Touraine

La Touraine est une des anciennes provinces de France, héritière de la civitas turonensis ou cité des Turones, dont elle tire son nom. Les comtes d'Anjou et de Blois, maîtres politiques de la Touraine, sont longtemps plus puissants que les rois capétiens, mais la généralisation de la seigneurie franco-flamande et le besoin de paix publique et de sécurité, réhabilitent le pouvoir central longtemps oublié. Au terme d'une reprise capétienne séculaire, Philippe Auguste s'impose face à la prestigieuse dynastie Plantagenêt après 1216. Toute la Touraine (et pas seulement la portion de la ville de Saint Martin de Tours) et quelques places fortes sont sous l'égide de la maison royale de France.

Pour les articles homonymes, voir Touraine (homonymie).

Touraine

VIe siècle  1790

La province de la Touraine.
Informations générales
Statut Province du Royaume de France
Capitale Tours
Langue(s) Français, francien
Religion Catholicisme
Histoire et événements
VIe siècle Premier comte attesté : Leudaste.
1044 La Touraine devient vassale de l'Anjou.
1204 Philippe-Auguste rattache la Touraine au domaine royal.
1312 La Touraine devient un duché.
1790 Suppression de la province de la Touraine.
Comtes
(1er) VIe siècle Leudaste
(Der) 1199-1204 Jean Sans Terre
Ducs en apanage
(1er) 1346-1375 Philippe d'Orléans
(Der) 1576-1584 François de France

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La ville de Tours est chef-lieu de généralité des pays tourangeaux, angevins et (céno)manceaux à la fin de l'Ancien régime. C'est pourquoi le département d'Indre-et-Loire créé à son intention en 1790, donnant lieu à d'âpres tractations, se décale vers l'ouest, préservant toutefois l'essentiel du vieux territoire provincial.

Le département d'Indre-et-Loire a incorporé à l'ouest les riches terres angevines de Bourgueil, Savigné-sur-Lathan, Gizeux et Château-la-Vallière (la Touraine angevine), ainsi que le Richelais, autrefois poitevin et commandé par la ville de Richelieu au sud de la vallée de la Vienne, et qu'au nord un fragment de la gâtine du Maine au-delà de la forêt de Beaumont. Par ce décalage, il a abandonné au Loir-et-Cher des terroirs aux champs ouverts au nord-est de Château-Renault et une partie des cours supérieurs de la Loire, de l'Amasse et du Cher, en particulier le petit pays de Montrichard et Pontlevoy, et surtout abandonné au département de l'Indre une partie sud-est de la cité gallo-romaine, savoir les hautes vallées de l'Indre et de l'Indrois, de la Claise avec la mythique Brenne tourangelle, plus importante que la berrichonne et la rive méridionale de la Creuse, également tourangelle en amont dès la forêt de la Guerche.

Géographie

Traversée par la Loire et ses affluents, le Cher, l'Indre et la Vienne, irriguée au sud par la Creuse, la Touraine possède une longue tradition de batellerie et de flottage. Ses vignobles et ses cultures fruitières et maraîchères sont réputés depuis le Bas-Empire.

Au-delà des mutations parfois radicales, la géographie de la Touraine préserve ses « pays » traditionnels qui illustrent une remarquable diversité de terroirs de part et d'autre de la Loire : les basses terres, telles les Varennes tourangelles ou les îles de Loire, le Véron, cher à Rabelais, à la confluence entre la Loire et la Vienne, la Gâtine tourangelle, autrefois pays de landes et de forêts au nord de la Loire, de grandes forêts (forêts d'Amboise, de Chinon et de Loches), les plateaux, comme la Champeigne tourangelle ou les terres d'argiles à silex et de faluns de Sainte-Maure, les terres marécageuses de la Brenne.

Géologiquement, la Touraine fait partie du Bassin parisien.

Un parc naturel régional ne concerne qu'en partie l'ancienne province de Touraine : le Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine, situé entre Tours et Angers (en Maine-et-Loire).

La construction de la ligne TGV, qui relie Tours à Paris en moins d'une heure, en a fait un lieu de résidence pour des personnes travaillant dans la capitale et en quête de qualité de vie provinciale.

La province de la Touraine et les communes actuelles.

