premiers régiments qui défilent sur les boulevards, la crosse en l'air en face de l’émeute populaire, sont guidés par lui[1]. Il commande les chasseurs d'Orléans au moment de l'attaque du poste de l'allée Gabrielle. Sa conduite en cette occasion lui vaut d’être proposé comme ministre de la guerre du nouveau régime. Il décline la proposition, mais accepte le poste de Gouverneur militaire de Paris et le mandat de représentant de la Loire-Inférieure à l'Assemblée constituante, dont il devint vice-président. Il est nommé représentant de la Seine à la Législative.

Blessé en combattant l'insurrection de Juin, il est membre de la droite à l'Assemblée législative, et occupe brièvement le poste de ministre des Affaires étrangères du gouvernement Cavaignac ( - )[2]. Hostile au coup d'État du , il est arrêté dans la nuit du par le maréchal de Saint-Arnaud et incarcéré à la prison Mazas[3]. Mis à la retraite le , il se retire en Belgique où il réside jusqu’à l’amnistie de 1859.

Marie-Alphonse Bedeau meurt le , et est enterré au cimetière La Bouteillerie à Nantes[4].

En 1883 le village de Bedeau, actuellement Ras El Ma est baptisé en son honneur. Cette ville algérienne se situe dans la wilaya de Sidi-Bel-Abbès.

Décorations - citations

  • Cité à l’ordre de l’armée à Constantine 13 10 1837.
  • Cité à l’ordre, environs de Bougie 12 au
  • Cité à l’ordre de l’armée
  • Cité à l’ordre le
  • Épée d’honneur par les habitants de Guérande 1841
  • Chevalier de la Légion d'honneur
  • Officier de la Légion d'honneur le
  • Commandeur de la Légion d'honneur le
  • Grand officier de la Légion d'honneur le

Références

  1. Daniel Stern (Marie d'Agoult), Histoire de la Révolution de 1848, Paris, Charpentier,   (Wikisource), chap. 10.
  2. Bulletin des lois de la République française.
  3. Victor Hugo, Histoire d'un crime, t. 1, 1877-1878 (lire sur Wikisource), chap. 12 (« Mairie du Xe arrondissement »), p. 331
  4. Éric Lhommeau et Karen Roberts, Guide du cimetière de la Bouteillerie Nantes, Nantes, Le Veilleur de nuit, , 88 p. (ISBN 978-2-9528652-5-8), p. 40.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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