Jacques de Menou de Boussay

Jacques-François de Menou, baron de Boussay, dit Abdallah Menou, né le à Boussay en Indre-et-Loire et mort le près de Mestre, est un général français de la Révolution et de l’Empire.

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Jacques François de Menou
Jacques François de Menou-Boussay

Le général Jacques François Menou de Boussay, portraituré par Joseph Ducreux.

Surnom Abdallah Menou
Naissance
Boussay
Décès  59 ans)
Mestre
Origine Français
Allégeance Royaume de France
 Royaume de France
 République française
Empire français
Arme Cavalerie
Grade Général de division
Commandement 12e régiment de chasseurs
Armée d'Orient
Conflits Guerres de la Révolution française
Faits d'armes Bataille de Saumur
Campagne d'Égypte
Distinctions Comte d'Empire
Grand officier de la Légion d'honneur
Chevalier de l'Ordre de la Couronne de fer
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 24e colonne.
Autres fonctions Gouverneur de Venise

Jacques de Menou de Boussay
Fonctions
Royaume de France
Député de la noblesse du bailliage de Touraine aux États généraux
Élection
Monarque Louis XVI, roi de France et de Navarre, puis roi des Français
Député à l'Assemblée nationale constituante
Président de l'Assemblée constituante
Prédécesseur Jean-Paul Rabaut Saint-Étienne
Successeur Charles-François de Bonnay
 République française
Membre du Tribunat
27 floréal an X (17 mai 1802)
Biographie
Père René François (1695-1765), marquis de Menou
Mère Marie Charlotte de Menou (1717-1767)
Conjoint Zobeïda El Bahouad
Enfants Jacques Mourad Soliman
Religion Catholique converti à l'Islam
Liste des membres de l'Assemblée constituante de 1789
Liste des présidents des États généraux et de l'Assemblée constituante
Liste des membres du Tribunat

Biographie

Du bailliage toulousain à l'armée d'Égypte

Issu de la très ancienne famille de Menou, il entre de bonne heure en maçonnerie (en 1777 il est membre de la Loge Les cœurs unis de Loches[1]) et dans la carrière des armes ; il est déjà maréchal de camp en 1789 lorsqu'il est élu député de la noblesse du bailliage de Touraine aux États généraux en 1789. Il se rallie à la Révolution et est nommé secrétaire de l'Assemblée constituante en décembre et président le . Membre du comité diplomatique, il est employé après la session comme maréchal de camp à Paris le , puis à l'armée de l'Ouest.

Il combat en Vendée en 1793. Promu général de division le de la même année, il commande des sections de Paris à partir du . Il force notamment le faubourg Saint-Antoine à capituler. Général en chef de l'armée de l'Intérieur, il est dénoncé comme traître, mis en jugement et acquitté en 1795. En 1798, il commande l'une des cinq divisions de l'armée d'Orient lors de la campagne d'Égypte. À la tête de l'armée d'Orient, il y montre beaucoup de valeur, se convertit à l'islam[2] et épouse une riche musulmane. Il prend alors le prénom d'Abdallah-Jacques.

Général en chef de l'armée d'Orient

Après l'assassinat du général Kléber, Menou lui succède à la tête de l'armée d'Égypte comme général en chef[3].

Loin d'égaler le grand général aimé de ses hommes qu'était Kléber, Menou n'est pas du tout soutenu par les autres officiers. Piètre tacticien et ne suscitant pas l'adhésion de ses subordonnés, il commet bévue sur bévue — il n'hésite pas, par exemple, à prénommer son fils du prénom de l'assassin de Kléber, Soleyman el-Halaby, peu après la mort de ce dernier. Lorsque les Anglais d'Abercromby débarquent en force à Aboukir (16 000 hommes) le , il tarde à intervenir, les laissant écraser la petite garnison d'Aboukir puis s'installer efficacement.

