Liste des commanderies templières en Campanie

Cette liste recense les anciennes commanderies et maisons de l'Ordre du Temple en Campanie, région d'Italie.

Blason de la Campanie

Histoire et faits marquants

Royaume de Sicile (Normands)
Royaume de Sicile (Hohenstaufen)
Royaume de Naples

À l'époque de l'installation des Templiers, la Campanie (en Italien:Campania) faisait partie du tout récent royaume de Sicile (1130). Elle recouvra une certaine indépendance aux époques où, par suite de la révolte dite des Vêpres siciliennes (Vespri siciliani) en 1282, existèrent simultanément deux royaumes de Sicile, l'un installé à Palerme (Sicile Insulaire) et l'autre à Naples (Sicile péninsulaire). Elle fut ensuite réunifiée en 1442 au royaume des Deux-Siciles.

Pendant la période normande (1130-1194), la partie péninsulaire de ce royaume[N 1] est divisée en trois provinces dont la terre de Labour, qui correspondait en partie à la Campanie actuelle mais dont une petite part couvrait le sud du Latium. Les deux autres provinces étant la Calabre (au Sud) et les Pouilles (à l'Est). Cette terre de labour se trouvait à la frontière nord-ouest avec les états pontificaux et plus particulièrement avec la province pontificale de Campagne et Maritime[N 2]. Exception faite de l'enclave du Bénévent (Benevento) qui appartenait aux états pontificaux.

Les constitutions de Melfi instaurées en 1231 pendant le règne de Frédéric II du Saint-Empire engendrèrent un nouveau découpage administratif du royaume désigné sous le nom de « Giustizierato » et la Campanie fut alors divisée en deux: La terre de Labour au nord et le « Principato e Terra Beneventana » (it). Puis à partir de 1287, pendant la période angevine, le « Principato e Terra Beneventana » fut lui-même séparé en deux, à savoir la principauté citérieure et la principauté ultérieure.

Concernant les templiers, la frontière qui séparait la terre de Labour et la Campagne et Maritime a fluctué au cours des deux siècles d'existence de l'ordre mais à la lumière des différentes chartes, leurs biens dans la terre de Labour et dans l'enclave du Bénévent faisaient partie de la province templière des Pouilles, elle-même divisée en baillies dont celle dite des Pouilles et de la terre de Labour[N 3],[1] alors que la Campagne et Maritime faisait partie de la province d'Italie[2]. La province des Pouilles devint au XIIIe siècle la province templière du royaume de Sicile puis à la fin de ce siècle, le maître de cette province, Odo de Villaret portait le titre de maître des maisons du Temple dans les royaumes de Sicile[3].

Pendant la régence de Robert II d'Artois et alors que Charles II d'Anjou est emprisonné à Barcelone, les templiers et les hospitaliers voient leurs biens mis sous séquestre dans ce royaume en représailles de leur prise de position favorable à Henri II de Chypre, donc au détriment de la maison d'Anjou pour le trône de Jérusalem (1287)[4]. Cet événement ne concerne que les provinces actuelles du sud de la péninsule[N 4], mais pas leurs biens en Sicile insulaire, car Charles II d'Anjou en avait été chassé dès 1282.

Au moment de leur procès, l'enquête dans les deux royaumes de Sicile fut confiée aux évêques d'Avellino, Brindisi et de Naples mais celle sur les hommes et les possessions dans le diocèse de Naples a disparu des archives. Peu de templiers furent arrêtés, le maître de la province, Odo de Villaret s'étant réfugié à Chypre pour préparer sa défense[3].


Possessions templières

* château ⇒ CH, baillie (Commanderie principale) ⇒ B, Commanderie ⇒ C, Hospice ⇒ H,
Maison du Temple aux ordres d'un précepteur ⇒ M, = Église (rang inconnu)[N 5]

Rang Etablissement Ville actuelle (ou à proximité) Observations Début présence templière
CBénéventBénéventGodefroid III de Louvain leur fit une donation dans le Duché de Brabant en 1184 alors qu'il s'était arrêté dans cette maison[1]. Initialement à l'emplacement de l'église Santa Maria del Tempio vraisemblablement détruite lors de la bataille de Bénévent en 1266 puis de l'église San Nicola del Tempio construite vers 1272[5].av. 1184
MColianiQualiano[6]
MFellinoCiccianoDevenue une commanderie hospitaliere magistrale après sa dévolution[7],[8] mais cet ordre militaire était déjà à Cicciano au XIIIe siècle[9]
MSan GermanoCassinoOratoire et église San Angelo de Canutio
Actuellement dans le Latium mais se trouvait dans l'ancienne terre de Labour (royaume de Sicile)
[1]
c. 1170
San Giovanni in Fonti[N 6]Padula / Sala ConsilinaÉglise Saint-Jean-Baptiste à l'époque des templiers, communément appelée Battistero di Marcelliano. Donation de Roger II de Sicile qui dépendait de Sant'Agata[10],[11]c. 1140
CSan TerenzianoCapoueÉglise Saint-Terentian et un hospice pour lépreux aujourd'hui disparus[12],[13].
Peut-être au nord-ouest de la ville, proche du fleuve Volturno[14].
Mentionnée en tant que Maison de Capoue dans les pièces du procès[15]
.
1185
CSant'AgataCaggiano[16]c. 1140[N 7]
Localisation en Campanie
(Liens vers les articles correspondants)
Bénévent
Coliani
Fellino
San Germano
San Giovanni
in Fonti
S. Terenziano
Sant'Agata

