César Berthier

Louis César Gabriel Berthier de Berluy, né le ( à Versailles, mort le à Château de Grosbois (Seine-et-Oise), est un général français de la Révolution et de l’Empire.

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César Berthier

Surnom Berthier de Berluy
Naissance
Versailles
Décès  53 ans)
Château de Grosbois (Boissy-Saint-Léger) (Val-de-Marne)
Origine France
Allégeance Royaume de France
 Royaume de France
 République française
Empire français
 Royaume de Naples
Empire français
 Royaume de France
Arme Infanterie
Grade Général de division
Années de service 17861819
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Distinctions commandeur de la Légion d'honneur
chevalier de Saint-Louis
Comte de l'Empire
Famille Frère de Louis-Alexandre Berthier


Armes du Comte Berthier de Berluy et de l'Empire

Biographie

Une fratrie de généraux

Fils cadet de Jean-Baptiste Berthier ( - Tonnerre - Paris), ingénieur-géographe de l'armée, lieutenant-colonel, anobli par Louis XV, ses frères sont le maréchal d'Empire Louis-Alexandre Berthier, le général de division Victor Léopold Berthier, et le plus jeune, issu d'un second mariage, maréchal de camp Joseph-Alexandre Berthier, 1er vicomte Berthier (1821).

César naît le , au 3, rue de l’Indépendance américaine, dans la paroisse Saint-Louis, à Versailles, et est baptisé le 20 du même mois par le prêtre aumônier de l’hôtel de la guerre, toujours à Versailles.

Le prestige du nom

Tout comme son aîné, qu'il assiste parfois, César brille plus par les services qu'il rend à l'administration des armées qu'à son activité sur les champs de bataille.

Après le coup d'État du 18 brumaire An VIII, () il est nommé inspecteur aux revues. À Marengo, le 25 prairial an VIII (), il est l'adjudant-commandant de Murat, commandant en chef de la cavalerie.

Général de brigade le , il succède l'année suivante à son frère Victor Léopold en qualité de chef d'état-major de la place de Paris, ce dernier étant appelé à partir pour l'Allemagne.

Commandeur de la Légion d'honneur depuis le , il obtint en 1805, le commandement d'une armée d'observation sur les côtes de la Hollande et devient général de division le .

À Corfou

Napoléon propose au Tsar Alexandre Ier son soutien en échange de l'archipel des Sept-Îles (aussi appelé Îles Ioniennes). L'archipel est donc cédé à la France lors de la paix de Tilsit en 1807. La convention reste secrète afin de protéger le transport des troupes depuis le sud de l'Italie[1].

En fait, quatre jours avant la signature du traité, donc le , Joseph, alors roi de Naples, reçoit l'ordre de faire traverser le canal d'Otrante à des troupes[1].

Début , le général César Berthier débarque donc à Corfou avec 4 000 hommes des 5e de ligne italien, 6e de ligne français, deux compagnies d'artillerie, deux compagnies de sapeurs, du ravitaillement et des munitions[2],[1]. Les Îles ioniennes reçoivent ensuite le renfort du 4e léger[3].

Berthier annonce, le 1er septembre, au Sénat septinsulaire que les îles passent sous la protection de la France et que rien ne change dans le fonctionnement constitutionnel, administratif ou judiciaire de la République :

« La république des îles septinsulaires devient l'un des gouvernements qui dépendent de l'Empire français. Les habitants deviennent les sujets de l'Empereur et Roi. Ils conservent leur gouvernement ; les membres du Sénat conservent leurs fonctions[4] »

Devenu « commandant de Corfou », César Berthier s'installe dans la Fortezza Vecchia, dans le bâtiment occupé avant lui par les provéditeurs de Venise, les généraux Gentili et Chabot, puis Mocenigo.

Bien que Napoléon Ier ait promis que les Sept Îles conserveraient leur indépendance, cependant, la décision de Berthier de faire hisser le drapeau tricolore sur la citadelle n'est pas considérée comme un signe encourageant par la population locale[5].

La politique menée par Berthier mécontente Napoléon[6] et son mode de vie contribue à lui aliéner la population, mais aussi la garnison française (il s'habille à l'orientale et fait de la femme d'un capitaine italien sa maîtresse)[7].

Le , il est remplacé dans son gouvernement par son ancien principal adjoint, Donzelot.

Fin de l'Empire et Restauration

Il commande la 27e division militaire à Turin (1808-1811), puis la 23e division militaire en Corse (1811-1814).

Toujours en Italie il est nommé chef de la maison du Pape Pie VII détenu à Savone (1809-1814) puis gouverneur du Piémont en remplacement du général Menou.

Chevalier de l'Ordre du Lion « de Bavière » et comte de l'Empire le , Napoléon Ier le charge la même année d'annexer le Canton du Valais à la France : le canton devient département du Simplon avec à sa tête le comte-général Berthier comme premier préfet[8].

