Manon Barbeau

Manon Barbeau, née en 1949, est une cinéaste de documentaires canadienne et la co-fondatrice du Wapikoni mobile[1],[2],[3],[4].

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Biographie

Manon Barbeau est la fille des artistes Suzanne Meloche et Marcel Barbeau. Elle est la mère de Manuel Lavalette et de la cinéaste Anaïs Barbeau-Lavalette.

Manon Barbeau a pendant plus de trente ans, œuvré comme scénariste et réalisatrice pour plusieurs organismes, notamment Télé-Québec et l’Office national du film du Canada (ONF). Elle a écrit quelques centaines de scénarios, pour la télévision surtout, et réalisé une dizaine de moyens et longs métrages, documentaires surtout, dont la plupart ont été plusieurs fois primés (Les enfants de Refus Global ; L’armée de l’ombre ; De mémoire de chats, les ruelles ; Victor-Lévy Beaulieu: du bord des bêtes ; Un cri au bonheur ; etc.)

En 2003, Manon Barbeau fonde Vidéo Paradiso, studio mobile destiné aux jeunes de la rue (117 courts métrages) et le Wapikoni mobile, co-fondé avec le Conseil de la nation Atikamekw, le Conseil des Jeunes des Premières Nations et le soutien de l’Office national du film du Canada[5]. Ce studio ambulant de créations cinématographique et musicale destiné aux jeunes des Premières Nations, a produit près de 1 000 courts métrages, un patrimoine culturel unique au monde.

En 2008, elle fonde la Maison des cultures nomades qui produit, entre autres, Hip Hop tout en couleurs, Franco-Rythmes et Le 8e Feu, spectacles multimédias réunissant sur scène musiciens des Premières Nations et artistes de différentes communautés culturelles. Toujours en 2008, elle crée les productions Totam qui produiront les documentaires : Wapikoni, escale à Kitcisakik, Les Indiens, l’aigle et le dindon et plusieurs vidéos permettant la formation continue de cinéastes des Premières Nations par jumelage avec des cinéastes professionnels. En 2014, avec une quinzaine de partenaires internationaux en arts médiatiques, elle fonde le RICAA, premier Réseau International de Création Audiovisuelle Autochtone qui compte aujourd’hui 50 membres de 18 pays.

En date de , 147 prix ont été décernés aux courts métrages du Wapikoni mobile dans le cadre de festivals nationaux et internationaux. Le Wapikoni a reçu, entre autres, le prix Droits et Libertés de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse (2011), le prix Plural + de la United Nations Alliance of Civilizations et de l'Organisation Internationale pour les Migrations (2012) et le prix de l’innovation interculturelle, décerné par l’Alliance des civilisations des Nations unies (UNAOC) et le groupe BMW (2014)

Manon Barbeau a été nommée Fellow d'Ashoka en 2009, a reçu le prix Reconnaissance UQÀM (2010), le prix Excellence TELUS et le prix Femme d'affaires du Québec/OBNL (2012). Elle a été nommée Officière de l’Ordre national du Québec en 2014[6] et a également reçu le Prix Albert-Tessier en 2014, la plus haute récompense en matière de cinéma au Québec. Elle a été présidente de l’Observatoire du documentaire du Canada de 2006 à 2008 et a siégé à titre de présidente de Culture Montréal. En , Manon Barbeau reçoit la nomination à titre de Membre de l’Ordre du Canada[7] par son excellence le très honorable David Johnston, gouverneur général du Canada. La plus haute distinction civile remise au Canada lui a ainsi été décernée pour « ses réalisations cinématographiques et son dévouement auprès des jeunes des Premières Nations ». elle est également nommée Mentore Trudeau 2017 par la Fondation Pierre Elliott Trudeau.

En 2017, elle est nommée Chevalière de l’Ordre de Montréal pour son parcours cinématographique et son implication sociale.

La même année, Manon Barbeau initie pour la première fois un projet pancanadien : Le Wapikoni : la Réconciliation par les arts médiatiques. L’organisme double ainsi ses activités, étendant ses ateliers de création cinématographique et sa diffusion sur l’ensemble du territoire et donnant ainsi une voix aux jeunes autochtones d’un océan à l’autre.

L’année 2018 est tout aussi prolifique : l’Ordre des arts et des lettres du Québec, la médaille hommage du 50e anniversaire du ministère des Relations internationales et de la Francophonie (MRIF) afin de « souligner la contribution au rayonnement international du Québec, notamment grâce au projet de studios ambulants Wapikoni mobile »[8]. Elle reçoit aussi le prix Unesco - Madanjeet Singh  pour la promotion de la Tolérance et la Non-violence.

Manon Barbeau siège actuellement sur le Conseil d'administration du Centre d'Innovation des Premiers Peuples, sur le Conseil d'administration

du Wapikoni et est présidente du Conseil d'administration de Musique nomade.

Enseignement cinématographique

Manon Barbeau est responsable du volet scénarisation télé (1996) et réalisatrice invitée en 1998 et 1999 à l'INIS (Institut national de l'image et du son). Ateliers de scénarisation et de réalisation documentaires à Parlimage, Main film, Vidéo Femmes, Centre Imagine du Burkina Faso et à l'École Internationale de Bordeaux, en France. Elle crée la méthodologie « Apprendre en créant » conçue pour le Wapikoni et qu’utilisent des centaines de réalisateurs et de réalisatrices dans le cadre des ateliers du Wapikoni.

