Love (film, 2015)

Love est un film français réalisé par Gaspar Noé, sorti en 2015.

Pour les articles homonymes, voir Love.
Love
Réalisation Gaspar Noé
Scénario Gaspar Noé
Acteurs principaux
Sociétés de production Les Cinémas de la Zone
La Petite Reine
Rectangle Pictures
RT Features
Wild Bunch
Pays d’origine France
Genre mélodrame érotique
Durée 134 minutes
Sortie 2015


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Ce film en 3D-relief a été sélectionné pour les séances de minuit du Festival de Cannes 2015.

Synopsis

Murphy est étudiant en école de cinéma. Il est depuis deux ans avec sa petite amie Electra, quand ils invitent une très jeune voisine, Omi, à partager leurs jeux sexuels. Mais en l'absence d'Electra, Murphy a de nouveau un rapport avec Omi, et celle-ci (qui est contre l'avortement) apprend peu après qu'elle est enceinte. Cette grossesse non désirée met fin à la relation entre Murphy et Electra.

Un matin de 1er janvier, la mère d'Electra, Nora, appelle Murphy pour lui demander s'il a des nouvelles de la jeune femme, parce qu'elle n'en a pas depuis plusieurs mois, et commence à être sérieusement inquiète, compte tenu des tendances suicidaires de sa fille. Durant le reste de cette journée, Murphy se rappelle (sous forme de flashbacks disjoints, non linéaires) sa relation passée avec Electra, abondant en drogues, sexe torride et moments de tendresse. Le film ne resout pas la question de savoir où est allée Electra et si elle vit toujours.

Fiche technique

Distribution

  • Karl Glusman (VF : Sandor Funtek) : Murphy
  • Aomi Muyock (VF : elle-même) : Electra
  • Klara Kristin (VF : Chloé Stefani) : Omi
  • Juan Saavedra (VF : lui-même) : Julio
  • Gaspar Noé (VF : lui-même)  : Noé
  • Isabelle Nicou (VF : elle-même) : Nora
  • Vincent Maraval (VF : lui-même) : lieutenant Castel
  • Déborah Révy (VF : Déborah Révy) : Paula
  • Stella Rocha (VF : elle-même) : Mami
  • Xamira Zuloaga : Lucile
  • Ugo Fox : Gaspar (le bébé)
  • Benoît Debie : le chaman
Source et légende : version française (VF) sur le site d’AlterEgo (la société de doublage[3])

Production

Le film est annoncé par Wild Bunch[4] début .

Autour du film

Accueil critique

La critique est généralement sévère vis-à-vis du film. Pour L'Obs, le film est « raté »[5]. Le Monde dénonce « la faiblesse insigne du scénario et de l’interprétation »[6]. Les Inrockuptibles ironise sur « un jeu d’acteur à la Hélène et les Garçons »[7]. Plus indulgent, le magazine Marie Claire note des qualités formelles réelles « qui en font un objet unique dans l'histoire du cinéma français » notamment dans les scènes de sexe, mais « plus empesé et répétitif » pour la partie mélodramatique[8].

Le film pose toutefois une question esthétique majeure : peut-on raconter l'histoire d'une relation amoureuse en filmant des scènes de sexe non simulé sans tomber dans la pornographie ?[réf. nécessaire]

Classification

Aux alentours du , le film est une première fois évalué par la Commission de classification des œuvres cinématographiques et obtient une interdiction aux moins de seize ans avec avertissements. Le , la ministre de la Culture Fleur Pellerin réclame un second visionnage pour que la classification soit réévaluée à la hausse. Le producteur et distributeur de film, Vincent Maraval, craint que cette demande soit faite par peur qu'une plainte soit déposée par l'association Promouvoir, déjà responsable de la suppression du visa d'exploitation de Saw 3D et fortement impliquée dans la polémique suscitée par Baise-moi. En soutien à sa réclamation, la Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP) ainsi que la Ligue des droits de l'homme et du citoyen (LDH) signent plusieurs communiqués de presse[9],[10]. En , Love obtient finalement son visa d'exploitation et la commission attribue une nouvelle fois une interdiction aux moins de seize ans avec avertissements.