Toponymie

La province tire son nom de la tribu des Turones ou Turoni. Son nom est mentionné sous la forme Turonia (sans date), Turoigne ou Toroinne en 1155 chez l'écrivain Wace. Il s'agit du radical Turon-, du nom de la tribu celte, auquel a été ajouté le suffixe latin -ia qui sert notamment à former des noms de pays, Turonia a régulièrement abouti à Turoigne, *Turoinne. La forme actuelle Touraine est due à une altération de la forme initiale.

Les Vikings nommaient la Touraine, Túrskaland, puis Túskaland[1],[2],[3], nom formé sur la forme médiévale de Tours, à savoir Tors ou Turs + le suffixe vieux norrois -skr (forme courte de -iskr) servant à former des adjectifs, d'où, au génitif Turska- « Tourangeaux » + land « pays ». Plus tard, il y a eu assimilation de [r] à [s], c'est-à-dire Tuskaland. L'assimilation en vieux norrois est fréquente dans ce cas précis, par exemple dans le nom de la ville de Burstaborg > Bustaborg[3] ou le nom de personne Tosti, hypocoristique de Þórstæinn[4]. En plus d'avoir un terme désignant la Touraine, les Vikings appelaient la Loire, Leira, nom qui est encore le sien en islandais.

Histoire

La Touraine est peuplée depuis le Paléolithique. La province tire son nom de la tribu des Turones ou Turoni, sans qu'il soit possible d'affirmer qu'il s'agissait du peuple autochtone héritier de la culture du Grand-Pressigny, ou s'il s'agissait d'une immigration postérieure à la fin du Néolithique d'origine rhénane. Politiquement organisés, les Turons ont comme voisins les Andecavi occupant -au sens archéologique- l'Anjou, les Pictones ou Pictavi du Poitou, les Bituriges Cubi du Berry, les Carnutes de la région de Chartres et Aulerci Cenomani de la région du Mans. Épousant une logique d'intérêt nautique, les Turones sont proches des Andecavi et des petits peuples de la Loire. Les accords avec les Aulerques et les Bituriges, difficiles, s'imposent pour maintenir l'ancienne voie marchande de l'étain.

Une terre de Gaule romaine

Ces peuples se soumettent aux légions de Crassus, lieutenant de César ; toutefois la soumission est de courte durée, car les bagaudes perdureront jusqu'à la chute de l'Empire romain.

Des cités gauloises sont fondées sur le modèle romain, prenant ainsi le relai des anciens oppidums indigènes. Caesarodunum correspond à la première dénomination de Tours comme Juliomagus (Angers), Autricum (Chartres), Cenabum (Orléans), Limonum( Poitiers) ou Avaricum (Bourges), etc. La cité des Turones est promue capitale de la troisième Lyonnaise, une grande entité de l'administration impériale comportant Bretagne, Maine, Anjou et Touraine qui résulte d'une division de la Lyonnaise. Ce reliquat d'entité romaine du Bas Empire est préservé par l'influence de l'archevêché de Tours jusqu'en 1859.

Le moine Martin fonde Marmoutier et accède à l'épiscopat de Tours. La pleine récupération de l'héritage martinien et probablement aussi des reliques de l'apôtre des Gaules par l'évêque de Tours Perpetuus vers 450 se concrétise par l'instauration d'un grand pèlerinage de Saint Martin qui draine les premières foules chrétiennes de Gaule[5]. Au fur et à mesure, une martinopole (v. ci-dessus) apparaît à côté de la vieille cité de Tours et commence à se peupler d'églises et de sanctuaires. Les médecins travaillant auprès des moines de Marmoutier sont très tôt renommés. Les propriétaires de grands domaines gallo-romains, parmi lesquels l'évêque, dominent la Touraine.

