Marc Pessin

Marc Pessin est un graveur, éditeur et dessinateur français, né le à Paris, résidant à Saint-Laurent-du-Pont (Isère)[1].

Biographie

Selon Marc Pessin, c'est sa mère Berthe, peintre naïve, qui lui a transmis le goût des arts graphiques[2].

Il s'initie très tôt à la gravure, et se forme dans différents ateliers de graveurs parisiens, où il expérimente les techniques de cet art. Son amour de la poésie l'amène à l'illustration de livres de poèmes.

Il quitte Paris pour s'installer en 1965 à Saint-Laurent-du-Pont en Isère, au pied du massif de la Chartreuse, où il crée sa maison d'édition, "Le verbe et l'empreinte".

C'est à cette époque que sa collaboration avec Léopold Sédar Senghor, président de la république du Sénégal et poète, s'avère déterminante pour la suite de sa carrière : après lui avoir écrit, il le rencontre chez Paul Flamand, fondateur des éditions du Seuil, qui en publie les œuvres. Marc Pessin lui fait part de son projet d'édition du poème New York, et obtient son accord[3]. Le livre est édité en 1967 à 150 exemplaires. Il est orné de six gravures en inox plaqué or, ajouré à l'acide, véritables dentelles de métal, au graphisme rectiligne[4],[5].

Fort de cette prestigieuse référence, il collabore avec les plus grands noms du monde de la poésie et de la prose, parmi lesquels outre Léopold Sédar Senghor, figurent Louis Aragon, Miguel Ángel Asturias, Tahar Ben Jelloun, Jorge Luis Borges, Michel Butor, Andrée Chedid, François Cheng, Pierre Dhainaut, Federico García Lorca, Max Jacob, Henri Michaux, Pierre Péju, Saint-John Perse, Tristan Tzara[6]...

L'archéologie pessinoise

« J'ai passé toute ma vie à ajuster la réalité à mes songes, mais quelquefois je confonds la réalité avec la réalité. Je ne suis bien qu'ailleurs », a-t-il déclaré un jour. Dans cet esprit, il a développé une archéologie imaginaire, créant des traces fictives d'une civilisation prétendument disparue, notamment des signes vestiges de paléographie et de calligraphie, sur des manuscrits, des tessons, des monnaies, des ossements, qu'il a réunis dans son Centre d'archéologie pessinoise[7],[8],[9],[10].

Sur ce thème, un documentaire de 26 min, intitulé Les Pessinois sont parmi nous a été tourné et diffusé par Canal+ en 1995[11].

Expositions

De 1965 à 2018, il participe à 61 expositions, dont une quinzaine à l'étranger (six en Allemagne, deux à New York, deux à Luxemgourg, une à Montréal, une à Osaka (Japon)...). En France, il expose huit fois à Paris (trois fois à la Bibliothèque nationale de France, invité d'honneur au Salon du livre en 1981...), et dans d'autres villes[12],[13],[14].

Œuvre

Techniques

De la taille-douce au laser, en passant par l’utilisation de fraises-meulettes, d’empreintes tirées à sec ou huilées, de pochoirs, d’encre de chine, de peinture à l’huile, il maîtrise toutes les techniques de la gravure[15],[16],[17].

Le poète Alain Bosquet le qualifie de « sculpteur sur papier »[18].

Production

L'index des auteurs dont il a illustré les ouvrages, et qu'il a édités, comprend 251 personnes[6].

Il est ainsi à l'origine d'un grand nombre d'ouvrages de bibliophilie contemporaine : on dénombrait en 2006 près d'un millier de titres[19], et en 2011, 1 250 livres[3].

Collections publiques

Ses livres sont conservés dans 85 bibliothèques, les fonds les plus riches étant à Grenoble, Paris, Dijon, Saint-Dié, Chambéry, Clermont-Ferrand, Albertville, Lucinges, Bibliothèque Nationale du Grand Duché du Luxembourg[20].

Ville de Grenoble

  • Le fonds grenoblois comprend 218 œuvres, la plupart conservées à la Bibliothèque d'étude et du patrimoine[21].

Centre Pompidou - Bibliothèque Kandinsky

Ville de Paris - Bibliothèque Forney

  • La Bibliothèque Forney, bibliothèque de la ville de Paris spécialisée dans les arts décoratifs, les métiers d’art et leurs techniques, les beaux-arts et les arts graphiques, détient une affiche de Marc Pessin et douze ouvrages illustrés par lui[22].

Médiathèque de Poitiers

  • La médiathèque François-Mitterrand de Poitiers possède quatre œuvres de Marc Pessin[23].

Distinctions et hommages

  • Il est invité d'honneur au salon du livre à Paris en 1981[12].
  • Marc Pessin reçoit quatre fois le prix du "Plus beau livre de l'année" décerné par le Comité français du livre illustré[24], et en 1982 le diplôme de prestige à la Foire du Livre d'art à Leipzig[12].
  • En 2009 à Grenoble quatre expositions lui sont consacrées, dont une au Musée de Grenoble et deux dans des bibliothèques municipales[25],[14].
  • En 2011 la Grande médaille d'or de la ville de Grenoble lui est décernée[26],[27].