Quelques jours seulement après la sortie française du film, un référé est déposé par Promouvoir, demandant une interdiction plus sévère, à savoir une interdiction aux moins de 18 ans[11]. L'association obtient son interdiction aux moins de 18 ans devant le tribunal administratif de Paris[12]. Même si l'ordonnance montre que la LDH a défendu le film, l'État est condamné à verser 1 000 euros à Promouvoir en vertu de l'article L.761-1 du code de justice administrative.

Le ministère de la Culture a déposé un recours auprès du Conseil d'État contre cette décision[13]. À la suite de l'audience publique qui s'est tenue le [14], le verdict rendu le confirme la décision du tribunal administratif de Paris[15]. Le film Love est finalement interdit aux moins de 18 ans, sans toutefois être classé X.

Notes sur la distribution et les noms des personnages

Aron Pages n'est autre que Gaspar Noé affublé d'une perruque. Dans une interview accordée à FilmoTV[16], il explique que face à l'impossibilité de trouver le bon acteur pour interpréter le personnage du galeriste, Gaspar Noé a eu l'idée de jouer le rôle de Noé lui-même, bien que le personnage porte son nom. Dans le générique du film, son rôle est crédité au nom d'Aron Pages, qui n'est rien d'autre qu'une anagramme de Gaspar Noé. En revanche, c'est le nom de Jean Couteau qui apparaît dans le dossier de presse du film.

L'idée du film était déjà présente, quoique non-aboutie, quand Gaspar Noé l'a proposé à Vincent Cassel et Monica Bellucci. Ces deux derniers s'étaient engagés pour le tournage avant de renoncer, par peur d'une trop grande exposition de leur vie intime. C'est de ce refus qu'est né le film Irréversible, notamment dans la mesure où le tournage avait déjà été financé. Ainsi, les liens entre les deux films s'expliquent : ils ont été conçus à la même période.

Vincent Maraval, qui joue le rôle du lieutenant Castel, est le producteur du film.

Le rôle du chaman qui fait prendre de l'ayahuasca aux personnages principaux est assuré par Benoît Debie, chef opérateur du film et fidèle collaborateur de Gaspar Noé.

Gaspar Noé explique par ailleurs que les prénoms de certains personnages sont liés à sa propre famille : Julio est son deuxième prénom ; Murphy est le nom de jeune fille de sa mère, et Nora son prénom ; le chaman porte le surnom de son père (Yuyo) ; Paula est le prénom de sa sœur, et Lucile celui de sa compagne.

Bande originale

Notes et références

  1. « Le film français sur Twitter » (consulté le )
  2. « Enfant terrible Gaspar Noé is back with Love », sur Cineuropa - the best of european cinema (consulté le )
  3. « Fiche du doublage français du film », sur Alterego75.fr.
  4. (en) « Gaspar Noé new (sex) movie LOVE will start shooting in June! », sur Le Temps Détruit Tout, (consulté le )
  5. « "Love" : Gaspar Noé tente le sexe en 3D (et c'est raté) », tempsreel.nouvelobs.com, 15 juillet 2015
  6. « “Love” : Gaspar Noé pénètre le vide », lemonde.fr, 22 mai 2015.
  7. « Trois raisons de ne pas aimer “Love” de Gaspar Noé (mais d’y aller quand même) », lesinrocks.com, 15 juillet 2015
  8. « "Love", le shoot porno en 3D de Gaspar Noé », marieclaire.fr, 16 juillet 2015.
  9. « Love : La liberté de création menacée | L'ARP », sur www.larp.fr (consulté le )
  10. « Love, de Gaspar Noé : la ministre de la Culture ne doit pas donner de gage à l’extrême droite - Ligue des droits de l’Homme » (consulté le )
  11. « Love : un référé pour tenter de faire interdire le film aux moins de 18 ans » (consulté le )
  12. Sylvie Kerviel, « André Bonnet, l’homme qui a fait interdire « Love » aux moins de 18 ans », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  13. « Fleur Pellerin se pourvoit en cassation pour défendre “Love” de Gaspar Noé », lejdd.fr, 6 août 2015.
  14. « News Tank Digital on Twitter » (consulté le )
  15. « "Love" de Gaspar Noé : le Conseil d'Etat confirme l'interdiction du film aux moins de 18 ans », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
  16. « Interview de Gaspar Noé pour FilmoTV », sur FilmoTV, (consulté le )

Liens externes

  • Portail du cinéma français
  • Portail de la sexualité et de la sexologie
  • Portail des années 2010
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.