Louis Beirnaert

Louis Beirnaert, né le à Ascq et mort le à Paris, est un prêtre jésuite et psychanalyste français[1].

Biographie

Louis Beirnaert naît à Ascq, près de Lille, en 1906 dans une famille pieuse flamande. Il entre entre chez les Jésuites à l’âge de dix-sept ans. Après ses études à Rome qu'il termine en 1939-1940, il devient aumônier d’étudiants et fait partie sous l'Occupation d’un réseau de résistance[2]. Il est professeur de philosophie à Reims, puis de théologie dogmatique à Enghien. Il découvre alors la psychanalyse par Françoise Dolto et Daniel Lagache (auprès de qui il se fait analyser) et surtout grâce à Jacques Lacan[3]. Il devient membre de la Société française de psychanalyse. Son article « La sanctification dépend-elle du psychisme ? » fait grand bruit dans les années 1950. Après l'encyclique de Pie XII, Humani generis, en 1950, un certain nombre de jésuites sont écartés de leurs chaires ou de leurs revues, comme proches de la nouvelle théologie, du dialogue marxiste (le matérialisme dialectique), l'existentialisme, etc. Le père Beirnaert fait aussi face à la critique.

Il est le cofondateur en 1953 de l'Association internationale d'études médicopsychologiques et religieuses, avec le père Bruno de Jésus-Marie ocd et le Docteur Charles-Henri Nodet, puis en 1961 de l'Association médicopsychologique d'aide aux religieux avec le R.P. Plé op[3]. Il quitte la SFP pour rejoindre l'École freudienne de Paris[4]. Durant cette période, il est également le rédacteur de la revue Études, « pour les problèmes de morale, de psychologie et de psychanalyse »[4]. Lorsque l'École freudienne de Paris est dissoute en 1980, il fonde Errata, sa propre école de psychanalyse.

Il faut attendre la fin du Concile Vatican II pour que les disciplines psychanalytiques ne soient plus considérées comme néfastes par la haute hiérarchie catholique. Le père Beirnaert s'en réjouit dans un article de la revue Études[5]. Toute sa vie, il collabore à cette revue phare des Jésuites, s'intéressant aussi bien aux problèmes sociaux, que littéraires et bien sûr au domaine de la spiritualité[3]. Selon Jacques Sédat, il aura exercé « une influence considérable pour favoriser les relations entre la psychanalyse et l'Église catholique »[4]. Beaucoup de ses articles portent sur la psychanalyse, l'éthique et la confrontation de la psychanalyse et du christianisme[4].

Quelques publications

  • Aux frontières de l'acte analytique: La Bible, Saint Ignace, Freud et Lacan, éditions du Seuil, 1987 (recueil de textes)[6]
  • « L'indissolubilité du couple », in Études, no 446, janvier 1977
  • « Les psychologues face à la formation sacerdotale religieuse », in Études, no 331, novembre 1969
  • Expérience chrétienne et psychologie, Paris, Éd. de l’Épi, 1964.
  • « Célibat sacerdotal et sexualité », in Études, no 321, mars 1964
  • « Rôle et attitude du conseiller moral », in Études, no 317, avril-mai-juin 1963, p. 159.
  • « L'Algérie en proie à la peur », in Études, no 305, avril 1960.
  • « Pratique de la direction spirituelle et psychanalyse », in Direction spirituelle et psychologie, Études carmélitaines, éd. Desclée de Brouwer, 15 mai 1951, p. 322.
  • « La sanctification dépend-elle du psychisme ? », in Études, no 266, 1950.
  • Pour un christianisme de choc, Paris, éd. La Mulatière, Rhône, éd. de l'Orante, 1942.

Notes et références

  1. Babelio
  2. Michel de Certeau sj, « Louis Beirnaert » dans Compagnie, décembre 1985, p. 192 sq.
  3. Laurent Lemoine, Louis Beirnaert, S. J. (1906-1985) : la rencontre insolite et fructueuse entre éthique psychanalytique et éthique chrétienne, in Revue d'éthique et de théologie morale, février 2004, no 229.
  4. Jacques Sédat, « Beirnaert, Louis », in Alain de Mijolla, Dictionnaire international de la psychanalyse, Paris, Calmann-Lévy, 2002, p. 187 ; Hachette Littératures, 2005, p. 197.
  5. Article La psychanalyse et le concile : « Une fois de plus le concile aura permis l’expression d’une franche ouverture à l’égard d’une découverte et d’une discipline qui marquent l’homme de ce temps, plus qu’il n’en veut convenir. »
  6. Recension

Voir aussi

Bibliographie

  • Ch.-H. Nodet, « Valeurs engagées dans la cure analytique », in Psychanalyse et expérience humaine, Paris, Éd. du Cerf, coll. « Sciences humaines et religions », 1982
  • Marie Romanens, Le Divan et le prie-dieu. Psychanalyse et religion, Paris, éd. Desclée de Brouwer, 2000.
  • Jacques Sédat, « Beirnaert, Louis », in Alain de Mijolla, Dictionnaire international de la psychanalyse, Paris, Calmann-Lévy, 2002, p. 187 ; Hachette Littératures, 2005, p. 197.

Articles connexes

Liens externes

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