Maître de la Chronique d'Angleterre

Le Maître de la Chronique d'Angleterre désigne par convention un enlumineur actif entre 1470 et 1480 à Bruges. Il doit son nom à différents manuscrits de la Chronique d'Angleterre de Jean de Wavrin qu'il a enluminé. Il est spécialisé dans la peinture de manuscrits historiques.

Ne doit pas être confondu avec Maître de la Chronique scandaleuse.

Éléments biographiques

Recueil des Chroniques d'Angleterre, Bibliothèque nationale autrichienne, f.17

Le style de cet artiste est décelé pour la première fois par l'historien de l'art allemand Friedrich Winkler dans un manuscrit du premier tome de la Chronique d'Angleterre (Bibliothèque nationale autrichienne, Ms.2534)[1]. Sa main est finalement retrouvée dans six autres manuscrits du même texte qui lui a donné son nom de convention. Il s'agit d'un enlumineur installé à Bruges, spécialisé dans l'enluminure de textes historiques ou pseudo-historiques, même s'il a peint aussi quelques livres d'heures. Il a réalisé des commandes pour plusieurs bibliophiles de la cour de Bourgogne (Louis de Gruuthuse, Antoine de Bourgogne, Philippe de Clèves, Wolfert VI van Borssele) ou des bourgeois de la ville (Jan III de Baenst (nl)). Il réalise aussi des manuscrits vierges de marques de propriété destinés à la vente. Il collabore à plusieurs reprises avec l'enlumineur Philippe de Mazerolles appelé aussi parfois Maître du Froissart de Philippe de Commynes[2].

Style

Les œuvres qui lui sont attribuées montrent un artiste au style très inégal et éloigné de tout naturalisme. Ses personnages sont généralement dégingandés, perchés sur de hautes jambes, aux têtes hypertrophiées, sans cou et aux coiffures protubérantes. Leurs visages sont ronds, aux yeux écartés et aux paupières lourdes. Ils prennent parfois des attitudes grimaçantes lorsqu'ils doivent exprimer des sentiments. Les paysages sont marqués aussi par des formes stylisées, avec des horizons traçant des reliefs et des arbres filiformes, des villes aux hauts murs. Ses scènes de nuit sont spectaculaires par leur usage de multiples sources lumineuses. Les encadrements des miniatures peintes par l'artiste contiennent des motifs larges, faits de fruits et de baies épais, de grotesques, d'oiseaux huppés, avec des fonds noirs ou dorés. Son style le rapproche d'artistes comme le Maître de Marguerite d'York ou le Maître d'Antoine de Bourgogne avec lesquels il collabore, alors qu'il reste très éloigné de celui de Philippe de Mazerolles[2].

Œuvres attribuées

Assassinat de Jean sans Peur, Chronique de Monstrelet, BNF, Fr.2680
Les pommes du jardin de Hespérides, Histoires de Troie, BNF, Fr.59.

Voir aussi

Bibliographie

  • Bernard Bousmanne et Thierry Delcourt (dir.), Miniatures flamandes : 1404-1482, Paris/Bruxelles, Bibliothèque nationale de France/Bibliothèque royale de Belgique, , 464 p. (ISBN 978-2-7177-2499-8), p. 323-330 (notice de Pascal Schandel)

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. (de) Frederic Winkler, Die flämische Buchmalerei des XV. und XVI. Jahrhunderts: Künstler und Werke von den Brüdern van Eyck bis zu Simon Bening [Mit 91 Lichtdrucktafeln], Leipzig, 1925, p.78
  2. Bousmanne et Delcourt 2012, p. 323-325
  3. Notice de l'ÖNB
  4. Notice de la Huntington Library
  5. Notice de la base Calames
  6. (en) Hanno Wijsman, « Two Petal of Fleur : The "Copenhaguen Fleur des histoires" and the production of illuminated manuscripts in Bruges around 1480 », Fund og Forskning I Det Kongelige Biblioteks Samlinger, vol. 47, , p. 17-72 (lire en ligne)
  7. Notice de la BL
  8. Notice de la BL
  9. Notice de la BL
  10. Notice de la BL
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