Le il prend la tête du corps expéditionnaire français pour repousser le débarquement anglais lors d'une ultime bataille à Canope, qui se solde par une défaite. Après une diversion pourtant réussie, l'attaque sur le centre du dispositif anglais échoue : le général Lanusse, mortellement blessé, laisse ses troupes désemparées. L'obscurité et le manque de coordination conduisent à des combats fratricides. L'assaut est manqué. Menou, mal renseigné sur les opérations en cours, lance tout de même sa cavalerie. Les dragons tuent Abercromby mais sont eux-mêmes anéantis. Après cet affrontement il se retire à Alexandrie, où il capitule le . Il est contraint d'évacuer l'Égypte et cède aux Anglais la pierre de Rosette.

Les dernières années

Nommé membre du Tribunat le 27 floréal an X, Menou devient peu après administrateur de la 27e division militaire dans le Piémont, membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII et grand officier de l'ordre le 25 prairial suivant. Chevalier de l'ordre de la Couronne de fer le , il a été nommé quelque temps auparavant gouverneur de Venise. Il y meurt dans l'exercice de ses fonctions le à la villa Corniani, près de Mestre.

Menou est créé comte de l'Empire en 1808[1]. Le nom du général Menou est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté Sud.

Famille

De son mariage avec Zobeïda El Bahouad, il a un fils, Jacques Mourad Soliman, né le à Rosette en Égypte.

États de service

Titres

Décorations

Armoiries

Figure Blasonnement

Armes la famille de Menou

De gueules à la bande d'or.[5]

Armes du 1er Comte de Menou-Boussay et de l'Empire

De gueules à la bande d'or ; au franc-quartier des barons militaires.[6]

Notes et références

  1. « Jacques François de Menou » (consulté le )
  2. « Le général Menou était très-instruit, bon administrateur, intègre. Il s'était fait musulman, ce qui était assez ridicule, mais fort agréable au pays ; on mettait en doute ses talents militaires ; on savait qu'il était extrêmement brave, il s'était bien comporté dans la Vendée et à l'assaut d'Alexandrie ». Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène.
  3. « Après la mort de Kléber, l'Égypte ne fut plus qu'un champ d'intrigues ; la force, et le courage des Français restèrent les mêmes ; mais l'emploi ou la direction qu'en fit le général ne ressemblèrent plus à rien. Menou était tout à fait incapable ; les Anglais vinrent l'attaquer avec 20 000 hommes ; il avait des forces beaucoup plus nombreuses et le moral des deux armées ne pouvait pas se comparer. Par un aveuglement inconcevable, Menou se hâta de disperser toutes les troupes, dès qu'il apprit que les Anglais paraissaient ; ceux-ci se présentèrent en masse et ne furent attaqués qu'en détail ». Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène.
  4. « BB/29/1052 pages 14B-15. », Jacques Murad Soliman de Menou Boussay, successeur à la possession des biens affectés à la dotation du majorat attaché au titre de comte accordé à son père, le major Jacques, François de Menou Boussay., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le )
  5. Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887
  6. Vicomte Albert Révérend (1844-1911), Armorial du Premier Empire : titres, majorats et armoiries concédés par Napoléon Ier, vol. 3, Paris, (4 vol. in 2) Au bureau de l'Annuaire de la noblesse, (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Pour approfondir
« Menou (Jean-Français), baron de Boussay », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
  • Jean-Baptiste Kléber et Jacques de Menou de Boussay, Kléber et Menou en Égypte depuis le départ de Bonaparte : (août 1799-septembre 1801), Paris, Éd. A. Picard et fils, coll. « Publications de la Société d’histoire contemporaine », , LIX-455 p., in-8° (lire en ligne). — Réunit des lettres de Kléber et de Menou.
  • Michel Laurencin, Dictionnaire biographique de Touraine, C.L.D, 1990, p. 407- 410 : MENOU famille (de) ; MENOU Jacques-François-Abdallah (de) (1750-1810) ; MENOU René-Louis-François (de) (1776-1841).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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