L'arrivée des Francs de Clovis sur la Loire et les rixes incessantes avec les prestigieux Wisigoths, maîtres de guerre qui décident aussi avec brutalité de la conformité religieuse en imposant leurs conceptions ariennes, rendent le pays de moins en moins sûr et fréquenté. Le choix des Tourangeaux est fait : ils préfèrent le Roi des Francs chrétiens aux potentats ariens qui règnent à ce moment sur l'Aquitaine. La victoire des Mérovingiens est un soulagement, une délivrance. Le Roi, victorieux, dédie son succès à saint Martin de Tours. La Touraine devient une terre de Neustrie (aux confins de l'Aquitaine). Les Francs ne vont guère faire souche en Touraine qui contrairement aux régions situées au nord de la Seine, ne voit pas l'établissement de colons germaniques. Tours demeure cependant une des capitales du regnum francorum, si ce n'est d'un des royaumes mérovingiens.

L'essor du culte catholique et du pèlerinage peut reprendre. Cependant, dans son Histoire des Francs, Saint Martin évoque l'athéisme, qui reste ancré dans la population. Le dogme chrétien n'atteint que les couches aristocratiques gallo-romaines et gallo-franques ; c'est sur elles que l'Église va s'appuyer pour se protéger des exactions.

Tours est capitale du missaticum toronicum. Sous Louis le Débonnaire, la vieille Gaule est divisée administrativement en dix missatica ; mais les Carolingiens en décadence ne protègent plus les axes de circulation du pays. La remontée de la Loire et de ses affluents profite aux marchands et aux pillards de la mer de Nord, voire aux armées prêtes à piller les riches sanctuaires. Le pouvoir, malgré les forts sursauts, faut.

Sous la coupe des grandes maisons féodales

Au centre de la stratégie capétienne naissante, la Touraine isolée sous forme de comté ou de vicomté ne parvient ensuite plus à unir ses intérêts. Elle devient la proie des deux maisons aristocrates vassales qui ont reçu charge de vicomté du domaine capétien sur la Loire, respectivement en aval et en amont. Toutefois Tours et surtout ses sanctuaires demeurent sous suzeraineté royale. Cette raison suffisante justifie l'intervention capétienne après la restauration d'une puissante autorité royale sous Philippe Auguste.

En 941, Thibaud le Tricheur obtient de Hugues le Grand, duc des Francs, l'un des hommes les plus puissants du royaume, mais également son cousin germain, le comté de Tours à Thibaud[6]. Thibaud obtient en 943 le comté de Blois à la mort de son père Thibaud l'Ancien (le comté était la dot de sa mère Richilde, fille de Robert le Fort[7]), et occupe le comté de Chartres en 960[8]. Le fondateur de la maison de Blois possède aussi les places fortes de Chinon, Montaigu, Vierzon, Sancerre et Saumur. Ses fils et petit-fils Eudes Ier et Eudes II luttent contre les comtes d'Anjou, en particulier Foulque Nerra, qui essaie de s'infiltrer entre leurs terres, alléché par la Touraine. L'issue de la guerre après de longues rixes incertaines est profitable à la maison d'Anjou.

Une lutte haineuse entre les deux maisons se poursuit en Touraine, cœur de conflit, et chaque camp installe châteaux et hommes d'armes, non sans effusion violente. Thibaut III de Blois, fils d'Eudes II, refuse l'hommage au roi de France, Henri Ier. Outré, ce dernier, qui n'a nullement les moyens de venger l'affront politique, décharge la maison de Blois de son comté de Touraine et la donne à son vassal théorique Geoffroy II Martel d'Anjou, fils de Nerra, à charge pour lui de la conquérir. En 1043, Geoffroy Martel met le siège devant Tours et bat les renforts blésois. La capitulation de Tours survient après dix-huit mois de siège. Thibaut cède alors la Touraine à titre de fief au comte d'Anjou en 1044[9]. Geoffroy Martel édifie un château sur le site actuel du château de Tours[10].

La Touraine est possédée par la maison d'Anjou, qui, par sa branche aînée et féminine de Plantagenêt, va cumuler les terres sous l'imperium du royaume d'Angleterre. Henri II se révèle, d'après les archives, un bienfaiteur pour la Touraine. Partout, une administration régulière et mesurée entreprend d'étendre, de consolider ou d'agrandir les levées, n'hésite pas à construire les ponts nécessaires en pierre. Le souverain protège et développe Tours. Ses enfants, Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre, vivent une époque troublée, accablée de guerres. Le dernier tue le duc Arthur Ier de Bretagne, allié de la France à qui devait revenir la Touraine. Victorieux sur la maison d'Anjou-Plantagenêt, le roi de France, Philippe Auguste, impose une occupation militaire au terme des conquêtes, nommant en 1204, Guillaume des Roches, seigneur de Rochecorbon, sénéchal héréditaire de Touraine. Il faut attendre le traité de Chinon, en 1214, pour que Jean sans Terre abandonne ses droits.