Notes et références

  1. BnF. Catalogue général, « Notice de personne : Pessin, Marc », sur catalogue.bnf.fr (consulté le ).
  2. Marc Pessin, « Berthe Pessin, de mère en fils » (consulté le ).
  3. [vidéo] Ville de Grenoble. Marc Pessin. Collaboration avec Senghor, et carrière (1250 livres). 2011. 3 min 16 s) sur Vimeo.
  4. Editions "Le Verbe et l’Empreinte". Centre d’archéologie Pessinoise, « Léopold Sédar Senghor », sur marcpessin.com (consulté le ).
  5. Léopold Sédar Senghor et Marc Pessin (illustrateur), New York, , 14 p. (OCLC 82997276, notice BnF no FRBNF33172634).
  6. Editions "Le Verbe et l’Empreinte". Centre d’archéologie Pessinoise, « Index des auteurs et illustrateurs : titres répertoriés de 1965 à 1991 » (chaque nom d'auteur est un lien vers la liste de ses ouvrages), sur marcpessin.com (consulté le ).
  7. « Marc Pessin ou l'univers des signes : L'archéologie pessinoise », sur www.lectura.plus (consulté le ).
  8. Jean-Louis Roux, « Marc Pessin », Les Affiches de Grenoble et du Dauphiné, .
  9. [vidéo] Ville de Grenoble. Marc Pessin, imaginaire. 2011. 1 min 39 s) sur Vimeo.
  10. [vidéo] Ville de Grenoble. Marc Pessin, les pessinois. 2011. 2 min 17 s) sur Vimeo.
  11. Jean-Pierre Zirn, Canal+, « Les Pessinois sont parmi nous », film [26 min], sur www.film-documentaire.fr, (consulté le ).
  12. Editions "Le Verbe et l’Empreinte". Centre d’archéologie Pessinoise, « Quelques repères » (chronologie des expositions), sur marc.pessin.com (consulté le ).
  13. Paris – Bibliothèques patrimoniales, « Archives municipales ... Lyon : Marc Pessin archives pessinoises 6 decembre 1991- 5 janvier 1992 (affiche) », sur bibliotheques-specialisees.paris.fr, Bibliothèque Forney, Paris (consulté le ).
  14. Anguéliki Garidis, « Marc Pessin ou le vertige du labyrinthe », Quatre expositions à Grenoble consacrées à Marc Pessin, sur www.artmag.com, (consulté le ).
  15. La médiathèque François-Mitterrand & son réseau, « Pessin Marc : Biographie », sur artotheque.bm-poitiers.fr, Poitiers (consulté le ).
  16. [vidéo] Ville de Grenoble. Marc Pessin. Reportage sur ses techniques (1). 2011. 2 min 52 s) sur Vimeo.
  17. [vidéo] Ville de Grenoble. Marc Pessin. Reportage sur ses techniques (2). 2011. 2 min 39 s) sur Vimeo.
  18. Philippe Gonnet et al., Unithèque, « Marc Pessin, regards sur l'oeuvre », sur www.unitheque.com, (consulté le ).
  19. Stéphanie Durand-Gallet, « Le Verbe et L’Empreinte : l’éditeur et graveur Marc Pessin », Art et métiers du livre, no 256, , p. 48-57 (ISSN 0758-413X, OCLC 1185315504, présentation en ligne).
  20. « Marc Pessin ou l'univers des signes : Marc Pessin, une vie vouée à la poésie et à la gravure », sur www.lectura.plus (consulté le ).
  21. Bibliothèques municipales de Grenoble, « Votre recherche : Marc Pessin – 218 résultats » (ouvrages de Marc Pessin dans les bibliothèques et musées de Grenoble) (consulté le ).
  22. Paris – Bibliothèques patrimoniales, « Résultat de recherche : 13 résultats pour "Pessin, Marc" », sur bibliotheques-specialisees.paris.fr, Bibliothèque Forney, Paris (consulté le ).
  23. Médiathèque François-Mitterrand, « Quatre œuvres de Marc Pessin (1991, 1994, 1996, 1997) », sur artotheque.bm-poitiers.fr, Poitiers (consulté le ).
  24. Art point France info, « Marc Pessin : Regards sur l'œuvre », sur artpointfrance.over-blog.com, (consulté le ).
  25. Regards sur Marc Pessin : quatre expositions à Grenoble [Vidéo] sur France 3 (, 2 minutes) francetvinfo.fr. Consulté le ..
  26. « Société des écrivains dauphinois » (consulté le ).
  27. « L’artiste plasticien Marc Pessin a reçu la médaille d’or de la Ville », Le Dauphiné libéré, Grenoble, (lire en ligne, consulté le ).

Annexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Liens externes

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