Lycée Gambetta (Tourcoing)

Le lycée Gambetta, anciennement lycée d'État de Tourcoing, est un établissement public d'enseignement secondaire de Tourcoing. Il a accueilli une classe préparatoire scientifique (PC) jusqu'en 2014.[réf. nécessaire]

Pour les articles homonymes, voir Lycée Gambetta.

Lycée Gambetta

Facade du Lycée Gambetta en 2014
Généralités
Création 1885
Pays France
Académie Lille
Coordonnées 50° 42′ 46″ nord, 3° 09′ 28″ est
Adresse 80 boulevard Gambetta
59200 Tourcoing
Site internet https://gambetta-tourcoing.enthdf.fr//
Cadre éducatif
Type Établissement public local d'enseignement (EPLE)
Formation Lycée général
Langues étudiées néerlandais, LSF, russe, anglais, allemand, espagnol, LCA latin/grec
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Nord
Géolocalisation sur la carte : Métropole européenne de Lille

Enseignements

Ce lycée général propose une spécialité musique, un pôle espoir judo, un pôle espoir handball, une section bachibac (espagnol), des classes européennes, une section internationale néerlandais[1].

Les langues étudiées sont la LSF (Langue des signes française), le russe, le néerlandais, l'allemand, l'anglais et l'espagnol[2].

Classement du lycée

En 2016, le lycée se classe 74e sur 99 au niveau départemental en termes de qualité d'enseignement, et 1738e au niveau national[3]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[4].

Histoire

Création du lycée

La fondation du lycée d’État de Tourcoing s'inscrit dans le contexte de la laïcisation de l'enseignement. En effet, Tourcoing connait alors une situation particulière : l'enseignement religieux, qui prévaut alors au sein de l'établissement communal, y jouit d'un grand prestige, du fait de son ancienneté et de son efficacité.

Le collège de Tourcoing, fondé par les pères Récollets en 1666, était depuis toujours tenu par des religieux, et les quelque sept années (1831-1838) pendant lesquelles l'établissement avait été dirigé par des laïcs avaient manqué de peu voir la fermeture de l'unique école secondaire de la ville. Aussi, à la suite du relèvement effectué par les directeurs-prêtres[5], les Tourquennois en étaient venus à la conclusion que seul un ecclésiastique pouvait faire prospérer le collège communal.

Cependant, à la suite de la laïcisation croissante de cette fin de XIXe siècle, de nombreuses querelles apparaissaient entre le directeur du collège, l'abbé Leblanc, et l'administration académique, notamment sur la nomination des professeurs. La dispute vient du fait que, après le départ à la retraite de certains professeurs laïcs, le directeur du collège les avait momentanément remplacé par des professeurs-prêtres, possédant les mêmes diplômes et surtout acceptant un salaire moins élevé[6]. Ce fut là toute l'origine de la brouille entre le collège et l'Université, d'autant plus que les directives nationales étaient alors de remplacer progressivement l'élément ecclésiastique par l'élément laïc dans le corps enseignant. On ne voulait plus d'enseignement confessionnel.

Le collège n'était plus soutenu que par la municipalité conservatrice. Lorsque la ville passa à la majorité radicale en 1881, la décision du conseil municipal fut sans appel : le contrat entre le collège et la ville fut rompu en juillet de la même année. Le recteur avait déclaré : « Le collège ecclésiastique de Tourcoing doit cesser d'exister. »[7] Henri Leblanc réplique en changeant le statut du collège, qui devient l'institution libre du Sacré-Cœur. Le ministre Waldeck-Rousseau posa la première pierre du lycée Gambetta en 1883 et la première rentrée scolaire a eu lieu en 1885.

La ville de Tourcoing accepte de se séparer de son vieux collège uniquement parce que l'Université lui a promis, afin de réparer le préjudice subi, de créer un lycée financé par l'État, et non plus par la ville comme c'était le cas pour le collège. Il était également prévu que ce lycée serait ouvert aux enfants de Roubaix, la ville voisine. Son enseignement est basé sur l'enseignement moderne, contrairement au collège qui enseigne principalement les humanités, ou enseignement classique.