Touraine française

En 1312, la sénéchaussée héréditaire, acquise par Amaury de Craon, arrière-arrière-petit-fils de Guillaume des Roches, est cédée au roi de France. Désormais, la Touraine est devenue duché. Elle est souvent donnée en apanage à un fils de la maison de France, par exemple en 1360 à Louis Ier d'Anjou. Cette attribution n'empêche nullement la province d'attirer la cour. Après 1440, elle devient quasiment le siège de la royauté capétienne. Charles VII y réside, ce roi de Bourges est ainsi appelé par dérision d'historiens peu aptes à saisir sa puissance, ils auraient pu tout aussi bien le dénommer roi de Touraine par ses résidences, le parlement n'ayant qu'un temps bref été replié à Bourges. Le roi l'apprécie et décide la rédaction des coutumes entre 1453 et 1461. La Touraine est déjà un véritable laboratoire, tant par l'écriture administrative que par l'art de vivre et de bâtir, un modèle proposé ensuite aux autres provinces.

Louis XI aime la province. Le souverain réside dans son château de Plessis-lès-Tours. Il comble de faveur Tours et met tout en œuvre pour la doter d'équipements dispendieux. Les rois Valois continuent d'y résider. Mais après les Guerres de Religion, le ressort est brisé, la cour happée par le renouveau centralisme au pouvoir délié, c'est-à-dire "absolu", regagne Paris. La Touraine prend la couleur anonyme d'une vieille province paysanne qui semble ne briller que par le passé, si l'on se désintéresse de la vie des petits pays fascinants qui la composent.

Limite de l'Anjou et de la Touraine de part et d'autre de la Loire au XVIIIe siècle
(Bourgueil faisait partie de la sénéchaussée de Saumur et de l'Anjou.)

Le jardin de France

Surnommée "le jardin de la France" depuis la fin du XVe siècle, le séjour des rois Plantagenêt au XIIe siècle, puis des rois de France durant la guerre de Cent Ans et la Renaissance, la Touraine est célèbre par ses nombreux châteaux. On trouve une trace épistolaire de ce qualificatif en 1619 dans une correspondance en italien de Guy de Bentivoglio, nonce du pape en France destinée au duc de Montéléon, ambassadeur d'Espagne qui eut l'occasion de séjourner en Touraine (6).

Du Moyen Âge on peut citer quatre forteresses royales : Chinon, Langeais, Loches, Amboise, ainsi que les très nombreux châteaux et abbayes célèbres, sans compter les origines du château de Tours, au total plus d'une centaine d'édifices importants élevés par la famille de Foulque III d'Anjou dit "Foulque Nerra", comte d'Anjou, dont la légende est violente et cruelle, à l'image des dominants d'après l'an mil. L'œuvre de cette maison comtale d'Anjou, dont descendent les souverains Plantagenêts d'Angleterre est incontournable pour comprendre la mise en valeur et l'architecture médiévale du XIe et XIIe de la Touraine.

Loches, Langeais, Chinon muent dans leur cadre initialement austère et deviennent de superbes résidences de la fin du quattrocento.

À la Renaissance, le climat doux, les forêts giboyeuses et les beaux paysages jardinés attirent les résidences princières et royales. Les rois Valois placent ainsi la Touraine au cœur de l'histoire de France par :

Trois villages sont membres de l'Association des Plus Beaux Villages de France :

Les territoires départementaux

À la Révolution française, l'organisation des intendances provinciales française disparaît avec la création des départements, la Touraine se répartit dorénavant sur trois départements :

  • l'Indre-et-Loire reprend le cœur et la grande part de la province, tout en s'étendant un peu à l'ouest vers l'Anjou, prenant sa frange occidentale correspondant au pays de Bourgueil et à celui de Château-la-Vallière, constituant l'Indre-et-Loire angevin dite Touraine angevine en raison du nom de la préfecture départementale.
  • le Loir-et-Cher happe quelques zones du nord-est de la Touraine, souvent maintenant assimilées à l'Orléanais.
  • l'Indre a incorporé le sud-est de la Touraine souvent assimilé au Bas-Berry.

