Conakry

Conakry est la capitale et la plus grande ville de Guinée, située sur l'océan Atlantique.

Conakry
Administration
Pays Guinée
Gouvernorat Région de Conakry
Gouverneur M'Mahawa Sylla (2021-)
Démographie
Gentilé Conakryka [1]
Population 2 317 376 hab.
Densité 5 150 hab./km2
Géographie
Coordonnées 9° 32′ 53″ nord, 13° 40′ 14″ ouest
Superficie 45 000 ha = 450 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Guinée
Conakry

    Étymologie

    Selon une légende, à l’origine, il y avait dans l’île Tombo, non loin l’actuel port, un fromager géant sous lequel un paysan baga du nom de Cona avait construit sa case. Sa palmeraie produisait le meilleur vin de l’île ; les gens de Kaporo venaient donc boire sous le fromager de Cona. Ils disaient alors : « je vais chez Cona, sur l’autre rive (nakiri) ». Ainsi, par contraction, le lieu devint Conakry[2].

    Géographie

    Situation

    Paysage près de Tayaki.
    Péninsule de Conakry et Îles de Loos en arc de cercle.

    Située au sud-ouest de la Guinée, sur la presqu'île de Camayenne, près des Îles de Loos, l'agglomération de Conakry s'étend sur la plaine côtière parcourue de petits fleuves qui descendent du Fouta-Djalon. Le territoire de la ville est orienté nord-est/sud-ouest et se termine par la péninsule de Kaloum et l'île de Tombo.

    Urbanisme

    Son centre historique se situe sur l'île de Tombo, mais l'urbanisation s'est depuis longtemps étendue sur le continent, en particulier sur la presqu'île de Kaloum à laquelle elle est reliée par une digue.

    Conakry est handicapé par des problèmes d'urbanisation et de logement auxquels le gouvernement guinéen a décidé de répondre en lançant le programme Grand Conakry Vision 2040 pour réaménager la ville jusqu'à Kindia.

    Climat

    Conakry bénéficie d'un climat tropical. La saison sèche est sous l'influence de l'harmattan de décembre à avril. La saison des pluies est intense et rappelle la mousson.

    Relevé météorologique à Conakry
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 22 23 23 23 24 23 22 22 23 23 24 23 23
    Température maximale moyenne (°C) 31 31 32 32 32 30 28 28 29 31 31 31 31
    Record de froid (°C) 18 17 21 20 19 18 19 20 19 18 21 19 17
    Record de chaleur (°C) 34 34 36 35 35 33 32 31 32 33 33 34 36
    Précipitations (mm) 3 3 10 23 158 559 1 298 1 054 683 371 122 10 4 294
    Source : BBC Weather« Average Conditions Conakry, Guinea », BBC Weather (consulté le )

    Histoire

    Le territoire où se trouve Conakry appartenait au royaume de Dubréka. La région est alors occupée par les Bagas, qui avaient accueilli des Soussous, venus du nord du Mandingue après la destruction de leur capitale sur le Niger en 1236 par Soundjata Keïta.

    La ville en 1912

    En 1887, l'île de Tombo, abritant les quatre villages de Conakry, Boulbinet, Krutown et Tombo, est cédée des Anglais aux Français[3]. Pendant la période française, Conakry devient la capitale de la colonie des « Rivières du Sud » en 1889, puis de la « Guinée française et dépendances », colonie autonome placée sous l’autorité du Gouvernement général de Dakar.

    De 1966 à 1972, l'ancien président ghanéen Kwame Nkrumah y vit en exil et y fonde une maison d'édition.

    Politique et administration

    Après une tentative de décentralisation en 1991, Conakry regroupe à partir de 2008 les cinq communes : Kaloum, le centre-ville ; Dixinn, où se trouve l'Université de Conakry et de nombreuses ambassades ; Ratoma, connue pour sa vie nocturne ; Matam ; Matoto, qui héberge l'aéroport ; Kassa avec ses longs plage. Les six communes forment la région de Conakry, l'une des huit régions de Guinée, et elle est dirigée par un gouverneur.

