Le Moutaret

Le Moutaret est une commune française située dans le département de l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Le Moutaret

Le Moutaret
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Isère
Arrondissement Grenoble
Intercommunalité Communauté de communes Le Grésivaudan
Maire
Mandat
Alain Guilluy
2020-2026
Code postal 38580
Code commune 38268
Démographie
Gentilé Moutarin / Moutarine
Population
municipale
261 hab. (2018 )
Densité 52 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 25′ 58″ nord, 6° 05′ 21″ est
Altitude Min. 320 m
Max. 1 089 m
Superficie km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Grenoble
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton du Haut-Grésivaudan
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Le Moutaret
Géolocalisation sur la carte : Isère
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Le Moutaret
Liens
Site web www.lemoutaret.fr

    Géographiquement, le village se situe sur une petite montagne faisant face au massif de Belledonne, au nord-est du département de l'Isère, à quelques kilomètres des limites du département de la Savoie.

    Ses habitants sont appelés les Moutarins[1].

    Géographie

    Situation et description

    Le village vu depuis la station de ski du Collet d'Allevard.

    La commune est située au nord-est du département de l’Isère, aux confins de celui de la Savoie. Situé en moyenne montagne dans les « Alpes vertes » du Dauphiné septentrional, le territoire de la commune se trouve dans un environnement de reliefs, composé de massifs élevés (Sept-Laux, Belledonne), de collines bordières, de gorges et de plaines (Grésivaudan, Val Gelon, bassin d’Allevard).

    Le village et ses hameaux sont établis sur des reliefs adoucis, au nord-est des pentes orientales de la montagne de Brame-Farine (1 214 m), haute colline bordière du gradin de Belledonne, qui sépare la vallée du Grésivaudan à celle d’Allevard.

    Communes limitrophes

    Climat

    Pour un article plus général, voir Climat de l'Isère.

    Située à proximité de l'extrémité septentrionale et occidentale du massif de Belledonne, le climat de la commune du Moutaret comme sa voisine, la ville d'Allevard, est soumis à une pluviométrie importante.

    L'été présente des périodes chaudes, mais modérées par l'effet de l'altitude. Les hivers de ces dix dernières années ont connu des enneigements constants.

    Hydrographie

    Le territoire communal est bordé à l'est et au sud par un torrent alpin, le Breda, cours d'eau d'une longueur de 32,1 kilomètres[2]. Cette rivière prend sa source à l'est des Pointes du Mouchillon (2 347 m) dans le massif d'Allevard avant de longer la commune puis de rejoindre l'Isère.

    Voies de communication

    La commune se découvre sur la route (RD525) qui conduit d’Allevard à Pontcharra, itinéraire s’élevant en pente douce le long de la montagne de Brame-Farine et offrant une grande variété de points de vue sur les sommets avoisinants du Pays d’Allevard, ainsi que sur le Val Gelon Savoyard. Les RD9 et RD9a se raccorde cette route au bourg central du Moutaret.

    Urbanisme

    Typologie

    Le Moutaret est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Grenoble, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 204 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[6],[7].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (82 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (84,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (82 %), zones agricoles hétérogènes (18 %)[8].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].

    Morphologie urbaine

    Le Moutaret est un petit village de moyenne montagne avec un bourg dominant la vallée de la Bréda et entouré de quelques hameaux. Il est essentiellement composé de maisons rurales (au niveau du bourg) de quelques maisons individuelles de conception récente et de nombreux corps de fermes en zone rurale.

    Hameaux

    Le Moutaret.

    La commune se compose des hameaux :

    • le Village
    • les Mazures
    • Freydon
    • l'Ourcière
    • le Leyas.

    Risques sismiques

    La totalité du territoire de la commune du Moutaret est situé en zone de sismicité no 4, comme la plupart des communes de son secteur géographique[10].

    Terminologie des zones sismiques[11]
    Type de zoneNiveauDéfinitions (bâtiment à risque normal)
    Zone 4Sismicité moyenneaccélération = 1,6 m/s2

    Toponymie

    Le nom a la même origine que "Moustier" ou " Moutier". C'est un diminutif signifiant "le petit monastère" dont l'origine est à rechercher dans l'établissement ici d'une maison religieuse dépendant de l'abbaye de la Novalaise près de Suse en Italie. Au XIVe siècle, les visites pastorales des évêques de Grenoble de la maison de Chissé donnent le nom de "Mostereto".[réf. nécessaire]

    Histoire

    Époque contemporaine

    Marius Porte[12]

    Le village est la commune natale de Marius Porte (1861) soyeux lyonnais, fils du maire du Moutaret Jean-Baptiste Porte. Marius Porte commandera en 1894 au jeune futur constructeur Marius Berliet (28 ans) sa première voiture en versant 10 000 francs d'arrhes. Lorsque la voiture sera livrée, trois ans plus tard, M. Porte, très satisfait, laissera au jeune constructeur véhicule et argent. Cet acte de mécénat marquera le début de la grande aventure industrielle des automobiles Berliet.

    Affaire Rattaire[13]

    Le , le maire Alain Guilluy fait inscrire sur le monument aux morts 1914-1918 les noms des trois fils d’Adolphe Rattaire, instituteur et secrétaire de la mairie, tombés au champ d’honneur durant la Première Guerre mondiale.

    Cet acte réparait une omission volontaire du maire de l’époque Claude Rosset-Fassioz, agriculteur et vigneron, qui avait agi ainsi dans le but d’assouvir une vengeance personnelle.

