Mariám Soulakiótis

La mère supérieure Mariám Soulakiótis, en grec moderne : Μαριάμ Σουλακιώτη, (vers - )[1],[2], également appelée Mariam Soulakiotou, en grec moderne : Μαριάμ Σουλακιώτου[3], surnommée dans la presse « la femme Raspoutine », en grec moderne : Η γυναίκα Ρασπούτιν[1], est une abbesse grecque orthodoxe[4] et une tueuse en série, active entre 1939 et 1951[5],[6]. Arrêtée en [7], elle est inculpée par les autorités grecques en pour homicide, fraude, falsification de testament, chantage et torture[8]. Condamnée à la prison à vie, en 1952, elle meurt dans les prisons d'Avérof, en 1954[4],[5].

Mariám Soulakiótis aurait commis ses crimes dans le monastère de Peukovounogiatríssis (Μονή Παναγίας Πευκοβουνογιατρίσσης), près de Keratea, en Grèce. Depuis 2008, le monastère reste ouvert et compte toujours des membres qui croient en son innocence et la vénèrent en tant que sainte[9].

Vie religieuse

Mariám Soulakiótis est une fervente des Vieux-calendaristes et une adepte de l'Église matthéite, que l'Église de Grèce dominante considère comme un schisme[10]. Elle fonde le monastère en 1927 avec l'évêque Mathieu de Vresthène. Après la mort de l'abbé Mathieu, Soulakiótis lui succède en tant qu'abbesse[4].

Crimes

Le modus operandi supposé de Mariám Soulakiótis consiste à encourager les femmes riches à rejoindre le couvent, puis à les torturer jusqu'à ce qu'elles fassent don de leur fortune au monastère[2] ; une fois l'argent donné, elle le détournait et, dans certains cas, tuait la donatrice[4]. Reuters rapporte qu'au moment de son arrestation, elle avait ainsi amassé trois cents propriétés, à travers la Grèce, ainsi que « de l'or et des bijoux valant des milliers de livres »[1].

Elle exige également le strict respect des pratiques d'ascèse par les membres du couvent, qui, selon la police, auraient entraîné la mort inutile de 150 enfants de la tuberculose[7]. Les victimes de l'administration du monastère par Mariám Soulakiótis l'accusent également, à plusieurs reprises, de les torturer, de les affamer, de les emprisonner à tort et de les battre[11],[12]. Elle nie toutes les accusations portées contre elle jusqu'à sa mort, les qualifiant de « κατασκευάσματα του σατανά », en français : fictions sataniques[7].

Le nombre de victimes de Mariám Soulakiótis fait l'objet d'un certain débat ; le chiffre le plus souvent cité de 27 meurtres et 150 homicides par négligence provient du témoignage médical lors de son procès[1].

Références

  1. (en) « Embezzled Nuns' Dowries, Amassed Fortune », Morning Bulletin, , p. 10 (lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) Michael Newton, The Encyclopedia of Serial Killers, Infobase Publishing, , 515 p. (ISBN 978-0-8160-6987-3, lire en ligne), p. 412.
  3. (el) Penelope Kopsida, « Όταν η αιμοσταγής Ηγουμένη Μαριάμ άπλωσε τα δίχτυα της στο μοναστήρι της Νιράς » Quand l'abbesse sanguinaire Mariam a déployé ses filets dans le monastère de Nira »], Aroma Lefkada, (lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) « Matthewite Timeline History », sur le site trueorthodoxy.org [lien archivé], (consulté le ).
  5. (el) Elina Stamatiou, « Η μοναχή serial killer Μαριάμ της Κερατέας » La nonne tueuse en série Mariam de Keratea »], Reporter, (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) Lilith, « Mariam Soulakiotis the killer nun », Emadion, (lire en ligne, consulté le ).
  7. (el) « Το κολαστήριο της Μονής Κερατέας και η αιμοσταγής ηγουμένη » L'enfer du monastère de Keratea et de l'abbesse sanguinaire »], Newsbeast, (lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) « Sans », Tucson Daily Citizen, , p. 6 (lire en ligne, consulté le ).
  9. (el) « Το μοναστήρι των νεκρών » Le monastère des morts »], Espresso [lien archivé], (lire en ligne, consulté le ).
  10. (en) « Old Calendar-New Calendar: the facts », sur le site omhksea.org, (consulté le ).
  11. (en) « The Monastery of the Dead (Excerpts from the newspaper “Freedom” (Ελευθερία), 1950s) », sur le site scottnevinssuicide.wordpress.com [lien archivé], (consulté le )
  12. (el) Giōrgos Karagiannēs, Ekklēsia kai kratos, 1833-1997 : historikē episkopēsē tōn scheseōn tous, Ekdoseis "To Pontiki", , 269 p., p. 106-107.

Source de la traduction

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