Les Petits Mouchoirs

Les Petits Mouchoirs est une comédie dramatique française, écrite et réalisée par Guillaume Canet, sortie en 2010.

Pour les articles homonymes, voir Little White Lies.

Les Petits Mouchoirs
Logo du film.
Réalisation Guillaume Canet
Scénario Guillaume Canet
Acteurs principaux
Sociétés de production Les Productions du Trésor
Pays d’origine France
Genre Comédie dramatique
Durée 148 minutes
Sortie 2010

Série

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Max, riche propriétaire d'un hôtel-restaurant, et sa femme Véro invitent chaque année leurs amis dans leur maison au Cap Ferret pour célébrer l’anniversaire de leur copain Antoine et le début des vacances d'été. Mais cette année, avant qu'ils ne partent de Paris, leur ami Ludo est victime d'un grave accident de la route et se trouve entre la vie et la mort, à la suite d'une soirée arrosée. Malgré cet événement, le groupe d'amis décide de partir en vacances. Leurs relations, leurs convictions et leur sens de la culpabilité vont être rudement mis à l’épreuve.

Fiche technique

Distribution

Production

Après Mon idole et Ne le dis à personne, Les Petits Mouchoirs est le troisième long-métrage de Guillaume Canet. Les acteurs principaux de ce film sont notamment l'entourage d'amis proches du réalisateur. Le film a été tourné à Paris et au Cap Ferret pendant l'été 2009.

Les scènes du film ont été visiblement tournées sur les plages du Cap Ferret, commune de Lège-Cap-Ferret en Gironde et à Paris, dont l'intérieur et la sortie du Baron dans le 8e arrondissement, au pont de l'Alma et la place de la Résistance dans le 7e arrondissement, ainsi qu'à l'intérieur du Mécano Bar dans le 11e arrondissement[3]. Les scènes dans l'hôpital ont été tournées au service orthopédie de l'hôpital Saint-Antoine, dans le 12e arrondissement.

Bande originale

Sortie

L'actrice Marion Cotillard pour la présentation du film au Festival International du Film de Toronto 2010.

Critique

La critique française a été très partagée au sujet du film.

Parmi les avis positifs, Le Figaro parle du film le plus personnel de Canet, dans lequel se retrouve l'influence de Claude Sautet. Pour le journal, le spectateur en sortira « tout drôle, tout renversé »[4]. Première précise que Canet ajoute pour la première fois de l'humour à son cinéma de styliste. Le magazine parle d'un film émouvant, cohérent et fluide :

« Loin de céder à la tentation de l’éparpillement, le scénario plonge dans les abysses d’un sujet fort, l’amitié, dont il explore les ambiguïtés avec une précision de télépathe, une lucidité cruelle et une intuition de médium générationnel[5]. »

Le magazine Elle vante les mérites de cette comédie chorale portée par un casting 5 étoiles, qui « soulève des questions universelles dans lesquelles on peut tous se retrouver dans un effet miroir »[6]. Le Parisien appuie sur le bonheur contagieux qui se dégage des images, qui fait la part belle à des « scènes chaleureuses, complices, voire franchement poilantes ». Mais le journal se montre beaucoup plus réservé sur la dimension lacrymale du film :

« Il manque encore [à Guillaume Canet] la subtilité et l’élégance d’un Jean-Loup Dabadie, sans parler de la cruauté et de la maîtrise d’un Claude Sautet. Bâti autour d’un drame dont on voit venir le dénouement de loin, Les Petits Mouchoirs s’acharne trop à nous les faire sortir, les mouchoirs, en inondant l’écran de larmes et de musique. Au cas où on n’aurait pas compris quand il faut s’émouvoir[7]? »

Beaucoup de journaux (Le Parisien, Libération, Le Monde, Télérama, Les Cahiers du cinéma, Chronicart) égratignent la durée du film, jugée trop longue. Libération y voit un remake des Copains d'abord ou une suite du Cœur des hommes, passé à la moulinette de Plus belle la vie, soutenu par une philosophie assez primaire (une « forme naïve de gentillesse ») et reposant sur des gags jugés peu drôles »[8]. Comme Libération, Aurélien Ferenczi de Télérama compare le film de Canet à celui de Marc Esposito pour marquer la distance qui les sépare tous deux du cinéma de Claude Sautet, leur horizon cinématographique[9]. Le Monde remarque que le réalisateur « tire le meilleur parti de sa distribution » mais qu'il est difficile d'éprouver beaucoup de sympathie pour les personnages :