Il faut noter que la gâtine de Montrésor, constamment tourangelle, apparaît aux folkloristes lucides des années 1860-1900 en marge du Berry. La vie rurale typique de Touraine a été préservée dans les années 1930 dans le cœur de l'arrondissement de Loches, dans les contrées environnant Ligueil, au sud des bas plateaux de Sainte-Maure.

Culture

Gastronomie

La Touraine possède des spécialités culinaires reconnues telles que :

Le Sainte Maure de Touraine (fromage de chèvre AOP), les rillettes de Tours (IGP), les rillons, le nougat de Tours, les poires tapées, les macarons de Cormery (aussi appelés nombrils de frère Jean du fait du trou au centre du biscuit), les fouaces ou fouées tourangelles, l'andouillette au Vouvray, la Beuchelle (plat à base de ris et rognon de veau, champignons et crème fraîche), la géline de Touraine (poule), les vins de Loire (Azay-le-Rideau, Chinon, Bourgueil, Touraine, Saint-Nicolas-de-Bourgueil, Montlouis-sur-Loire, Vouvray...), les poissons de Loire, les eaux de vie (de poire ou de prunes), les sucres d'orges de Tours, la citrouille de Touraine[11] etc.

Langue[12]

Une carte des langues et dialectes de la France et des régions frontalières. On peut y voir le tourangeau.

La Touraine a eu un dialecte régional le "tourangeau" (proche du poitevin et de l'angevin) aujourd'hui comme la plupart des langues d’oïl ce dialecte est presque totalement disparu du fait de sa proximité avec le français. Cependant la Touraine est connue pour être le berceau de la langue française avec l'Île-de-France et est souvent prise comme référence pour son absence d'accent.

« Les bons Tourangeaux sont simples comme leur vie, doux comme l’air qu’ils respirent, et forts comme le sol puissant qu’ils fertilisent. On ne voit sur leurs traits bruns ni la froide immobilité du Nord, ni la vivacité grimacière du Midi ; leur visage a, comme leur caractère, quelque chose de la candeur du vrai peuple de Saint Louis ; leurs cheveux châtains sont encore longs et arrondis autour des oreilles comme les statues de pierre de nos vieux rois ; leur langage est le plus pur français, sans lenteur, sans vitesse, sans accent ; le berceau de la langue est là, près du berceau de la monarchie[13]. »

 Alfred de Vigny, Cinq-Mars ou Une conjuration sous Louis XIII, 1826

Malgré tout, quelques mots du tourangeau ou d'ancien français subsistent encore aujourd'hui, tel que : " une arnapée " (une grosse pluie), " les drôles " ou " les drouillères ", au féminin, (les enfants), etc.

La batellerie

La batellerie à toujours une place de premier ordre sur la Loire comme sur le cher. Les bateaux à fond plat tel que les toues, les fûtreaux ou encore les gabares font partie des symboles de la Loire depuis des siècles pour le transport de marchandises, la pêche ou les loisirs. Des associations comme " Les bateliers du cher " construisent encore des bateaux traditionnels pour la navigation de plaisance.

Le football

Clubs locaux : le Tours Football Club (TFC) et Tours Football Club Féminin

Chant traditionnel

Du véron jusqu'à l'olive (d'origine inconnue)

Carnaval

Carnaval de Manthelan, plus grand carnaval de la région, crée en 1869. En effet, depuis 151 ans, les carnavaliers de Manthelan préparent de septembre jusqu’à la date du carnaval des chars géants qui défilent par la suite dans les rues du village de 1400 âmes. Chaque année, des milliers de personnes viennent admirer le défilé de chars accompagné de nombreux groupes musicaux. Cette manifestation et l'engagement des bénévoles a valu au carnaval sa place dans le Patrimoine culturel immatériel national.

