Lubin de Chartres

Saint Lubin de Chartres (en latin Leobinus), évêque de Chartres du milieu du VIe siècle, mort vers 557. Il participa au cinquième concile d'Orléans (549) et au deuxième concile de Paris (553). Son culte s'étendit rapidement. Au début du XIIIe siècle, l'Église de Chartres l'honore à l'égal d'un fondateur et en fait le modèle des évêques en lui consacrant une verrière célèbre dans le bas-côté nord de la cathédrale. Il est fêté le 14 mars.

Lubin

Saint Lubin, église Notre-Dame de Louviers, Eure.
Saint
Décès vers 557 
Vénéré à Chartres
Fête 14 mars au martyrologe romain
17 septembre à Chartres

Hagiographie

Saint Lubin faisant l’aumône, église Saint-Lubin-et-Saint-Jean-Baptiste, Rambouillet.
 Inscrit MH (1986)[1].

La vie de saint Lubin est connue par la légende[2], et aussi par son biographe François Giry[3].

Saint Lubin, avant de devenir évêque de Chartres, eut une vie très aventureuse. Fils de paysans, il naît près de Poitiers à la fin du Ve siècle. La légende rapporte qu'il gardait les bœufs quand il rencontra un moine à qui il demanda de lui écrire les lettres de l'alphabet sur sa ceinture, afin qu'il pût les apprendre et étudier.

Sachant ainsi lire et écrire, il entra à l'abbaye Saint-Martin de Ligugé dont il devint le cellérier.

Après huit années de vie monastique, il partit dans le Perche, visiter saint Avit. De là, il gagna l'abbaye de Lérins, mais, croisant un moine qui en venait, il fut dissuadé de s'y rendre, et se dirigea vers la région de Lyon où il resta cinq ans.

Pendant son séjour à l'abbaye de l'île Barbe à Lyon, les fils de Clovis, après avoir vaincu les Burgondes envahirent les lieux, le torturèrent et le laissèrent pour mort. Il se rétablit, et quitta le Lyonnais pour revenir vers Saint-Avit, et devenir cellérier de sa communauté. Il passa ensuite cinq ans dans la forêt de Montmirail entre Perche et Maine.

L'évêque de Chartres, Euthère, connaissait la réputation de sainteté de Lubin ; il avait aussi appris qu'il avait arrêté, par ses prières, un ouragan et un incendie qui menaçaient de ravager Paris. Il fit venir Lubin, l'ordonna diacre, et l'établit abbé du monastère de Brou.

En 536, saint Aubin emmena Lubin avec lui pour aller visiter Césaire d'Arles ; lors de cette visite Lubin eut encore le désir d'aller rejoindre les moines de Lérins, mais saint Aubin l'en empêcha, lui disant qu'il n'avait pas le droit d'abandonner sa charge. Il retourna donc à Brou.

En 544 l'évêque de Chartres mourut. Lubin, contre sa volonté, fut élu à sa place, avec le consentement du roi Childebert Ier. Ce fut un évêque attentif, bienveillant et charitable.

Sa mort

Pendant les sept dernières années de sa vie, Lubin fut très malade, ce qui ne l'empêcha pas de continuer ses visites pastorales, ni de participer au cinquième concile d'Orléans (le ), et au second concile de Paris en 553.[réf. nécessaire] Il mourut le et fut inhumé dans l'église Saint-Martin-au-Val de Chartres.

Pendant les guerres de Religion, son tombeau fut profané, la châsse de la cathédrale de Chartres où était conservé son chef fut détruite, mais la relique fut épargnée et déposée dans l'église Saint-Nicolas de Blois.

Miracles

En plus d'avoir éteint un incendie dans Paris d'un seul signe de croix[4], il accomplit de nombreux miracles, rendant la santé à un hydropique, à un aveugle, à plusieurs personnes malades mentalement, à un vieux prêtre. Tous miracles consignés dans le Bréviaire de Chartres.

Patronage et vénération

Statue de la fontaine Saint-Lubin, Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor.
Église Saint-Lubin, Longaulnay, Ille-et-Vilaine.

Saint Lubin est fêté le 14 mars au martyrologe romain et le 17 septembre à Chartres[5] dans la forme ordinaire ou le 13 dans la forme extraordinaire.

Saint Lubin est patron de Chartres, la crypte intérieure de la cathédrale portant son nom.

Il est aussi le saint patron de nombreux lieux de culte, notamment :

Côtes-d'Armor

  • Sur la commune de Kergrist-Moëlou, au lieu-dit Saint-Lubin, se trouvent deux statues en bois, l'une dans une fontaine, l'autre sur le fronton de l'église.

Essonne

  • Au lieu-dit Saint-Lubin, à la frontière de l'Essonne et du Loiret près de la commune de Méréville, existent trois habitations, un puits réputé pour sa profondeur impressionnante dans la région, et un crucifix dans une pierre taillée.

Eure-et-Loir

Églises Saint-Lubin d'Arrou, Boullay-Thierry, Brou, Chassant, Châteaudun, Pontgouin, Saint-Lubin-des-Joncherets, Chapelle Saint-Lubin, abside de l’ancienne église du village de Saint-Lubin-des-Cinq-Fonts, rattaché depuis 1836 à la commune d’Authon-du-Perche.

Ille-et-Vilaine

  • Saint-Lubin est le saint patron de la paroisse de Longaulnay. Une fontaine lui est consacrée ; ses eaux étaient réputées faire marcher les enfants.

Loiret

Paris

Seine-Maritime

Val-d'Oise

  • À Arronville, il existe un petit sanctuaire dédié à saint Lubin, où on menait les enfants pour leur donner vigueur et santé.

Yvelines

  • À Rambouillet, première église bâtie au XIe siècle, démolie après construction de la seconde dans les années 1870, cette dernière également dédiée à saint Lubin (et à saint Jean-Baptiste).

Représentations dans les arts

Vitraux

Statuaire

Toponymie

Plusieurs communes ou lieux-dits portent également son nom, parfois déformé.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes

  1. « Tableau : saint Lubin faisant l'aumône », notice no IM78000064, base Palissy, ministère français de la Culture.
  2. http://missel.free.fr/Sanctoral/03/14.php, consulté le 11 janvier 2015.
  3. 1635-1688 : prédicateur renommé, il fut aussi un grand directeur spirituel et un hagiographe réputé.
  4. Les traditions parisiennes racontent qu’une année, pour les fêtes de Pâques, il aurait remplacé l’évêque de Paris qui venait de mourir et c’est à cette occasion qu’il aurait éteint cet incendie.
  5. Voir saint Lubin de Chartres sur Nominis.
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