    En effet, ce dernier, socialiste et pacifiste, avait joué de ses relations au moment de la déclaration de guerre, pour éviter que son beau-fils âgé de 20 ans ne soit mobilisé, ce qui n’était pas du goût de l’instituteur, patriote et catholique, qui vit ses trois enfants (Honoré, 22 ans ; Alfred, 26 ans et Louis, 20 ans) tomber l'un après l'autre sur les champs de batailles.

    La rancœur entre les deux hommes se transforma bientôt en haine lorsque le village accueillit un prisonnier de guerre allemand qui, contre toute attente fraternisa avec Adolphe Rattaire (le prisonnier était également instituteur dans le civil). Cette relation irrita Claude Rosset-Fassioz qui infligea aussitôt des brimades au captif, lequel se vengea en saccageant les vignes du maire. Rosset-Fassioz accusa alors l’instituteur d’avoir guidé le prisonnier dans son geste. La paix revenue, Claude Rosset-Fassioz réélu à la tête de la commune, révoqua son secrétaire de mairie qui n'était autre que l'instituteur, pour une faute imaginaire et refusa alors obstinément d’inscrire les noms des fils de ce dernier sur le monument aux morts. Bien qu'inscrits sur le registre de recensement de la commune, le maire surpassera la loi en exigeant que la naissance au village devienne un nouveau critère pour pouvoir figurer au fronton du cénotaphe. Adolphe Rattaire, ulcéré quittera le village, puis écrira un peu partout afin d’obtenir gain de cause, mais en vain…

    Le XXIe siècle

    En 2001, le célèbre marronnier qui a traversé les générations fut coupé à l'initiative d'un adjoint du maire de l'époque (le tronc et le sommet étaient aux 3/4 pourris, donc dangereux).

    L'école ferma définitivement par manque d'effectif, et les élèves furent scolarisés à l'école de Saint-Maximin, et d'Allevard-les-Bains.

    Histoire industrielle

    Situé au bord du Bréda sur la rive gauche, le hameau de l'Ourcière garde les vestiges d'un riche passé industriel essentiellement consacré à la taillanderie. Plusieurs ateliers de forges s'y succéderont dès le XVIIIe siècle avec les forges de la famille Grasset, originaire d'Arvillard et exploitant également une taillanderie au Pont-de-Bens, sur La Chapelle du Bard.
    Au XIXe siècle, le maître de forges Émile Leborgne y fera fonctionner un moulin et une forge (1842). Dans le même temps, les forges d'Allevard concentreront à l'Ourcière leur production d'outils spéciaux, en particulier "d'outils coloniaux", jusqu'à l'immédiate après-guerre.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    2020 En cours Alain Guilluy SE  
    mars 2008 2014 Alain Guilluy SE[14] Cadre
    mars 2001 mars 2008 Didier Provost SE ...
    mars 1989 mars 2001 Robert Tissot SE ...
    mars 1971 mars 1989 Jean Perroux SE ...
    mars 1959 mars 1971 André Porte SE ...
    mars 1953 mars 1959 Joannes Perret SE ...
    1929 mars 1953 Jules Perret SE ...
    1925 1929 Auguste Vizioz SE ...
    août 1924 décembre 1924 Auguste Vizioz SE ...
    1922 août 1924 Jean Vizioz SE ...
    juin 1921 décembre 1921 Jean Vizioz SE adjoint
    mai 1912 août 1920 Claude Rosset-Fassioz DVG ...
    mai 1908 mai 1912 Auguste François Vizioz SE ...
    mai 1900 mai 1908 Auguste Couturier SE ...
    1884 1900 Jean-François Porte SE ...
    janvier 1881 1884 Claude Rosset-Fassioz SE ...
    janvier 1875 janvier 1881 Pierre Vizioz SE ...
    1848 janvier 1875 Jean-Baptiste Porte SE ...
    1846 1848 François Porte SE ...
    1833 1846 Joseph Vizioz SE ...
    1830 1833 Henri Porte SE ...
    1821 1830 François Rosset-Fassioz SE ...
    1813 1821 François Porte SE ...
    AN XIV (1806) 1813 Georges Vizioz SE ...
    Les données manquantes sont à compléter.

    Jumelages

    La commune du Moutaret n'est jumelée avec aucune autre commune.

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[16].

    En 2018, la commune comptait 261 habitants[Note 3], en augmentation de 8,75 % par rapport à 2013 (Isère : +2,28 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    436379448456535486534550600
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    581530530448404419380407400
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    343322272258239245214202203
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    179129127128142161198228260
    2018 - - - - - - - -
    261--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[18].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    La commune est rattachée à l'académie de Grenoble.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • L'église Saint-Jean-Baptiste, qui présente un clocher romain remarquable[19]
    • La chapelle Saint-Roch[19]
    • Quelques vieilles demeures[19]

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Site les habitants.fr, page sur le nom des habitants des communes de l'Isère, consulté le 14 mars 2020
    2. Site Sandre, fiche sur le Bréda
    3. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    9. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    10. Site de la préfecture de l'Isère, carte des zones de sismicité
    11. Arrêté du 22 octobre 2010 relatif à la classification et aux règles de construction parasismique applicables aux bâtiments de la classe dite « à risque normal » - Légifrance
    12. « Tout Renault sur un seul site : actualité, moteurs, essais, prix », sur Planète Renault (consulté le ).
    13. L’affaire Rattaire dans « La Voix du Nord »
    14. « Résultats municipales 2020 à Le Moutaret », sur lemonde.fr (consulté le ).
    15. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    16. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    17. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    18. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    19. Eric Tasset, Châteaux forts de l'Isère : Grenoble et le Nord de son arrondissement, Grenoble, éditions de Belledonne, , 741 p. (ISBN 2-911148-66-5), p. 371.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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