Linda Gustava Heymann

Linda Gustava Heyman ou Lida Gustava Heyman, née le à Hambourg et morte le à Zurich, est une journaliste et enseignante allemande[1]. Elle est l'une des cheffes de file du féminisme en Allemagne au début du XXe siècle avec Anita Augspurg et Helene Stöcker.

Pour les personnes ayant le même patronyme, voir Heymann.

Parcours

Linda Gustava Heymann est née le à Hambourg. Avec sa compagne, Anita Augspurg, elle a été l'une des figures les plus en vue dans le mouvement des femmes en Allemagne. Elle a été en particulier à la pointe de la Verband Fortschrittlicher Frauenvereine (association féministe).

Elle a été co-fondatrice du mouvement pour l'abolition de la prostitution en Allemagne. Linda Gustava Heymann voulait « aider les femmes à se libérer de la domination masculine ». Elle a créé un centre d'accueil pour femmes, offrant des repas, une crèche et des conseils. Elle a également fondé une école mixte et les associations professionnelles pour les greffiers et les travailleuses de théâtre.

En 1902, elle a fondé, conjointement avec Anita Augspurg, la première Deutschen Verein für Frauenstimmrecht (Société allemande pour le droit de vote des femmes, à laquelle adhérèrent Edith Stein et sa sœur). Avec Anita Augspurg, elle a publié de 1919 à 1933 le journal féministe Frau im Staat (La Femme dans l'État) où elle exprime des vues pacifistes, démocratiques et féministes.

Avec Anita Augspurg, elle fait partie de la minorité radicale et pacifiste de la Bund Deutscher Frauenvereine (BDF, plus importante association féministe d'Allemagne), qui refuse l'union sacrée au début de la Première Guerre mondiale. Désavouées par la BDF, elles participent au congrès féministe et pacifiste de La Haye de 1915, qui donnera naissance à la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté[2].

En 1923, Linda Gustava Heymann et Anita Augspurg ont appelé à expulser Adolf Hitler de l'Allemagne. En 1933, quand Hitler a pris le pouvoir, elles étaient toutes deux en dehors du pays. Elles n'y sont pas revenues. Leurs biens ont été confisqués et elles ont émigré d'abord en Amérique du Sud puis en Suisse. Linda Gustava Heymann est morte le à Zurich. Elle est enterrée au cimetière de Fluntern de Zurich[3]. Anita Augspurg la suivra dans la tombe la même année.

Notes et références

Notes

    Références

    1. « Forum Le Monde en Guerre - Société des nations », sur 39-45.org, Le Monde en Guerre (consulté le ).
    2. Marianne Walle, « Allemagne, 1915. Le féminisme à l'épreuve de la guerre », Guerres mondiales et conflits contemporains, 2005/3 (n° 219), p. 63-69.
    3. (de) Friedhof Fluntern - Gräber von prominenten Verstorbenen[PDF]

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Patrick Farges (dir.) et Anne-Marie Saint-Gille (dir.), Le Premier Féminisme allemand, 1848-1933: un mouvement social de dimension internationale, Presses universitaires du Septentrion, , 173 p.
      • Anne-Laure Briatte-Peters, « La fabrique des intellectuelles, Minna Cauer, Anita Augspurg et Linda Gustava Heymann », dans Le Premier Féminisme allemand, 1848-1933, p. 33-50
      • Marie-Claire Hoock-Demarle, « Féminisme, pacifisme, même combat ? », dans Le Premier Féminisme allemand, 1848-1933, p. 51-62
      • Anne-Marie Saint-Gille, « Les féministes allemandes actrices du pacifisme pendant la Première Guerre mondiale », dans Le Premier Féminisme allemand, 1848-1933, p. 63-76
    • Guyonne Leduc, Les Rôles transfrontaliers joués par les femmes dans la construction de l'Europe, Éditions L'Harmattan, , 415 p. (lire en ligne)
    • Eliane Gubin, Le Siècle des féminismes, Éditions de l'Atelier, , 463 p. (lire en ligne)

    Source sur le Web

    Liens externes


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