M'Par

Village typique du Royaume du Cayor, en 1821.

Les origines du cheval au Sénégal ne sont pas documentées[1]. Selon certains auteurs, dont Georges Doutressoulle[2], le M'Par pourrait être une race autochtone ayant des origines anciennes dans la région[3]. D'autres, comme René Larrat (1947), voient dans les chevaux du Sénégal les descendants de Barbes originaires du Maghreb, en Afrique du Nord[1]. Quoi qu'il en soit, son berceau d'origine est le Cayor au Sénégal, en Afrique de l'Ouest[4], d'où son autre nom de Cayor[5], ou « Petit cheval de Cayor »[6]. Le lieutenant de vaisseau M. Mage explique dans son récit de voyage au Soudan occidental avoir dû acheter en 1863 « deux petits chevaux du Cayor, maigres et blessés », pour 36 et 60 francs[7].

En 1996, le Sénégal compte environ 400 000 chevaux de toutes races, le plus important cheptel de tous les pays d’Afrique de l’Ouest[8]. Il s'agit d'une augmentation substantielle par comparaison aux 216 000 signalés en 1978[9], et d'une augmentation beaucoup plus importante de la population après la Seconde Guerre mondiale, estimée à peine 30 000[10].

Le M'Par est progressivement assimilé (1996) à la population beaucoup plus nombreuse du M'Bayar, et risque de disparaître[11].

La taille moyenne des mâles étant 1,30 m[12], pour une fourchette générale de 1,25 m à 1,35 m[13]^,[14], il est le plus petit des quatre races de chevaux sénégalaises[15], les autres étant le M'Bayar, le Fleuve et le Foutanké[16]. Le M'Par est donc un petit cheval, ou un poney, évoquant le Barbe : l'encyclopédie de CAB International (2016) le classe parmi la famille du Barbe[5]. Il est généralement de conformation jugée mauvaise, à la tête lourde, au dos long, aux jambes minces, à la poitrine plate, et souvent avec une conformation défectueuse des jambes[15]. Il est possible que cette morphologie résulte des conditions d'élevage et d'alimentation, les chevaux mieux nourris ayant une conformation plus harmonieuse[14].

La robe est ordinairement baie dans des nuances plus ou moins foncées[14], ou alezane[5], mais la couleur peut varier[14].

Il présente des qualités exceptionnelles d'endurance et de rusticité[15]^,[12].

Les chevaux jouent un rôle important dans la vie sociale et économique du Sénégal. Le M'Par est utilisé comme cheval de traction[13], notamment agricole[14]. En raison de sa petite taille, il ne peut tirer que des chariots légers et des fiacres[13]. Il pourrait être utilisé comme cheval d'instruction auprès de jeunes cavaliers[14].

Dans la base de données DAD-IS, le M'Par est indiqué comme race de chevaux localement adaptée au Sénégal, propre à l'ancienne région de Cayor, dont les effectifs ne sont pas connus[12]. Les régions modernes correspondantes sont Louga et Thiès[14]. En 2007, la FAO ne disposait pas de données permettant d'estimer l'état de conservation de la race M'Par[17]. Il s'agit vraisemblablement d'une race locale[14].

• [Dehoux, Dieng et Buldgen 1996] J.-P. Dehoux, A. Dieng et A. Buldgen, « Le cheval Mbayar dans la partie centrale du bassin arachidier sénégalais », Animal Genetic Resources Information, vol. 20,‎ 1996, p. 35–54 (lire en ligne)
• [Doutressoulle 1947] Georges Doutressoulle, L'élevage en Afrique occidentale française, Paris, Larose, 1947 (lire en ligne)
• [Institut Sénégalais de Recherches Agricoles 2003] Institut Sénégalais de Recherches Agricoles, Rapport national sur l'état des ressources zoogénétiques au Sénégal, annexe de The State of the World's Animal Genetic Resources for Food and Agriculture, Rome, Food and Agriculture Organization of the United Nations, 2003 (lire en ligne)
• [Larrat 1947] René Larrat, « L'élevage du cheval au Sénégal », Revue d'élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, vol. 1, n^o 4,‎ 1947, p. 257–265 (lire en ligne)
• [Ndiaye 1978] Magatte Ndiaye, Contribution à l'étude de l'élevage du cheval au Sénégal (thèse de doctorat), École Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar, 1978 (lire en ligne)
• [Pierre 1906] Camille-Isidore Pierre, L'élevage dans l'Afrique Occidentale française, Augustin Challamel, 1906, 280 p.
• [Rischkowsky et Pilling 2007] (en) Barbara Rischkowsky et D. Pilling, List of breeds documented in the Global Databank for Animal Genetic Resources, annex to The State of the World's Animal Genetic Resources for Food and Agriculture, Rome, Food and Agriculture Organization of the United Nations, 2007, 511 p. (ISBN 978-92-5-105762-9, lire en ligne)
• [Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J.G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, 9 mars 2016, 6^e éd., 1 107  p. (ISBN 1-84593-466-0, OCLC 948839453), « Barb », p. 442. 
• [Rousseau 2014] Élise Rousseau (ill. Yann Le Bris), Tous les chevaux du monde, Delachaux et Niestlé, septembre 2014, 544  p. (ISBN 2-603-01865-5), « M'Par », p. 402

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