Le Lynx (journal)

Le Lynx est un journal hebdomadaire satirique guinéen inspiré par le Canard enchaîné français, et proche du Crocodile au Togo, du Cafard libéré au Sénégal et du Journal du jeudi au Burkina Faso[1]. L'une des marques de fabrique est l'attribution de sobriquets à tous les acteurs politiques guinées (« Fory Coco » pour Lansana Conté, par exemple, ou « Alpha Grimpeur » pour Alpha Condé).

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Le Lynx
Pays Guinée
Langue Français
Périodicité Hebdomadaire
Genre Satirique
Prix au numéro 3 000 FG
Diffusion 30 000 ex.
Fondateur Souleymane Diallo
Date de fondation 1992
Éditeur Guicomed
Ville d’édition à Conakry

Propriétaire Groupe Le Lynx/La Lance
Directeur de publication Souleymane Diallo
Site web ou

Fondé en 1992 au temps de la dictature par Souleymane Diallo, il a résisté aux censures, pressions et arrestations, arborant à son fronton deux citations : l'une de Lansana Conté : « Je n'ai pas peur des critiques », l'autre d'Arthur Koestler : « L'histoire se fiche pas mal que vous vous rongiez les ongles ». Au cours des dix premières années, le journal ou ses journalistes ont essuyé cinq procès et deux séjours en prison[2] (dont l'une pour la caricature de l'épouse du Chef de l'État, qui avait amené un vaste mouvement de solidarité, les lecteurs se réunissant pour payer la caution demandée). En 2009, Reporters sans frontières s'était ému des menaces qui pesaient sur la vie des journalistes eux-mêmes[3].

Le tirage est d'environ 30 000 exemplaires par semaine[4]. En 2008, l'exemplaire vaut 2 000 FG ou 500 FCFA. Localement, les exemplaires sont souvent prêtés, photocopiés, voire loués. Il compte environ 16 pages.

Histoire

En 1990, Souleymane Diallo avait cherché à créer un journal d'information générale qui se serait appelé La Boule de cristal, ou Le Cristal. Après une rencontre avec Mamadou Bâ, futur chef du parti Union pour la nouvelle république[5], il avait décidé de lancer La Nouvelle République. Quand son associé était entré en politique, Souleymane Diallo a repris sa liberté et créé un "hebdomadaire satirique indépendant" qui aurait dû porter le nom d'Œil de lynx et qui devient Le Lynx, ainsi qu'une maison d'édition dédiée, la Guicomed. De 1992 à 1998, le journal est écrit à Conakry, imprimé à Abidjan, renvoyé et diffusé à Conakry. En 1998, la société éditrice se lance elle-même dans l'impression du journal.

En , l'hebdomadaire a reçu le prix "Presse et démocratie" dans le cadre du Festival Nord-Sud, organisé à Genève. En l’an 2000, le prix du meilleur journal lui a été décerné dans le cadre de « l’Excellence » qui a récompensé les créations nationales guinéennes. En 2003, le journal a été récompensé par l’Agence intergouvernementale de la francophonie (AIF) ce qui lui a permis d'acquérir du matériel multimédia[6].

Parmi les collaborateurs du Lynx, on rencontre Williams Sassine, Mamadou Lamine Bah "BML", Ahmed Tidiane Cissé, Benn Pepito, etc.

Notes et références

  1. « Le “rôle majeur” de la presse satirique dans la désacralisation du pouvoir en Afrique ». http://www.acp-eucourier.info/Le-role-majeur-de.541.0.html?&L=2
  2. Souleymane Diallo, 2001. Le Lynx en Guinée. Une aventure de neuf ans, dans l’ire et le rire, in Les cahiers du journalisme, nº 9 (automne), 2001
  3. "Le groupe de presse Lynx-Lance menacé par les militaires". http://fr.rsf.org/guinee-le-groupe-de-presse-lynx-lance-24-11-2009,35078.html
  4. Souleymane Bah, 2005. La presse satirique en Afrique. http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=9051
  5. « Mort de l’opposant Mamadou Bâ – Jeune Afrique », Jeune Afrique, (lire en ligne, consulté le ).
  6. "Le Lynx de Guinée et le Crocodile du Togo obtiennent l’appui de la Francophonie par Sidwaya (Burkina)", le 21 août 2003. http://www.ufctogo.com/Le-Lynx-de-Guinee-et-le-Crocodile-091.html

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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