Littérature grise

La littérature grise correspond à des documents produits par diverses instances publiques, commerciales ou industrielles, soumis aux règles de la propriété intellectuelle, et non contrôlés par l'édition commerciale.

Évolution de la définition

Définition de l'AFNOR

La littérature grise est, selon l'Association française de normalisation (AFNOR), tout « document dactylographié ou imprimé, souvent à caractère provisoire, reproduit et diffusé à un nombre d’exemplaires inférieur au millier, en dehors des circuits commerciaux de l’édition et de la diffusion ».

Exemples de littérature grise : rapports d'études ou de recherches, actes de congrès, thèses, brevets, etc.

Définition de Luxembourg (1997)

Une autre définition, plus connue, est celle dite « de Luxembourg », discutée et approuvée lors de la 3e conférence internationale sur la littérature grise en 1997 : « [La littérature grise est] ce qui est produit par toutes les instances du gouvernement, de l’enseignement et la recherche publique, du commerce et de l’industrie, sous un format papier ou numérique, et qui n’est pas contrôlé par l’édition commerciale » (texte original en anglais : « [Grey literature is] that which is produced on all levels of government, academics, business and industry in print and electronic formats, but which is not controlled by commercial publishers »). La définition met en évidence deux caractéristiques majeures de ce type d’information : d’une part son universalité et son ubiquité, d’autre part la difficulté de l’identifier et d’y accéder par les circuits commerciaux de l’édition classique.

Définition de New York (2004)

La conférence de New York tenue en 2004 précise que la définition inclut les éditeurs « où la publication ne constitue pas l’activité principale »[1].

Volumétrie

La littérature grise représente la part la plus importante de ce qui est écrit en dehors du cercle privé (lettres personnelles, journaux intimes…). Certains évaluent à 1 / 100 000 le rapport entre le volume des ouvrages et textes imprimés (livres, revues, journaux, et même documentations publicitaires distribuées) et celui de la littérature grise produite par les cadres d'entreprise, les enseignants, les professions libérales, les chercheurs, les consultants, etc.[réf. nécessaire]

La difficulté est que si le dépôt légal permet d'estimer le volume de la littérature visible, par définition la littérature grise échappe pratiquement à tout recensement.

Traitement et signalement

  • La base de données SIGLE (System of Information on Grey Literature in Europe) a signalé pendant 25 ans une partie significative de la littérature grise européenne. Elle a été arrêtée en 2006 et transformée en archive ouverte sur le site de l'INIST-CNRS sous le nom de OpenSIGLE.
  • À la Bibliothèque nationale de France, le traitement se fait en Recueils signalés dans le catalogue général pour partie à la collectivité auteur et pour une autre partie avec un titre thématique forgé.

Réseau international GreyNet

Le Grey Literature Network Service, abrégé en GreyNet, est un réseau international de professionnels, enseignants-chercheurs et organisations dont le but est de faciliter le dialogue, la recherche et la formation dans le domaine de la littérature grise. Créé en 1992 comme une société sans but lucratif par le sociologue Dominic Farace à Amsterdam, GreyNet organise des conférences annuelles et contribue à l'information sur la littérature grise, par une revue (The Grey Journal, indexée dans Scopus), un newsletter, les actes des conférences, et d'autres publications. Tous les grands organismes d'information scientifique et technique, comme la bibliothèque du Congrès et l'Office of Scientific and Technical Information (OSTI, États-Unis), la British Library, le VNTIC (Russie) l'Institut de l'information scientifique et technique (Inist) du Centre national de la recherche scientifique (CNRS, en France) ou l'Agence japonaise de la Science et de la Technologie, y trouvent un forum à leur niveau pour coopérer et échanger sur leurs pratiques, expériences et projets.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Joachim Schöpfel, « Vers une nouvelle définition de la littérature grise », Cahiers de la Documentation, vol. 66, no 3, , p. 14-24 (lire en ligne).
  • Irène Paillard, « Collecte et traitement de la littérature grise à la Bibliothèque nationale, France », International Cataloguing & Bibliographic Control, , p. 35-38.
  • Grey Literature in an Open Context: From Certainty to New Challenges (Joachim Schöpfel, Christiane Stock)
  • Le devenir de la littérature grise. Quelques observations (Joachim Schöpfel)
  • OpenSIGLE, Home to GreyNet's Research Community and its Grey Literature Collections: Initial Results and a Project Proposal (Dominic J. Farace, Jerry Frantzen, Christiane Stock, Nathalie Henrot, Joachim Schöpfel)

Articles connexes

Liens externes

  • Sciences de l’information et bibliothèques
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