Possessions douteuses ou à confirmer

Ci-dessous une liste de biens pour lesquels l'appartenance aux templiers n'est pas étayée par des preuves historiques[N 8]:

  • Salerne, « berceau des templiers » ? Une légende locale avance que le tombeau d'Hugues de Payns se trouverait dans la cathédrale de Salerne et qu'il daterait de 1111, soit 18 ans avant la reconnaissance officielle de l'ordre. Ce qui est certain, c'est que les Hospitaliers sont présents dans cette ville et y établissent un prieuré dès le XIIe siècle[17].
  • Une commanderie portuaire à Naples. Malheureusement l'enquête pontificale sur les biens des templiers dans le diocèse de Naples a disparu des archives[3]. Cette enquête mentionnée dans la pièce de théâtre « Les Templiers, tragédie en cinq actes », de François Just Marie Raynouard aurait permis d'élucider la question.

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • (it) Domenico Capolongo, Giovanniti e Templari nel Cilento e Vallo di Diano, Circolo Culturale B.G. Duns Scoto, , 71 p. (présentation en ligne)
  • (it) Bianca Capone, Loredana Imperio et Enzo Valentini, Guida all'Italia dei Templari : gli insediamenti templari in Italia, Edizioni Mediterranee, , 327 p. (ISBN 978-88-272-1201-1, lire en ligne), p. 233-236
  • (it) Bianca Capone, Loredana Imperio et Enzo Valentini, Italia Templare : guida agli insediamenti dell'ordine del tempio in Italia, Edizioni Mediterranee, , 244 p. (ISBN 978-88-272-2126-6)
  • (en) Anne Gilmour-Bryson, The trial of the Templars in the Papal State and the Abbruzi, vol. 303, Biblioteca apostolica vaticana, coll. « Studi e testi », , 313 p. (présentation en ligne)
  • (it) Giovanni Guerrieri, I cavalieri templari : nel regno di sicilia, Sulla Rotta del Sole, , 122 p. (ISBN 978-88-88456-20-1, présentation en ligne)
  • (it) Cristian Guzzo, Templari in Sicilia : la storia e le sue fonti tra Federico II e Roberto d'Angiò, vol. 2, Name, coll. « Insigna e arma », , 122 p. (ISBN 978-88-87298-58-1, présentation en ligne)
  • (it) Hubert Houben, « Templari e Teutonici nel Mezzogiorno normanno-svevo », dans Il Mezzogiorno normanno-svevo e le crociate : atti delle quattordicesime giornate normanno-sveve, Bari, 17-20 ottobre 2000, vol. 14, Edizioni Dedalo, coll. « Atti del Centro di studi normanno-svevi dell'Università degli studi di Bari », , 417 p. (ISBN 978-8-8220-4160-9, lire en ligne), p. 261
  • Mariarosaria Salerno, « Les templiers dans le sud de L'Italie (Abbruzes, Campanie, Basilicate, Calabre) : Domaines et activités », dans Arnaud Baudin (dir.), Ghislain Brunel (dir.), Nicolas Dohrmann (dir.) et al. (préf. Philippe Adnot & Agnès Magnien), L'économie templière en Occident : patrimoines, commerce, finances, Éditions Dominique Guéniot, , 543 p. (ISBN 978-2-8782-5520-1, présentation en ligne), p. 115-140
  • (it) Mariarosaria Salerno et Kristjan Toomaspoeg, L'inchiesta pontificia del 1373 sugli Ospedalieri di San Giovanni di Gerusalemme nel Mezzogiorno d'Italia, M. Adda, , 343 p. (présentation en ligne)
  • Kristjan Toomaspoeg, « Le ravitaillement de la Terre sainte : L'exemple des possessions des ordres militaires dans le royaume de Sicile au XIIIe siècle », dans Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, vol. 33, (lire en ligne), chap. 33
  • (it) Kristjan Toomaspoeg et Giulia Rossi Vairo, Templari e Ospitalieri nella Sicilia medievale, Centro studi melitensi, , 288 p. (présentation en ligne)
  • (en) Kristjan Toomaspoeg, « The Templars and Their Trial in Sicily », dans The Debate on the Trial of the Templars, 1307-1314, Ashgate Publishing, , 399 p. (lire en ligne), p. 273-283
  • Kristjan Toomaspoeg, « Les ordres militaires dans les villes du Mezzogiorno », dans éd. Damien Carraz, Les ordres militaires dans la ville médiévale(1100-1350), Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise-Pascal, , 314 p. (ISBN 978-2-8451-6558-8, présentation en ligne)