« En revoyant Vincent, François, Paul et les autres, sorti en 1974, l'année de l'élection de Valéry Giscard d'Estaing, on retrouve - en filigrane - un moment de l'histoire, l'instant où une génération, celle de la Libération, doit passer la main. Dans ce film, Piccoli, Montand, Reggiani avaient la chance d'être tour à tour médiocres et grands. Ici, il ne reste que la médiocrité, dont on ne sait si elle est le produit naturel de l'existence ou le résultat de la trahison d'idéaux oubliés (et en tout cas jamais mentionnés)[10]. »

Le journal regrette le recours au mélodrame et une fin laborieuse. Télérama, qui avoue ne pas croire beaucoup au talent de Canet en tant que réalisateur, parle d'un film « aussi vide qu'est grande sa prétention à faire date ». L'hebdomadaire reproche au film son traitement des personnages :

« Ont-ils le droit d'être aussi antipathiques, lourdement caricaturés, et désespérément incultes ? On sait que non. On a rarement vu, dans un film aussi long, des personnages évoluer si peu : dessinés à gros traits, ils ne bougent pas d'un iota, à l'image de François Cluzet répétant ad nauseam ses mimiques de psychorigide friqué. Ne faire qu'une fois une scène quand on peut la reproduire trois ou quatre fois, ce serait gâcher une idée[11] »

Pour Les Cahiers du cinéma, le film souffre de devoir valider le statut de Canet comme chef de file d'un nouveau jeune cinéma français :

« la vacuité et la modestie d'au moins 80 % de ces Petits mouchoirs […] ne sont pas déplaisantes malgré la lourdeur sociologique et l'horizon boulevardier (mention au personnage de Magimel qui se découvre homo) mais les choses se corsent sérieusement dès que Canet tente de jouer de son statut fabriqué de toutes pièces, notamment lorsqu'il bascule dans une tentative de mélodrame funèbre à la naïveté mortifiante. »

Et le film de faire le grand écart entre une forme de cinéma traditionnel et un style beaucoup plus branché[12]. Le Nouvel Observateur évoque un film œcuménique taillé pour faire des entrées, malgré la lourdeur de traits et un traitement quasi-misogyne[Quoi ?] :

« Ceux […] qui attendent un peu plus que des frictions d’adolescents attardés, l’exploitation d’un pathos pas possible et l’exaltation d’une morale étriquée dont Canet n’est sans doute même pas conscient (l’homosexualité, ça va pas, non ?) peuvent les préparer, leurs mouchoirs[13]. »

Les Inrockuptibles voit dans le film « une certaine idée de l'enfer ». Pour l'hebdomadaire, le film sombre « dans la beauferie, la grossièreté et la misogynie », usant d'un tableau sociologique dans l'air du temps.

L'acteur Gilles Lellouche au festival de Cannes 2010, nommé au César du meilleur second rôle masculin.

Reste un récit faisant la part belle aux cabotins :

« S’en tirent ceux qui jouent dans leur catégorie. Par exemple, Cluzet et Bonneton, vrais acteurs comiques, font ça très bien. Cotillard, recordwoman incontestée de la pleurnicherie, réussit un nouvel exploit en ajoutant aux traditionnelles larmes le petit geste qui n’appartient qu’aux grands champions : la dégoulinure du nez. Et Magimel, en homo refoulé bondissant du placard, est très mauvais pour la première fois de sa carrière[14]. »

Tout aussi sévère, le site culturel Chronicart évoque un film jamais surprenant, plombé par son positionnement générationnel et sa forme chorale, semblable à tant d'autres films français :