Économie

Pour développer son économie sur le plan local, la CCI de Touraine a choisi de mettre en place un dispositif nommé « Achat Touraine »[14]. À travers une plateforme dédiée en ligne, les commerçants ont la possibilité de disposer d'un véritable site de commerce en ligne, afin de leur permettre de développer leurs ventes en ligne et en magasin.

Agriculture et viticulture

La Touraine est une importante région viticole, produisant plusieurs vins classés, tels les AOC Vouvray, Chinon, Bourgueil, Saint-Nicolas-de-Bourgueil, Montlouis-sur-Loire et bien sûr Touraine et ses déclinaisons (Touraine-Amboise, Touraine-Chenonceaux, Touraine-Azay-le-Rideau, Touraine-Noble Joué).

Monnaie locale

  • La Gabare est le nom de la monnaie locale lancée en Touraine courant 2016.

Tourisme

« La mollesse de l'air, la beauté du climat, une certaine facilité d'existence et la bonhommie des mœurs y étouffent bientôt le sentiment des arts, y rétrécissent le plus vaste cœur, y corrodent la plus tenace des volontés »

 Honoré de Balzac, L'Illustre Gaudissart, 1832

La région du Val de Loire avec ses châteaux (tels que le Château-la-Vallière, le Château des Sept Tours), ses paysages et son vignoble est une région très touristique. En 2000, l'Unesco a fait du Val de Loire un espace majeur du patrimoine de l’humanité en l’inscrivant, au titre des paysages culturels. Sur près de 250 kilomètres est en effet constitué un ensemble unique, mélange de richesses naturelles et d’interventions humaines.

La Touraine présente un important patrimoine historique grâce à sa riche histoire : la Dynastie des Rois franco-anglais Plantagenêt, la Renaissance importée d’Italie, les échanges commerciaux tous azimuts portés par le cours de la Loire… La richesse architecturale couvre une période courant du Moyen Âge, dont la plus parfaite illustration est la présence des forteresses de Loches et de Chinon, jusqu’à l’entre deux guerres (Château de Candé à Monts, lieu du mariage du Duc de Windsor et de Wallis Simpson en 1937), en passant par le témoignage de la Renaissance que constituent les châteaux d'Amboise, de Chenonceau, Château-Gaillard (Amboise) ou d'Azay-le-Rideau.

La Loire offre des lieux aux lignes en mouvement continu, des îles et des bancs de sable aux reliefs changeants qui donnent l’impression d’un tableau en perpétuelle évolution. Sa lumière si particulière a attiré des peintres dont William Turner. Les abords du fleuve ont été spécialement aménagés pour accueillir l'itinéraire "La Loire à Vélo" (section du tronçon complet Euro Vélo 6). Pour naviguer sur le fleuve, deux possibilités existent : bateaux-promenades (notamment des gabares) et canoë-kayak.

Personnages célèbres

par ordre chronologique

Jumelages

Notes et références

  1. « L'histoire locale à l'école » in Annales de Normandie, Année 1955, 5-1, p. 3 (lire en ligne)
  2. Sylvain Pivot, Norvège, Petite planète, 1960 (réédition 1973)
  3. « Lexique des noms géographiques employés dans les sagas » d'après N. M. Petersen, Copenhague, 1837 (lire en danois)
  4. Site de Nordic Names : Þórstæinn (lire en anglais)
  5. Saint Perpet sauve la vieille cité bien trop enclavée pour croître par un simple essor marchand. Tours est toujours un lieu de rencontre polyvalent.
  6. Chalmel (cité dans E. Cartier, Mélanges historiques, Tours, Mame, (lire en ligne), p.5)
  7. Jean Baptiste Honoré Raymond Capefigue, Hugues Capet et la troisième race jusqu'à Philippe-Auguste : Dixième et onzième siècle, vol. 1, Société Belge de Librairie, (lire en ligne).
  8. Yves Sassier, Hugues Capet : Naissance d'une dynastie, Fayard, coll. « Biographies historiques », , 364 p. (ISBN 978-2-213-67002-7, lire en ligne), p.146
  9. La dynastie de Blois part ensuite conquérir les terres plus à l'ouest, la Champagne.
  10. Frédéric Thomas et Françoise Gauthier, avec la collaboration de Henri Galinié et Philippe Husi, Les découvertes archéologiques du château de Tours, plaquette, Ville de Tours/ ARCHEA, 2001, 11 p. - pas d'ISBN
  11. « Citrouille de Touraine », sur Château du Rivau (consulté le )
  12. Langues régionales ou minoritaires de France
  13. Alfred de Vigny, Cinq-Mars ou Une conjuration sous Louis XIII, Paris, Librairie générale française, 631 p. (ISBN 978-2-253-08217-0)
  14. Achat Touraine sur www.achat-touraine.com