Notes et références

Notes

  1. Le Mezzogiorno actuel. Ne concerne pas l'île de Sicile.
  2. on retrouve dans les sources l'expression latine Campaniæ Maritimæ que provincia (Campagne et Maritime), l'une des sept provinces de la papauté, qui ne se trouvait pas dans la Campanie actuelle mais dans le Latium et qui correspondait aux terres situées au sud de Rome.
  3. on trouve mention des précepteurs de la baillie des Pouilles et de la terre de Labour et des précepteurs de la province des Pouilles dans sa globalité à savoir le royaume de Sicile. L'autre baillie étant constituée de la Calabre et de la Sicile.
  4. À savoir celles qui faisaient partie de la province des Pouilles incluant leurs biens dans la Basilicate, la Calabre, les Pouilles et le Molise.
  5. La possession d'une église ne renseigne pas sur le rôle d'un établissement ou sur sa présence à proximité immédiate car les Templiers comme les autres ordres religieux pouvaient posséder une église, en percevoir les revenus, mettre à disposition un prêtre tout en ayant leur lieu de résidence à des kilomètres de là.
  6. (it) Battistero di Marcelliano, parfois appelé Battistero di S. Giovanni in Fonti. Ne pas confondre avec le baptistère de San Giovanni in Fonte (it) dans la Cathédrale Notre-Dame de l'Assomption de Naples.
  7. à l'époque où Robert de Craon était maître de l'ordre. cf. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 234.
  8. Absence de chartes mentionnant l'établissement comme tel. Pas de trace d'acte de donation, d'acte de vente ou de document attestant d'un précepteur templier. Il peut s'agir de légendes locales ou d'assertions non confirmées voir de travaux non publiés

Références

  1. Houben 2002, p. 261
  2. Gilmour-Bryson 1982, p. 188-189
  3. (it) Barbara Frale, « Lo strano caso del processo ai Templari in Italia », dans Antonio Rigon, Francesco Veronese, L'età dei processi : inchieste e condanne tra politica e ideologia nel '300, Istituto storico italiano per il Medio Evo, , 401 p. (ISBN 978-8-8891-9059-3, lire en ligne), p. 37-57
  4. Hercule Géraud, Chronique latine de Guillaume de Nangis de 1113 à 1300 avec les continuations de cette chronique de 1300 à 1368., t. I, Jules Renouard et Cie, (lire en ligne), c et le texte original en latin p.270 sur Google Livres
  5. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 322-325
  6. (it) Domenico Capolongo, « Qualiano, sede templare in Campania », dans Atti del XXVI Convegno dci Ricerche Templari della LARTI (2008), Tuscania, Penne e Papiri, (lire en ligne), p. 151-153
  7. Salerno et Toomaspoeg 2008, p. 36-37
  8. (it) Domenico Capolongo, Storia di una commanda magistrale gerosolimitana : Cicciano, secoli XIII-XIX:con la cronotassi dei suoi precettori, i rapporti con il Priorato di Capua e la Diocesi di Nola e un'ampia appendice di documenti inediti, Circolo culturale B. G. Duns Scoto, , 480 p. (présentation en ligne)
  9. Capolongo 2010
  10. (it) Pietro Ebner, Chiesa, baroni e popolo nel Cilento, Rome, Ed. di Storia e Letteratura, , 779 p. (lire en ligne), p. 474-475
  11. (it) Antonella Pellettieri et Consiglio nazionale delle ricerche (Italy), Alle origini dell'Europa mediterranea : l'Ordine dei Cavalieri giovanniti : atti del Convegno internazionale di studio promosso dal Consiglio nazionale delle ricerche con il patrocinio della Presidenza del Consiglio dei ministri, Castello di Lagopesole, 25-26 giugno 2005., , 284 p. (ISBN 978-88-6087-027-8, présentation en ligne), p. 254
  12. (it) Antonella Pellettieri, Il Gran Priorato Giovannita di Capua, Altrimedia, , 391 p. (ISBN 978-88-86820-77-6, présentation en ligne), p. 63, 84-85
  13. Guerrieri 2005, p. 24
  14. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 234-235
  15. (it) Loredana Imperio, Parigi 1307 : il venerdì maledetto dei templari, le inquisizioni parigine contro i templari, vol. 35, Latina, Penne e papiri, coll. « I papiri », , 623 p. (ISBN 978-88-89336-30-4, présentation en ligne), p. 65-66
  16. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 233-234
  17. Toomaspoeg et Rossi Vairo 2003, p. 139-140
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