Marc Chevalier (préfet)

Prosper Eugène Chevalier dit Marc Eugène Chevalier (1896-1976), administrateur de société, a été préfet de Seine-et-Oise (1940-1942).

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Biographie

Marc Chevalier est né à La Clayette, en Saône-et-Loire, le [1]. Il étudie le droit à Dijon où il obtient sa licence[2].

Il devint chef du secrétariat particulier du ministre de la Justice Laurent Bonnevay en 1921[3]. Il est nommé sous-préfet de Château-Chinon (1922), d’Avalon (1926), secrétaire général de Meurthe-et-Moselle (1930)[3].

Il est chef de cabinet du ministre Pierre-Étienne Flandin en 1931, et le reste quand ce dernier devient président du Conseil[3]. Nommé préfet du Bas-Rhin en 1935, il préfère rester au service de Flandin. Puis en 1938, il est nommé préfet de la Moselle[2],[4]. Il exerce cette charge à Metz, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. En , il change d'affection et devient préfet d’Alger.

Régime de Vichy

Pendant l’Occupation allemande, il est d’abord nommé préfet des Alpes-Maritimes (en zone libre) puis exerce les fonctions de préfet de Seine-et-Oise (en zone occupée) de 1940 à 1942. Il est notamment en fonction le lors de la tentative d’assassinat de Pierre Laval à Versailles, et présent sur place. Ce jour là, Pierre Laval est venu en cette cité passer en revue le premier contingent de la Légion des volontaires français (LVF), volontaires français sous uniforme allemand sur le point de partir pour participer à l’opération Barbarossa. La cérémonie est organisée à la caserne Borgnis-Desbordes, et réunit notamment Eugène Deloncle, président du Comité central de la Légion des volontaires français, Marcel Déat, fondateur du Rassemblement national populaire (RNP), et le ministre plénipotentiaire allemand Schleier. Les autorités administratives, que représentait le préfet, avaient été tenues à l’écart de l’organisation de cet événement, la LVF se chargeant de tout. Marc-Eugène Chevalier n’était pas même invité, mais informé, il décide de passer outre cet ostracisme et d’être présent. Il arrive sur place, accompagnant Fernand de Brinon, délégué général du gouvernement français dans les territoires occupés. Lorsque les coups de feu éclatent, il fait intervenir les gendarmes pour arrêter leur auteur, un jeune ouvrier de 21 ans, Paul Collette, ancien membre des Croix-de-feu, et le soustraire aux violences des légionnaires[5].

Il fait réquisitionner le Sanatorium d'Aincourt pour le transformer en camp d'internement pour les "indésirables" selon Vichy (Communistes, Syndicalistes...)[6].

Il est nommé conseiller d’État en .

Il a été décoré de l'ordre de la Francisque[7].

Libération et après-guerre

Il est suspendu de ses fonctions au Conseil d’État le et mis à la retraite d’office le suivant[3].

Il fut maire de Daillecourt, dans la Haute-Marne.

Il est mort le à Nice[1].

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • René Bargeton, Dictionnaire biographique des préfets : septembre 1870 - mai 1982, Paris, Archives nationales, , 555 p. (ISBN 2-86000-232-4), notice « Chevalier (Prosper alias Marc Eugène) » page 156
  • Archives nationales (France) (répertoire nominatif par Christiane Lamoussière, revu et complété par Patrick Laharie ; répertoire territorial et introduction par Patrick Laharie), Le Personnel de l’administration préfectorale, 1881-1926, Paris : Centre historique des Archives nationales, 2001, 774 pages, 27 cm, (ISBN 2-86000-290-1) , notice « Chevalier (Prosper, alias Mrc Eugène) page 132

Références

  1. Archives de Saône-et-Loire, commune de la Clayette, acte de naissance no 22, année 1896 (avec mention marginale de décès) (page 19/54).
  2. Archives de Saône-et-Loire, registre matricule no 437, classe 1916, bureau de Mâcon
  3. Bargeton 1994, p. 156
  4. France, Journal officiel de la République française, Paris, (présentation en ligne), « Chevalier (Marc-Eugène) », p. 2958
  5. Jacques Delarue, Trafics et crimes sous l'Occupation, éditions Fayard, (lire en ligne)
  6. Le Mantois et Partout ailleurs, « Qu'est devenu Marc Chevalier, préfet de Pétain en Seine-et-Oise, qui ouvre le camp d'internement d'Aincourt, le 5 octobre 1940? - Le blog de Roger Colombier », sur Le blog de Roger Colombier (consulté le )
  7. Henry Coston (préf. Philippe Randa), L'Ordre de la Francisque et la révolution nationale, Paris, Déterna, coll. « Documents pour l'histoire », , 172 p. (ISBN 2-913044-47-6), p. 50 — première édition en 1987.

Liens externes

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