Mémorial de l'Alsace-Moselle

Le Mémorial de l’Alsace-Moselle est un musée consacré à l'histoire moderne très particulière de l’Alsace et de la Moselle, territoires éprouvés par des changements de nationalités successives entre la France et l'Allemagne, et particulièrement meurtries par l'annexion de fait par l’Allemagne hitlérienne. La période de référence débute en 1870 et se poursuit jusqu'en 1945 ; depuis 2015, le mémorial intègre l'histoire de la construction européenne. En effet, autant par ses grands hommes (Robert Schuman) que par ses institutions européennes, l'Alsace et la Moselle représentent un symbole hors normes de la résilience européenne après des conflits mondiaux meurtriers.

Le Mémorial

Le Mémorial de l’Alsace-Moselle permet de mieux saisir le fonctionnement d’un régime totalitaire, les mécanismes de nazification et de quadrillage de la population par la terreur, la répression et l’incorporation de force des jeunes alsaciens-mosellans.

Situé sur le territoire de la commune de Schirmeck en Alsace, à mi-chemin entre Strasbourg et Saint-Dié-des-Vosges, il se trouve à proximité du site de l’ancien camp de concentration de Natzwiller, au lieu-dit « Le Struthof» ouvert par les nazis en au tout début de l’annexion, du Centre Européen du Résistant Déporté, et de l’ancien camp de rééducation de Schirmeck-Vorbrück.

Le mémorial révèle l’histoire de l’Alsace et de la Moselle, ballotées au gré des guerres, entre la France et l’Allemagne pendant plus de soixante-dix ans, de 1870 à 1945. Il accueille chaque année plus de 30 000 jeunes accompagnés de leurs professeurs.

Genèse du projet et inauguration

La construction d’un centre d’interprétation historique racontant la réalité si particulière des Alsaciens et des Mosellans est une initiative de Jean-Pierre Masseret, secrétaire d’État aux Anciens Combattants et Victimes de Guerre, soutenu par des élus régionaux. En 1999 Philippe Richert et Jean-Pierre Masseret prennent la décision de faire construire le Mémorial de l’Alsace-Moselle qui sera implanté à Schirmeck.

Le mémorial est géré depuis , par un syndicat mixte. Il est financé par le Conseil général du Bas-Rhin, la région Alsace, le Conseil général du Haut-Rhin, la Communauté de Communes de la Haute Bruche et la Ville de Schirmeck. Pour l’investissement, l’Union européenne, l’État, la région Lorraine et le département de la Moselle ont aussi participé. Alain Ferry, député du Bas-Rhin, en assure sa présidence depuis sa création.

Le , Jean-Louis English (1939-2003), alors directeur de France 3 Alsace, crée l'Association des amis du Mémorial de l'Alsace-Moselle (AMAM)[1].

Le Mémorial de l’Alsace-Moselle est inauguré le .

Une extension de 240 m2 pour un « espace mémoriel » devrait voir le jour vers 2023. Il rendra hommage aux 42 000 morts et disparus alsaciens et mosellans durant la Seconde Guerre Mondiale[2].

Conception de l'exposition

La mission commandée par le Conseil général du Bas-Rhin / Région Alsace, fut confié à l'agence SEV Communication (Villeurbanne, Rhône), et comprenait :

• l'étude et la définition de la signalétique extérieure et intérieure,

• la création de la charte graphique de l’exposition,

• la définition des contenus et la mise en forme graphique des informations,

• l'étude et la définition de la signalétique didactique extérieure et intérieure,

• la création des schémas, dessins et plans,

• la création de visuels et des photo-montages,

• le suivi de réalisation.

1870 – 1939, l’Alsace et la Moselle ballottées entre deux pays

Quittant le vaste hall en verre blanc, le visiteur descend dans les profondeurs de l’Histoire. Au pied des marches, sombres, il pénètre dans la première salle, aux dimensions de cathédrale. De part et d’autre, sur des murs de douze mètres de haut, cent quarante huit portraits, photographies d’Alsaciens et de Mosellans de tous âges, de toutes conditions, s’offrent à son regard. Chaque portrait est nominatif, et l’on peut observer l’acuité d’un regard, le charme d’une coiffure ou l’originalité d’un vêtement.

Septembre 1939 / mai 1940, l’évacuation de l’Alsace-Moselle

Juin-décembre 1940, la mainmise nazie

1942, La mise au pas et l’incorporation de force

Lendemains de combats

Évènements

Les expositions temporaires et colloques

  • au  : exposition « L’incorporation de force en Europe ».
  • au  : exposition « Affinités électives ? 1911, l’Alsace-Lorraine et l’Empire ».
  • au  : exposition « Que s’est-il passé au camp de Tambov ? »
  • au  : exposition « Salam Alsace : Alsaciens-Maghrébins, si loin, si proches ».
  • au  : exposition « Passeurs d’ombre et de lumière »
  • au  : exposition « Histoire de se souvenir ». La collection de Tomi Ungerer (1914/1918, 1939/1945)
  • 5 et  : « Embarras de mémoire », colloque organisé sous la direction de Jean-Pierre Rioux
  • au  : exposition « Le camp de Schirmeck - réprimer – rééduquer – terroriser »
  •  : visite de Christian Poncelet, président du Sénat
  •  : signature d’un partenariat entre l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC) et le mémorial.
  •  : visite de M. Jacques Chirac, Président de la République.

Notes et références

  1. Association des Amis du Mémorial de l'Alsace-Moselle
  2. Marie Goerg-Lieby, « Un espace mémoriel au Mémorial », L'Ami du peuple hebdo,

Voir aussi

Bibliographie

  • Christophe Nagyos (dir.), Mémorial d'Alsace-Moselle : le musée d'une histoire tourmentée de 1870 à nos jours, Un, deux, quatre éd., Clermont-Ferrand, 2008, 140 p. (ISBN 978-2-35145-079-6)

Articles connexes

Lien externe

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