    Maires et gouverneurs

    1955–1958Sékou Touré
    ...
    2006–2007Ahmadou Camara
    2007–2008Malick Sankhon
    2008–2009Soriba Sorel Camara
    2009–2010Mohamed Diop
    2010–2014Sékou « Resko » Camara
    2014—2016Soriba Sorel Camaramort en fonction[4]
    2016—2021Mathurin BangouraDecision du CNRD, après le coup d'état de 2021 en Guinée
    Depuis 10 septembre 2021General de brigade M'Mahawa Sylla[5]

    Population et société

    Démographie

    La ville de Conakry connaît une croissance démographique soutenue. En 1958, elle compte 50 000 habitants; en 1980, 600 000; en 1983, 705 300; en 1996, 1 092 936; en 2008, 1 857 153 et en 2009 2 160 000 (soit une hausse moyenne annuelle de 4,52 % sur la période de 12 ans 1996-2008)[6].

    Conakry est en territoire soussou, population de pêcheurs, dépositaire d'un riche folklore. Les visiteurs sont frappés par le caractère monumental et la grandeur de l'art Baga. Sa principale divinité est « Mba » ou « Nimba » la déesse de la fécondité et de l'abondance. Son masque est promené à l'occasion des cultures (semailles et récoltes). Il est un buste taillé dans un bois massif, avec des macules plates et allongées. Sa coiffure tressée et dominée par un cimier médian surplombant un nez aquilin. Malgré l'influence du christianisme et de l'islam, cause profonde de la mutation de son art, le peuple « soussou » reste fidèle à sa culture et le masque est au centre des manifestations rituelles de la forêt sacrée.

    La population peule, elle, est majoritaire dans la banlieue, notamment dans les quartiers populaires de Hamdallaye, Bambéto, Kosa, ainsi que dans les communes de Matoto et de Dixinn. Ses membres tiennent le commerce et dominent largement l'import-export, ainsi que le grand marché de Madina : c'est ce qui justifie d'ailleurs l'usage prépondérant du poular dans le négoce.

    Français

    En 2014, 42,1 % des habitants de Conakry de 15 ans et plus savent lire et écrire le français tandis que 43,6 % savent le parler et le comprendre[7].

    Autres langues

    À Conakry comme dans le reste de la Guinée prévaut une grande diversité de langues, en plus du français, dont les plus importantes étaient reconnues et enseignées durant la Première République : le soussou, le poular et le malinké.

    Une grande partie de l'élite, instruite et cultivée, sait parler l'anglais, surtout pour faire du commerce, ou communiquer avec les pays africains anglophones. La chambre de commerce de Conakry encourage l'apprentissage de cette langue, ainsi que le gouvernement guinéen. A Conakry, l'anglais est surtout parlé par des ressortissants libériens, nigérians, ou de Sierra Leone, présents en cette ville.

    Éducation supérieure

    Comme d'autres, le secteur de l'éducation doit faire face à l'explosion démographique de la capitale, une croissance qui, pour les plus favorisés, fait parfois la part belle à l'enseignement privé et le nombre pléthorique dans le public.

    Sports

    Conakry compte beaucoup de clubs de football qui jouent dans l'élite comme Horoya AC, Hafia FC, l'AS Kaloum ou l'Atlético de Coléah.

    Conakry dispose aussi des installations sportives les plus importantes du pays comme le stade du 28 Septembre, le Stade Général Lansana Conté qui peut accueillir des matchs de football et de l'athlétisme, le stade de la Mission qui accueille seulement des matchs de football.

    Mais les quartiers de Conakry sont en manque d'infrastructures sportives, les jeunes jouent en tranche d'âge dans les rues de la banlieue.

