Manse (tenure)

Un ou une[2] manse est à l'origine une tenure correspondant à une parcelle agricole suffisamment importante pour nourrir une famille. À l'époque mérovingienne il est désigné comme une terre cultivée par un affranchi.

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Le roi Childebert IV ordonne que Leudefridus cède au clerc Audoinus deux manses situés dans le pagus Tellaus. Crécy-en-Ponthieu, [1].

Il est l'unité de base de la villa, qui peut être composée d'une ou plusieurs manses. La villa ne possède pas la terre détenue par les manses et peut être vendue, donnée, etc., sans que le/s propriétaire/s des manses en soient affectés[3].

À l'époque carolingienne le manse est parfois caractérisé par la condition de celui qui le tient, on parle alors des manses ingénuiles (propriétaire libre), des manses lidiles (lite, colon) ou serviles (serf)[4].

Si sa superficie est assez précise dès l'époque carolingienne, cette unité recouvre des superficies très différentes selon les régions. Elle sert essentiellement à la fiscalité. Souvent regroupés en colonicae ou collonges, les manses étaient occupés par des rustici ou coloni (paysans ou colons) qui devaient au seigneur une partie de leur récolte ou un service. Le manse est utilisé, pour la France, au Moyen Âge et à l'époque moderne.

Le chef-manse ou cap-manse est le centre d'un domaine dont dépendent plusieurs manses[5].

Dans le sud de la France, manse est devenu mas, désignant une ferme, une habitation rurale isolée, mais aussi par extension un quartier rural.

Ensuite, la manse est devenue une cote fiscale, un outil de comptabilité fiscale que devait un exploitant à son maître.

Notes

  1. Archives nationales de France
  2. Féminin et masculin sont tous deux utilisés. Voir "Manse" sur le Larousse ou CNRTL.
  3. Elisabeth Magnou-Nortier, « À propos de la villa et du manse dans les sources méridionales du haut Moyen Âge », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, vol. 96, no 165, , p. 85-91 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Michel Parisse, Manse dans Dictionnaire du Moyen-âge, dir. Claude Gauvard, Alain de Libera, Michel Zink, PUF, 2004, p. 875.
  5. Jan Frederick Niermeyer, notice 31, son Médiae Latinitatis lexicon minus, Leyde, E.J. Brill, 1976, p. 141.
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