Maître aux grisailles fleurdelisées

Le Maître aux grisailles fleurdelisées désigne par convention un enlumineur actif entre 1460 et 1480 à Lille. Il doit son nom à son usage presque exclusif de la technique de grisaille et sa propension à placer des fleurs de lys sur le cadre de ses miniatures. Employé à plusieurs reprises par Jean de Wavrin, il est proche d'autres enlumineurs de la ville comme le Maître du Champion des dames ou le Maître de Wavrin.

Éléments biographiques

Miniature du Romuléon (Miélot), f.161r.

La dénomination de cet artiste et la définition de son style datent de 2009 et sont dues aux historiens de l'art Ilona Hans-Collas et Pascal Schandel. Son activité est localisée à Lille et partage plusieurs caractéristiques communes avec d'autres enlumineurs de la ville tels que le Maître du Champion des dames et le Maître de Wavrin. Comme eux, il partage les mêmes commanditaires lillois comme Jean de Wavrin, il illustre des textes écrits dans la ville tels que ceux de Jean Miélot et use de la technique du dessin aquarellé ainsi que du support papier. Il se distingue de ses collègues par le fait qu'il collabore avec d'autres artistes dans la réalisation de certains manuscrits comme Liévin van Lathem ou le Maître de la Toison d'or de Vienne et de Copenhague[1].

Style

Frontispice du Recueil des histoires de Troie, f.8r.

L'enlumineur utilise exclusivement la grisaille ou la semi-grisaille mais en mettant en œuvre différentes techniques. Il utilise des camaïeux de gris ou de bleu soyeux sur le support papier ou bien dans des tonalités plus mates sur le support parchemin. Le rebord de ses miniatures sont fréquemment ponctués de dessins de fleur de lis, ce qui lui a donné de son nom de convention, ou bien de fleurons ou encore de motifs perlés ou festonnés. Tous ces motifs permettent d'identifier la production du maître. Le fleuron constitue d'ailleurs son motif fétiche, le représentant à de nombreuses reprises dans les décors de ses miniatures. La fleur de lis est par ailleurs présente dans les armes de la ville de Lille et le fleuron servait de marque de fabrique des relieurs lillois[2].

Ses personnages sont représentés cambrés, les jambes fines, qui rappellent ceux du Maître de Wavrin. Ils sont toujours individualisés, avec des coiffures complexes et la tête d'une taille disproportionnée. Les paysages prennent la forme d'ondulations verdoyantes, couverts d'arbres très fins et les architectures sont hautes et sans profondeur, aux toits de couleur bleu, avec des arcs en accolade et de lourdes voutes d'ogives[2].

Œuvres attribuées

Scène de la vie de Constantin, Invention et translation du corps de saint Antoine, Getty, f.10v.

Voir aussi

Bibliographie

  • Ilona Hans-Collas et Pascal Schandel, Manuscrits enluminés des anciens Pays-Bas méridionaux. I. Manuscrits de Louis de Bruges, Paris : Bibliothèque nationale de France, 2009, p. 164-165
  • Bernard Bousmanne et Thierry Delcourt (dir.), Miniatures flamandes : 1404-1482, Paris/Bruxelles, Bibliothèque nationale de France/Bibliothèque royale de Belgique, , 464 p. (ISBN 978-2-7177-2499-8), p. 372-377 (notice de Pascal Schandel)

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

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