6 - J.L. CHALMEL - Chronologie de l'Histoire de la Touraine - 1818 - CLD NORMAND 1973

Bibliographie

  • Roger Brunet, Atlas de la Touraine, La Crèche, Geste, 2016, 256 p. (ISBN 978-2-36746-499-2).
  • Pierre Leveel, Jacques-Marie Rougé, Émile Dacier, Jacques Guignard, Visages de la Touraine, Paris, éd. des Horizons de France, Paris, 1948, 216 pages ;
  • Brigitte Maillard, Annie Antoine (dir.) et François Lebrun (préface), Vivre en Touraine au XVIIIe siècle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 460 p. (ISBN 978-2-86847-737-8, lire en ligne) ;
  • Brigitte Maillard, Les campagnes de Touraine au XVIIIe siècle : Structures agraires et économie rurale, Presses universitaires de Rennes, , 500 p. (lire en ligne) ;
  • Jacques-Marie Rougé, Le Folklore de la Touraine, Tours, Arrault et Cie , 1931, 328 p. ;
  • Giova Selly, Chouans de Touraine, Fleuve Noir, 185 p., 1992.
  • Daniel Schweitz, Historiens, « antiquaires » et archéologues de la Société archéologique de Touraine. Répertoire biographique et bibliographique (1840-2018), in Mémoires de la Société archéologique de Touraine, LXXVII, 2020, 291 p., ill.
  • Daniel Schweitz, Aux origines de la France des pays : Histoire des identités de pays en Touraine (XVIe-XXe siècle), Paris, L’Harmattan, 2001, 463-p.-XXVII p. de pl. ;
  • Daniel Schweitz, Histoire et patrimoine de la Touraine. Introduction aux études locales. Guide du lecteur et du chercheur en bibliothèque, in Mémoire de la Société archéologique de Touraine, LXVIII, 2011, 192 p. ;
  • Daniel Schweitz, Une vieille France : La Touraine. Territoire, histoire, patrimoine, identités (XIXe-XXe siècles), Paris, éd. CLD, 2012, 184 p., 8 p. de pl., (ISBN 978-2-85443-544-3) ;
  • Kilien Stengel et Patrick Prieur, La Touraine en 200 questions, Éditions Alan Sutton, 2011. (ISBN 978-2-8138-0360-3) ;
  • Charles-Laurent-Salch, Cheminées du XIe au XVe siècle en Touraine, Strasbourg, Èditions du Centre d'archéologie médiévale de Strasbourg, , 15 p.
    Photos de André Lerch, Jérôme-M. Michel, Annette Saemann, Charles-Daniel Salch, Supplément au "Chantiers d'études médiévales" n°23

Articles connexes

  • Comté de Tours.
  • La Société archéologique de Touraine, fondée en 1840, est la mémoire de la province à travers la série de ses Mémoires éditées depuis 1842 et Bulletins depuis 1868. Elle a pour objet l'étude, la diffusion des connaissances et la promotion du patrimoine historique et culturel de la Touraine, de la Préhistoire au XXe siècle. Sa bibliothèque d'étude, au RC du Logis des Gouverneurs - château de Tours (25, avenue André-Malraux), est ouverte aux étudiants, aux chercheurs et aux curieux motivés travaillant sur l'histoire et le patrimoine de la Touraine. Sur le site : societearcheotouraine.eu / services aux sociétaires / bibliothèque, voir : catalogue des fonds ; index des 1900 études publiées par la Société dans ses mémoires et bulletins depuis 1842 ; liste des bibliothèques recevant son bulletin; index des illustrations à partir de . Voir une partie de la collection des Mémoires et Bulletin numérisée sur Gallica.
  • Le Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine.
  • Liste des comtes et ducs apanagistes de Touraine.

Liens externes

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