Mélanie Gourarier

Mélanie Gourarier est une anthropologue française, spécialisée dans les questions de genre et de sexualité[1].

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Biographie

Historienne de l'art, Mélanie Gourarier est également titulaire d'un doctorat en anthropologie sociale. En 2012, elle soutient une thèse à l’École des hautes études en sciences sociales (Ehess) de Paris, intitulée Séduire les femmes pour s’apprécier entre hommes. Une ethnographie des sociabilités masculines au sein de la Communauté de la séduction en France[2].

Ses recherches s'orientent principalement sur la question du genre, l’anthropologie de la parenté et de la paternité, les rapports de pouvoir, l’hégémonie et les usages de la génétique et la bioéthique. Dans le cadre du programme ETHOPOL, financé par l’Agence nationale de la recherche de 2015 à 2019 et hébergé à l’Université Toulouse-Jean-Jaurès, elle mène des recherches sur l’encadrement et la communication des tests ADN de paternité afin d'étudier le doute dans les manières de déterminer la filiation[2].

En 2017, elle rejoint le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) comme chargée de recherche[3].

Mélanie Gourarier est enseignante au sein du master Genre, politique et sexualité de l’École des hautes études en sciences sociales, ainsi qu'attachée temporaire d'enseignement et de recherche en sociologie à l’université du Maine[2].

Elle est membre du bureau de l'Association française des anthropologues[4].

Publications

En 2010, Mélanie Gourarier dédie son premier ouvrage à Niki de Saint Phalle, figure majeure de l’art contemporain. Elle s'intéresse principalement à l'œuvre dite du Jardin des Tarots installée en Toscane, sur laquelle l'artiste se consacra totalement pendant près de vingt ans, entre 1979 et 1998. Au sein de cet espace, dictée par une entière liberté d’action et hors de toute commande, Niki de Saint Phalle conçoit vingt-deux sculptures colossales et colorées, symbolisant les arcanes majeurs du tarot divinatoire[5]. Le livre Niki de Saint-Phalle. Le jardin des Tarots est accompagné de clichés inédits réalisés par le photographe Laurent Condominas[6].

Séducteurs de rue est éditée en 2016 chez Casterman[7]. La bande dessinée co-réalisée avec Léon Maret pour la collection Sociorama, décrypte les différentes techniques de drague observées depuis une dizaine d'années dans les rues des grandes villes occidentales[8],[9].

En 2017, elle publie Alpha mâle, Séduire les femmes pour s'apprécier entre hommes aux Éditions du Seuil[10]. Pendant trois années, l'anthropologue a analysé le comportement de jeunes hommes qui intègrent la drague comme une pratique animale et ultra-codifiée[11]. Mettant tout en œuvre pour retrouver une hégémonie masculiniste[12], les Alpha mâles ou Communauté de la Séduction, se définissent comme un groupe d'hommes majoritairement blancs et de classes moyennes ou supérieures, dont les comportements parfois violents répondent à une forme d'oppression féminine dont ils se disent être les victimes[13].

Au cours de cette enquête, Mélanie Gourarier a notamment écumé les bars et participé à de nombreux ateliers et séminaires de séduction. Pour l'auteure : « La masculinité contemporaine, c’est se gouverner soi-même pour mieux gouverner les autres »[14].

Bibliographie

Ouvrages

  • Niki de Saint-Phalle. Le jardin des Tarots, photographies de Laurent Condominas, Actes Sud, 112p, 2010, (ISBN 2742789197)
  • Séducteurs des rues, avec Léon Maret, Casterman, Collection : Sociorama, 158p, 2016, (ISBN 220309527X)
  • Alpha mâle, Séduire les femmes pour s'apprécier entre hommes, Seuil, La Couleur des idées, 240p, 2017, (ISBN 2021290263)

Autres publications

Parmi une liste non exhaustive :

  • La Communauté de la séduction. Des apprentissages masculinsEthnologie française, vol.43, no 3, p. 425-432, 2013
  • Quand le trouble amoureux contrarie le masculin : la gestion des émotions amoureuses au sein de la Communauté de la séduction en FranceSociologie et sociétés, vol.46, no 1, p. 37-57, 2014
  • Désaffecter la galanterie masculine. La redistribution des transactions hétérosexuelles au sein de la Communauté de la séduction en France, Pensée Plurielle, n °33-34, p. 213-223., 2014
  • Le mauvais genre de l’Internet. Séducteurs des rues/séducteurs de la toileHermès, no 69/2, p. 45-49., 2014

Notes et références

  1. Editions Seuil, « Biographie de Mélanie Gourarier », sur www.seuil.com, (consulté le )
  2. « Mélanie Gourarier, docteure en anthropologie sociale », sur https://ethopol.hypotheses.org
  3. « Une anthropologue au CNRS », sur https://ethopol.hypotheses.org/664,
  4. http://www.afa.msh-paris.fr/?page_id=124.
  5. « Quand Niki de Saint Phalle compose le Jardin des Tarots en Toscane », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  6. « Niki de Saint-Phalle Le jardin des Tarots | Actes Sud », sur www.actes-sud.fr (consulté le )
  7. « Cas(es) socio: comment la BD peut rendre la sociologie vivante », Slate.fr, (lire en ligne, consulté le )
  8. Quentin Girard, « Sociorama, croquer la vie », Libération, (lire en ligne, consulté le )
  9. « Le débat sur le harcèlement a-t-il modifié les codes de la séduction? », LExpress.fr, (lire en ligne, consulté le )
  10. « Harcèlement sexuel : « Le modèle de l’alpha mâle disqualifie d’autres modèles de masculinité » », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  11. Giulia Foïs, « Les alpha-mâles de Mélanie Gourarier », France Inter, (lire en ligne, consulté le )
  12. Frédéric Joignot, « « Dans tous les champs sociaux, les hommes demeurent dominants » », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  13. « Mélanie Gourarier. « La séduction alpha mâle s’inscrit dans un continuum de pratiques violentes » », L'Humanité, (lire en ligne, consulté le )
  14. Cécile Daumas, « Mélanie Gourarier : «La masculinité contemporaine, c’est se gouverner soi-même pour mieux gouverner les autres» », Libération, (lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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