Le lycée d'État est établi dans le Sud de la ville, le long du rectiligne boulevard Gambetta qui mène à Roubaix. Le projet architectural, dessiné par le lillois Carlos Batteur, se veut monumental : une longue façade sur rue de 140 mètres de long, de tradition locale avec alternance de pierres et de briques vernissées (ou non). Le tout est agrémenté de sculptures diverses réalisées par le sculpteur roubaisien Laoust.

Les débuts du lycée d'État de Tourcoing sont difficiles : il souffre de l'immense prestige du collège de Tourcoing et de son directeur, Henri Leblanc, qui devient même évêque à titre honorifique en 1901. On reproche au lycée de ne préparer que le « baccalauréat ès manufacture » (enseignement moderne), tandis que le collège prépare au baccalauréat ès lettres et au baccalauréat ès sciences, considérés comme plus nobles.

Enfin, dans une région industrialisée mais qui garde cependant une foi chrétienne très vivace, le collège ecclésiastique, malgré son important coût de scolarisation du fait de son statut d'institution libre, conserve une certaine aura que ne peut encore revendiquer le lycée laïc. Ces questions, qui paraissent secondaires aujourd'hui, agitent les esprits à l'époque où le débat sur la laïcisation va arriver à son terme avec la loi de séparation de l'Église et de l'État.

À la première rentrée scolaire, on compte 107 élèves.

Le lycée dans les guerres

Le lycée a été partiellement occupé pendant les deux guerres mondiales. Les locaux de l'internat et de la demi-pension ainsi qu'une partie de l'administration ont été réquisitionnés pour loger des troupes[8]. Un abri anti-aérien a été créé par la Wehrmacht dans une partie des caves du lycée[9].

Personnalités liées au lycée

Notes et références

  1. Mathieu Thuillier, « Une section internationale "néerlandais" ouvre au lycée Gambetta », La Voix du Nord, (lire en ligne)
  2. « Fiche établissement de l'ONISEP », sur ONISEP
  3. Classement Départemental et National des lycées français
  4. Méthodologie du classement national des lycées français
  5. Albert Lecomte, Augustin Lescouf et Henri Leblanc
  6. L'abbé Leblanc devait alors faire face à d'importants investissements à la suite de la croissance continue du nombre d'élèves : sous sa direction, le collège de Tourcoing était devenu le plus important établissement d'enseignement du département, avec près de cinq cents élèves.
  7. Voir l'article consacré à Mgr Henri Leblanc.
  8. Archives du lycée.
  9. Karine Girard, Hubert Bouvet, Le lycée Gambetta de Tourcoing, une histoire militante, (coll. Images du Patrimoine, n°302) éditions Lieux-Dits, septembre 2017, p.43
  10. Site de l'Association amicale des anciens élèves du lycée Gambetta de Tourcoing - AAAELT
  11. Archives du lycée Gambetta de Tourcoing
  12. Musée du CHU de Lille
  13. Bibliothèque de l'académie de médecine
  14. Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves du lycée Gambetta, janvier 2012, p.4.
  15. Centriris, le site des Gueules noires
  16. Institut national d'histoire de l'art
  17. Article "Alain Buisine" in Eulalie , n°2, novembre 2009, p.35
  18. Article "Eric Debarbieux" in Wikipedia, l'encyclopédie libre
  19. Article "Fantine Lesaffre" in Wikipedia, l'encyclopédie libre

Bibliographie

  • Karine Girard, Hubert Bouvet, Le lycée Gambetta de Tourcoing, une histoire militante, (coll. Images du Patrimoine, n°302) éditions Lieux-Dits, , 144 p. (ISBN 978 2 36219149 7)

Liens externes

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