Il se rallie aux Bourbons en 1814. IL est fait chevalier de St louis, le . Sans emploi, au retour de l'Empereur. Il est Inspecteur d'INfanterie à Aix en 12/1816, puis il semble avoir eu une période de non activité...lui faut attendre 1819, pour être remis en selle, avec le grade de lieutenant général, dans l'inspection générale de l'infanterie.

Mais le de la même année, alors qu'il est en visite au Château de Grosbois, près de Boissy-Saint-Léger, maison de campagne de sa belle-sœur la Princesse de Neufchâtel et de Wagram, il meurt accidentellement (en se noyant ou frappé d'une apoplexie foudroyante), dans le grand étang du parc devant sa famille impuissante à le secourir.

Il repose dans la 53e division du cimetière du Père-Lachaise[9].

Vie familiale

Il épouse Louise Thérèse Augustine d'Aiguillon (1771 -Versailles - Paris), belle-sœur de son frère Victor Léopold. De leur union naquirent :

  • Catherine Adélaïde ( - Château de Ménilles, Eure),
  • Joséphine Thérèse Virginie (1794 ✝ - Boulogne-sur-Mer),
  • Louise, dite Délia ( - Bruyette, Pays-Bas),
    • Mariée le à Joseph Damey (✝ vers 1840), baron de Saint-Bresson, Officier ;
  • Paul César Auguste ( - Paris - en Afrique au cours d'une opération militaire), 2e comte Berthier de Berluy, Capitaine de cuirassier, officier d'ordonnance de Louis-Philippe Ier, chevalier de la Légion d'honneur,
    • Marié le à Pauline Troyer (née le - Madras), dont :
      • Paul Ferdinand Alfred ( ✝ après 1895), 3e comte Berthier de Berluy ;
  • Henriette Félicité ( - Vernon),
    • Mariée le (Paris) à Androphile Randouin (1795 ✝ 1871), Maître des requêtes au Conseil d'État, préfet de l'Oise (dont postérité).

État de service

  • Capitaine le  ;
  • Adjudant-général lieutenant-colonel en  ;
  • Adjudant-général chef de brigade le  ;
  • Adjudant-général le  ;
  • Adjudant-commandant le  ;
  • Général de brigade le  ;
  • Chef d'état-major de la 1re division militaire ( - ) ;
  • Général de division le  ;
  • Chef d'état-major de l'Armée du Royaume de Naples ( - ) ;
  • Commandant d'une division de l'Armée du Royaume de Naples ( - ) ;
  • Gouverneur des Îles Ioniennes ( - ) ;
  • Commandant de la 27e division militaire à Turin ( - ) ;
  • Commandant de la 23e division militaire en Corse ( - ) ;
  • Mis en disponibilité ( - ) ;
  • Mis en non-activité le  ;
  • Inspecteur général d'infanterie dans les 4e et 12e divisions militaires ( - ) ;
  • Inspecteur général d'infanterie ( - ).

Campagnes

Décorations

Titres

Autres fonctions

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes du comte Berthier de Berluy et de l'Empire

Ecartelé : au I, du franc-quartier des Comtes militaires de l'Empire ; au II, de gueules, au lion d'or, à une barre d'argent chargée de trois têtes de maures de sable, brochante ; au III, de gueules, à une couronne de lauriers d'or, chargée d'une hache d'argent, posée en barre et adextrée en chef d'une étoile du même ; au IV, d'azur, au pal d'argent, chargé de trois chevrons de sable.[10],[11]

Annexes

Articles connexes

Liens externes

  • Service historique de la Défense (Vincennes)–cote : 7 Yd 433.
  • Les papiers personnels de César Berthier sont conservés aux Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine sous la cote 33AP Inventaire du fonds 33AP.

Bibliographie

Notes et références

  1. Dr Vincent, « Les Français à Corfou. L'arrivée. », Revue des Études napoléoniennes, tome XXX, janvier-juin 1930, p. 276
  2. Adolphe Thiers, Histoire du Consulat et de l'Empire., tome 8, livre XXVIII, p. 30.
  3. Adolphe Thiers, Histoire du Consulat et de l'Empire., tome 8, livre XXVIII, p. 32.
  4. Rodocanachi, Bonaparte et les îles Ioniennes, 1899, p. 195.
  5. Dr Vincent, « Les Français à Corfou. L'arrivée. », p. 278-279.
  6. Lettre de Napoléon à Joseph, 1er octobre 1807
  7. Dr Vincent, « Les Français à Corfou. L'arrivée. », p. 285-286.
  8. Pierre-Alain Putallaz, Eugénie de Treytorrens et Charles d'Odet, Éditions Saint-Augustin (lire en ligne)
  9. Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 70
  10. Armorial de J.B. RIETSTAP - et ses Compléments
  11. Source : www.heraldique-europeenne.org
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