Pierre-Lucien Fontaine

Pierre-Lucien Fontaine (né le à Courcelles-sur-Viosne, Seine-et-Oise ; mort en 1895 à Chartres) est un inventeur et industriel français. Fondateur des Ateliers de constructions mécaniques de Chartres (1839), il fut pionnier dans le développement des turbines réglables.

Biographie

Fils d'agriculteurs, Fontaine fut apprenti chez Louis-Désiré Baron, menuisier de Pontoise travaillant pour les céréaliers du Vexin, puis travailla à Pontoise tout en suivant les cours du Conservatoire national des arts et métiers[1]. En 1836, chargé d'une commande de meules à l'anglaise pour un client du plateau de Saint-Prest, près de Chartes, il prend conscience de l'importance du marché des moulins installés le long de la vallée de l'Eure et crée ses propres ateliers à Chartres (1839).

Pierre-Lucien Fontaine est l'inventeur d'une roue hydraulique qui, par sa polyvalence et sa relative simplicité, connut un grand succès dans la seconde moitié du XIXe siècle. Sous l'impulsion de Poncelet et de la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale, l'énergie hydraulique bénéficiait depuis les années 1820 d'une réelle avance en France, où les turbines connurent leurs premières véritables applications industrielles. Si la roue à godets de Claude Burdin (1788-1873) n'eut qu'un succès d'estime, la turbine de son disciple, Benoît Fourneyron (1802-1867), donna naissance à ce qu'on a appelé le moteur hydraulique[2]. Au cours des 30 années qui suivirent, ce concept original de Fourneyron connut une multitude d'améliorations, tant en termes de stabilité que de rendement ou de débit.

La turbine de Fontaine était destinée à conserver un rendement à peu près constant malgré des différences de charge variables : l'idée consistait à emmagasiner l'eau du débit d'entrée dans un réservoir dont la hauteur par rapport à l'axe de la turbine était réglable ; le réglage nécessitait l'intervention manuelle d'un ouvrier. Fontaine s'associa avec son ancien patron, Baron, et ensemble ils équipèrent de cette turbine un premier moulin à farine hydraulique. L'axe de la turbine était un arbre en acier portant deux contrepoids. La hauteur du coursier d'entrée était réglée par des engrenages à pas hélicoïdal. Fontaine estimait le rendement de sa turbine à 75% environ[3],[4] ; un rapport de l'Exposition universelle de 1900 estime, lui[5], le rendement à 70%.

Références

  1. D'après J. Bresson, « Les ateliers de construction mécaniques de Chartres », sur Calameo,
  2. Cf. Bruno Belhoste, « Le moteur hydraulique en France au XIXe siècle : concepteurs, inventeurs et constructeurs », Cahiers d’histoire et de philosophie des sciences, nouvelle série no 29, , p. 318.
  3. P.-L. Fontaine, « Turbines hydrauliques à vannes partielles et à pivot supérieur », Journal de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale, no 44, , p. 947-961.
  4. P.-L. Fontaine, « Turbine hydraulique à vannes partielles et à pivot supérieur. », Publication Industrielle des machines outils et appareils, no 4, , p. 196-210
  5. Cf. G. O. Haton de la Goupillière et Émile Eude (dir.), Notice sur le Musée centennal de la Mécanique française à l’Exposition universelle de 1900, Paris, éd. Dunod, , « 22. Histoire des moteurs hydrauliques »

Sources

  • Eugène Armengaud, Roue suspendue à aubes planes. Traité théorique et pratique des moteurs hydrauliques, Paris, Armengaud, , p. 128-130.
  • Geneviève Dufresne-Seurre, Serge Benoit, Gérard Emptoz et Michel Ferronnière, La Grande Fonderie, une histoire chartraine, Chartres, Sté Archéologique d'Eure-et-Loir, (ISBN 2905866837)
  • Arthur Morin, Mécanique pratique, Paris, Hachette, (lire en ligne), « La turbine de Fontaine-Baron. », p. 174-177.
  • Portail du génie mécanique
  • Portail de la production industrielle
  • Portail de la France au XIXe siècle
  • Portail de l’eau
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.