« Même morale générale qui consiste à faire du groupe une instance purement répressive, lavant de son grand mouchoir les petits particularismes de chacun pour les ramener dans le giron impératif de sa norme (qui grosse modo est celle de la famille : d'une manière ou d'une autre, les queutards, les fêtards, les célibataires de tout poil finissent tous punis, dressés). Même partouze de grands acteurs populaires ramenés à l'expression la plus caricaturale de ce qu'ils ont déjà fait ailleurs (Cluzet en quinqua au bord de la crise de nerf, Lellouche en gros beauf qui cache un cœur gros comme ça, etc). Seulement l'arrogance avec laquelle le film clame son génie lui confère un statut un peu différent du pur « Esposito-film ». Surtout, il est dans l'ensemble ce qu'on a vu de plus beauf, de plus rance surtout, depuis longtemps[15]. »

Dans une interview à la radio à l'occasion de la sortie de son nouveau film, Blood Ties (2013), Guillaume Canet a confessé « ne plus être en phase » avec Les Petits Mouchoirs. Il dit « rejeter une part noire » du film, et reconnaît ne pas avoir pris de réel plaisir durant le tournage[16].

Autres critiques

Le film a été pointé du doigt pour sa promotion clandestine du tabac[17],[18],[19]. En effet, comme les critiques le signalent, la cigarette, presque omniprésente dans le film, est présentée comme un accessoire sinon indispensable, au moins inévitable de la vie sociale et conviviale, en dépit de la loi Évin.

Box-office

Cette comédie dramatique est devenue l'un des plus grands succès du cinéma en France pour l'année 2010, derrière Harry Potter et les Reliques de la Mort.

Film France[1] Mondial
Les Petits Mouchoirs5 457 251 entrées53 319 615 $

Diffusion en Amérique du Nord

Le film a été diffusé en 2012 sous le titre Little White Lies. La nouvelle affiche du film a été critiquée par Première[20].

Nominations et distinctions

  • Trophées du Film français 2011 :

Références cinématographiques

  • À la 23e minute : Alors que Marie est au lit avec Matthieu Chedid, son petit ami, celle-ci lui demande de rentrer chez lui car elle souhaite regarder un film toute seule : Coup de tête de Jean-Jacques Annaud.
  • À 1 h 09 : Afin de montrer la dualité entre les deux personnages Max & Vincent (chacun à un bout du bateau), une référence au film L'Épouvantail mettant en scène Gene Hackman et Al Pacino est faite.

Suite

Notes et références

  1. JP's Box-Office Fiche : Les Petits Mouchoirs
  2. (en) Les Petits Mouchoirs sur l’Internet Movie Database
  3. « Le Mecano Bar - LES PETITS MOUCHOIRS », sur www.parisfaitsoncinema.com (consulté le )
  4. Les Petits Mouchoirs : Guillaume Canet entre rire et larmes, par Anthony Palou sur lefigaro.fr du 20.10.2010
  5. Critique du film par Bernard Achour, Première, octobre 2010
  6. J’Y VAIS ! « LES PETITS MOUCHOIRS », par Claire Hache sur elle.fr du 20.10.2010
  7. « Les Petits Mouchoirs » : Canet qui rit, Canet qui pleure, par Marie Sauvion sur leparisien.fr du 20.10.2010
  8. «Les petits mouchoirs», ça rhume à rien par Philippe Azoury sur liberation.fr du 20.10.2010
  9. Le raz-de-marée annoncé des “Petits Mouchoirs”, par Aurélien Ferenczi sur telerama.fr du 18.10.2010
  10. "Les Petits Mouchoirs" : pendant l'agonie, il ne reste que la mesquinerie et la rancune, par Thomas Sotinel sur lemonde.fr du 21.10.2010
  11. Critique du film par Aurélien Ferenczi sur telerama.fr du 23.10.2010
  12. Critique du film par Vincent Malausa, Les Cahiers du cinéma, n°660, octobre 2010, p. 51
  13. Critique du film par Lucie Calet repris sur première.fr
  14. Les Petits mouchoirs, par Jean-Baptiste Morain sur lesinrocks.com du 19.10.2010
  15. Les Petits mouchoirs, par Jérôme Momcilovic sur chronicart.fr
  16. Europe 1 Social Club - Guillaume Canet, sur Europe 1
  17. https://letabacfaitsoncinema.com/2016/02/05/les-petits-mouchoirs/
  18. https://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/05/30/18270-quand-cinema-fait-promotion-tabac
  19. https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet/le-billet-31-mai-2012
  20. L'affiche mensongère des Petits Mouchoirs aux USA (25/07/2012)

Liens externes

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