Louis Seutin

Louis Seutin, né à Nivelles le et décédé à Bruxelles le , médecin en chef de l'armée belge en 1831 et sénateur de 1853 à 1862. Il a été fait baron par Léopold 1er de Belgique.

Biographie

Son livre de mémoires, ses ouvrages scientifiques ainsi que divers articles publiés à son sujet, permettent de reconstituer sa vie et son œuvre médicale. Recruté dans la garde impériale sous l'annexion au Premier Empire français, il y fait ses premières armes chirurgicales au milieu des combats sous les ordres du baron Dominique-Jean Larrey, alors chirurgien militaire réputé. Après la fin de l'empire, il étudie à l'université de Leyde, sous l'annexion aux Pays-Bas, d'où il sort diplômé.

Buste de Louis Seutin

Rentré en Belgique, il s'établit à Bruxelles où il participe à la révolution de 1830 pendant laquelle il soigne des personnalités engagées dans les combats aussi bien que de simples combattants. Il est alors nommé médecin-chef de la nouvelle armée belge et participe au siège d'Anvers en 1832 durant lequel il perfectionne ses connaissances en chirurgie traumatique. Médecin en chef de l’hôpital militaire d’Anvers où il soigne des militaires français blessés, il reçoit la Légion d’honneur le . L'indépendance de la Belgique acquise, il entreprend la réforme du système hospitalier[1] lutte efficacement pour le progrès de l'hygiène publique et hospitalière, avec pour résultat une baisse significative de la mortalité par fièvre puerpérale[1]. Il est le premier à pratiquer l'anesthésie en Belgique, mais aussi il met au point le premier procédé « moderne » de réduction des fractures, la méthode qu'il appelle amovo inamovible qu'il va répandre dans plusieurs pays, notamment en Pologne où une société de chirurgie est créée à son nom, mais aussi en Russie. Il devient sénateur et est l'un des fondateurs de l'Université libre de Bruxelles et de l'Académie royale de médecine de Belgique.

Il a présidé à la reconstruction de ce qui était alors le plus important hôpital bruxellois, l'hôpital Saint-Pierre, conçu exclusivement avec une finalité médicale, en remplacement des bâtiments hérités d'une ancienne léproserie. Son nom a été donné à un bâtiment rénové de l'hôpital Brugmann et à la maison de logement des étudiants en médecine de l'hôpital Erasme dépendant de l'université de Bruxelles et du Centre public d'aide sociale de Bruxelles-Capitale. L'université conserve de lui un portrait qui lui avait été offert par ses étudiants, son buste se trouve au musée royal de l'armée et de l'histoire militaire, parc du Cinquantenaire à Bruxelles, un autre se trouve devant la gare de Nivelles et une imposante statue en pied qui se dressait, au XIXe siècle, à l'entrée de l'hôpital Saint-Pierre (celui construit au temps de Seutin), se trouve, après les deux phases de reconstruction du vingtième siècle, à l'entrée du bâtiment des hospitalisations. Sa tombe, dans laquelle il est inhumé avec son épouse, se dresse au cimetière de Laeken (Bruxelles). Elle se présente sous la forme d'une stèle sur laquelle figure un médaillon représentant son profil et celui de son épouse. Un film belge de long métrage avec Jacques Lippe lui a été consacré par Jean-Marie Piquint sous le titre À hauteur d'homme. A Nivelles une rue menant à l'hôpital porte son nom.

Méthode amovo-inamovible

La méthode amovo-inamovible de Louis Seutin est décrite[2] comme présentant les avantages des deux méthodes de réduction des fractures, alors concurrentes à l'époque, mais sans leurs inconvénients respectifs. D'une part, les diverses versions de la méthode inamovible qui offraient de bonnes garanties de solidification osseuse, mais qui se présentaient sous la forme de procédés lourds et immobilisateurs interdisant d'accéder aux plaies des fractures ouvertes, et, d'autre part, les variantes de la méthode amovible qui offraient l'avantage d'être légères et moins immobilisantes, tout en permettant de soigner les fractures ouvertes, avec pour conséquence, cependant, des risques de complications dans le processus de solidification, du fait de la liberté de mouvements offerte par cette méthode. Avec son procédé de bandage rigidifié à l'amidon, Seutin visait à réaliser une synthèse des avantages des deux méthodes tout en éliminant leurs inconvénients. Progrès incontestable, car sa méthode qui permettait, par la légèreté du pansement, d'accéder aux plaies des fractures ouvertes pour les soigner, tout en assurant aussi la mobilité du malade à bref délai, comme dans la méthode amovible, réduisait aussi les risques de complication osseuse de cette dernière, car elle offrait des possibilités de solidification comparables à celle de la méthode inamovible, mais sans les inconvénients présentés par celle-ci, comme l'immobilisation, les infections et les escarres.

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Louis Joseph Ghislain Seutin, Traité de la méthode amovo-inamovible : exposition complète des usages de l'appareil amidonné, dans le traitement des fractures simples ou compliquées…, Bruxelles, Mortier, , 324 p. (OCLC 634096513)

Notes et références

  1. , Louis Seutin, Mémoires, Bruxelles, Académie royale de médecine de Belgique, 1860
  2. Première édition en 1849.

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