Louis-Dominique Girard (ingénieur)

Louis-Dominique Girard (1815-1871) est un ingénieur hydraulicien né à Pertuis (Vaucluse) le et tué à Paris le . Dans un temps où la machine à vapeur à piston triomphe, il développe le principe des turbines à eau de haute ou basse chute, antérieurement à Pelton ou Kaplan.

Pour les articles homonymes, voir Girard (patronyme) et Louis-Dominique Girard (homonymie).

Biographie

Sa vie est très mal connue[1]. Son acte de naissance nous apprend qu'il est fils de Thomas-Étienne Girard, teinturier alors âgé de 33 ans, et de Thérèse Suzanne Bernard. On sait qu’il s’est formé sans maître, en autodidacte. Sa notoriété le fait accepter comme membre de la Société des Ingénieurs Civils, sans doute aidé par Charles Callon (1813-1878) qui l’entoura toujours d’une affectueuse amitié et contribua au succès de ses turbines[2].

Dans un brevet déposé en 1857, Girard expose sa philosophie. Il veut opérer la division du travail et régénérer le moral de l’ouvrier en distribuant la force motrice à domicile. Pour cela il imagine distribuer de l’eau sous une pression de 5 à 6 atmosphères. Une réalisation de ce type verra le jour à Genève. Ce sont ces idées qui l’amènent à étudier les turbines pour basses ou hautes chutes.

Ses turbines de haute chute gardent le système d’aubage de Fontaine, mais avec une admission très partielle permettant d’atteindre des vitesses élevées, de l’ordre de 2 500 tours/min. Il parvient ainsi à une puissance de chevaux avec un rotor de 30 cm.

Ses turbines de basse chute, qu’il nomme hélices dans un brevet déposé en 1853, sont des dispositifs à axe horizontal qu’il rendait capables de travailler de manière satisfaisante quelle que soit la variation du niveau d’eau. Vers 1865 il installe une turbine de ce type chez le chocolatier Menier à Noisiel (Seine-et-Marne). Il installe ensuite d’autres machines à Agen (Lot-et-Garonne), Saint-Maur (Val de Marne) et Oran en Algérie, sur le même principe que celle de Villers-les-Rigault (1868).

En 1854, il eut l’idée de construire un chemin de fer glissant sur coussin d’eau, propulsé par l’énergie hydraulique. Ce train utilise le même principe que l’aérotrain de Bertin ou que le chemin de fer à lévitation magnétique MAGLEV, à savoir la suppression du contact entre le véhicule et son appui. Ce chemin de fer fit l’objet de plusieurs brevets entre 1852 et 1865. Le train fut exposé par l’un de ses collaborateurs, M. Barre, après quelques transformations, sur l’esplanade des Invalides lors de l’exposition universelle de 1889. La ligne mesurait 165 m. de longueur.

Louis-Dominique Girard est mort après la fin du siège de Paris par l’armée prussienne en 1871 mortellement atteint par une balle, dans des circonstances peu claires, alors qu’il rentrait à Paris par un bateau faisant le service régulier sur la Seine.

Comme il avait toujours réinvesti ses gains dans de nouvelles recherches, sa disparition plongea sa famille dans la misère.

Louis-Dominique Girard et le canal de l'Ourcq

Louis-Dominique Girard conçoit et réalise en 1868 l'usine élévatoire de Villers-lès-Rigault, classée au titre des monuments historiques en 1992.

Notes

  1. « Louis Dominique GIRARD - Histoire - Hommes - Au fil de l'Ourcq », sur aufildelourcq.org (consulté le )
  2. D'après Henri de Parville, Causeries scientifiques, vol. II, Paris, , p. 202-217.

Bibliographie

Voir également

Liens externes

  • Portail de la production industrielle
  • Portail de l’eau
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.