Filmographie

Documentaires

  • 1972-1991 : Quelque 200 scénarios – Télé-Québec
  • 1975 : Comptines
  • 1981 : Nous sommes plusieurs beaucoup de monde
  • 1990 : Le marché du couple (1990)
  • 1991 : Un amour naissant
  • 1991 : Merlyne (du roman Merlyne de Manon Barbeau, Éditions du Boréal)
  • 1996 : Les enfants d’abord
  • 1994 : Tristan et Juliette ou l’amour en l’an 2000
  • 1997 : D’amour et d’amertume – Raymond Lévesque
  • 1998 : Les Enfants de Refus global
  • 1999-2004 : 117 courts métrages – Vidéo Paradiso
  • 1999 : L'armée de l'ombre
  • 2000 : Barbeau, libre comme l'art
  • 2001 : Alain Dubreuil, artiste-démolisseur
  • 2004-2013 : 550 courts métrages – Wapikoni mobile
  • 2004 : L'amour en pen
  • 2004 : De mémoire de chats - Les ruelles
  • 2006 : VLB du bord des bêtes
  • 2007 : Un cri au bonheur
  • 2010 : Wapikoni, escale à Kitcisaki
  • 2013 : La saison des cerfs-volants
  • 2019-20: "Funambule"


Honneurs

Décorations

Récompenses diverses

  • Doctorat Honoris causa, UQAT, 2020[10].
  • Mentore Trudeau 2017, Fondation Pierre Elliott Trudeau;
  • Prix Albert-Tessier 2014[11];
  • Honorée à l’UNESCO à Paris du 7 au . Représente le Canada lors d’une exposition qui célébrait le travail exceptionnel de 9 femmes artistes provenant de neuf pays.
  • Mention spéciale Entrepreneur social, concours, Ernst & Young Canada 2014;
  • Prix excellence communautaire TELUS 2012;
  • Prix d’honneur du Festival Plural + organisé par l’Alliance des civilisations des Nations unies (UNAOC) et l’Organisation internationale pour les migrations (IOM), pour l’ensemble de son œuvre;
  • Prix Femmes d'affaires 2012 (catégorie OBNL) du Réseau des femmes d’affaires du Québec;
  • Personnalité de la semaine La Presse/Radio-Canada, ;
  • Mise en nomination Personnalité internationale 2012 au Prix du CÉRIUM internationale 2012 au Prix du CÉRIUM Radio-Canada Nations unies;
  • Prix du Conseil des Arts 2012, catégorie cinéma « pour l’excellence des projets artistiques issus de cette initiative; le support accordé aux jeunes artistes issus de la diversité; l’extension de projets et d’actions sur la scène montréalaise; la résilience et le dynamisme dont les responsables ont fait et font toujours preuve »;
  • Prix Reconnaissance UQÀM 2010 pour l'ensemble de sa carrière de cinéaste et son engagement auprès des jeunes autochtones;
  • Fellow Ashoka Canada en 2009, organisme international qui soutient 2 000 entrepreneurs sociaux innovants dans le but d'augmenter leur impact sur la société;
  • Siège au conseil d’administration de Culture Montréal depuis 2010; Élue présidente en 2014;
  • Présidente de l’Observatoire du documentaire du Canada de 2006 à 2008;

Prix Gémeaux : meilleur texte pour une émission ou une série jeunesse

  • 1989 à 1992 : Le Club des 100 Watts, Prix Gémeaux : Meilleure émission ou série jeunesse : variétés et/ou information
  • 1990 à 1993 : Le Club des 100 Watts, Prix Gémeaux : Meilleurs textes : émission ou série jeunesse : toutes catégories

Prix pour des films documentaire

  • 1975 Comptines (Prix du court métrage documentaire, Festival de Barcelone, Espagne, en compétition au FIFEF, Festival International d’Expression Française, en Louisiane) ;
  • 1998 Les Enfants de Refus global (primé à Hot Docs, Toronto, au Festival du court-métrage et de la vidéo de Yorkton et au Cinéma du Réel à Paris) ;
  • 2000 L'Armée de l'ombre (prix Gémeaux 2000 du meilleur documentaire) ;
  • 2001 Alain Dubreuil, artiste-démolisseur (primé au Golden Sheaf Awards / Festival de la vidéo à Yorkton) ;
  • 2005 De Mémoire de Chats, les ruelles (prix Gémeaux 2005 de la meilleure réalisation et de la meilleure photographie documentaire) ;
  • 2006 Victor Lévy Beaulieu - Du bord des bêtes, Production Thalie (Sélection officielle, 24e Festival International du Film sur l’Art de Montréal et prix Gémeaux 2006 du Meilleur portrait documentaire).

Notes et références

  1. Ordre honorifique créé par la Ville de Montréal en guise de legs pour le 375e anniversaire de la fondation de Montréal
  1. Fiche bio ONF
  2. Réalisateur.qc.ca
  3. Informactionfilms.com
  4. Observatoire du documentaire
  5. « Le Wapikoni mobile. Le nomadisme au service de la création autochtone », Inter : art actuel, no 131, , p. 50–51 (ISSN 0825-8708 et 1923-2764, lire en ligne, consulté le )
  6. Gouvernement du Québec, « Manon Barbeau », sur ordre-national.gouv.qc.ca (consulté le )
  7. Le gouverneur général du Canada, « Nominations au sein de l'Ordre du Canada », sur gg.ca, (consulté le )
  8. « 20 créateurs deviennent membres de l'Ordre des arts et des lettres du Québec », sur ici.radio-canada.ca, (consulté le )
  9. https://ville.montreal.qc.ca/ordre/premiere-ceremonie-officielle-de-la-remise-des-insignes-de-lordre-de-montreal-le-maire-de-montreal
  10. « Historique », sur www.uqat.ca (consulté le )
  11. « Les Prix du Québec - la lauréate Manon Barbeau », sur www.prixduquebec.gouv.qc.ca (consulté le )

Liens externes

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