    Santé

    Ambulance devant l'hôpital Ignace Deen

    La capital habite les plus grandes ecoles de la Guinée notament Hôpital Ignace Deen, Hôpital Donka, Hôpital Sino-Guinéen.

    Économie

    Le statut de capitale de Conakry lui confère une activité administrative importante, mais sa place dans les communications et l'économie en général est centrale. Elle occupe une grande place dans l'économie guinéenne notamment grâce au port de Conakry (PAC). Un habitant moyen gagne en 2009 environ 600 000 francs guinéens mensuels, soit 65 euros. La ville abrite de nombreuses usines Coca-cola (boissons), Topaz (peinture et plastique), Ciment de Guinée, Diamond Cement (cimenteries), Coyah eau minérale, Savonnerie Diama, Toguna Industrie (engrais). Depuis 2006, de nombreuses compagnies de télécommunication se sont implantés comme MTN, Orange, Intercel, Sotelgui et Cellcom. Le secteur bancaire s'est aussi développé ces dernières années avec notamment la Société Générale, Ecobank, BICIGUI et la Banque islamique.

    Culture

    Cour intérieure au Musée national de Sandervalia.
    • Le Musée national de Sandervalia (1960), avec des collections archéologiques et ethnographiques
    • Le Jardin botanique de Conakry (1894)
    • La Bibliothèque nationale de Guinée
    • Les Archives nationales de Guinée

    Événements culturels

    La ville fut Capitale mondiale du livre 2017, événement culturel organisé par l'UNESCO, du au . Elle est la troisième ville africaine à avoir accueilli cet événement.

    Jumelages

    La ville de Conakry est jumelée avec :

    Architecture

    Palais du Peuple
    • Le Palais du peuple (1967) est construit par les Chinois. Salle de spectacle et lieu de nombreux événements politiques.
    • Le Palais des nations (1978) et 50 luxueuses villas de style mauresque sont construites pour accueillir une réunion de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), au coût de 62 millions de US$. Aujourd'hui, ce sont les dignitaires du régime, les organisations internationales et les assistants techniques qui occupent les villas. La mort du Président Sékou Touré cause l'annulation de la réunion de l'OUA. En 1996, le Palais est la cible de militaires mutins et bombardé à l'arme lourde, incendié et pillé. Aujourd'hui, il est l'objet actuellement d'une reconstruction par le professeur Alpha Condé.
    • Le palais des nations appelé palais Mohamed V est la fierté des Guinéens
    • la maison du Jardin Camayenne avec sa galerie tournante et son escalier en colimaçon en fer forgé et le Mausolée Camayenne, où les grandes personnalités guinéennes sont inhumées, dont Sékou Touré
    • la Direction nationale des douanes (à l'entrée du port de Conakry, restauré en 1992, incendié en partie en 1996),
    • la Gare centrale de Conakry (1903)
    • le monument du 22 novembre 1970

    Lieux de culte

    Parmi les lieux de culte, il y a principalement des mosquées musulmanes. Il y a aussi des églises et des temples chrétiens : Archidiocèse de Conakry (Église catholique), Église Protestante Évangélique de Guinée (Communauté mondiale de l'Alliance), Assemblées de Dieu [8].

    Transports

    Transport aérien

    La ville est reliée par le transport aérien avec l'Aéroport international de Conakry, ou « Gbessia International Airport » (code IATA : CKY  code OACI : GUCY). Il est aussi la base de la nouvelle compagnie guinéen Guinea Airlines. L'aéroport se trouve à 13 km au nord-est du centre ville.

    Transport ferroviaire

    Le Conakry Express est le train urbain de Conakry, la capitale de la Guinée.

    Il relie Kagbélen à Kaloum. Il dessert notamment le marché de Madina. Il est le fruit de la coopération entre la Guinée et la Chine. Il circule depuis 2010.

    Transport maritime

    Port de Conakry

    Le port de Conakry est un port à conteneur, situé à Kaloum.Il est plus grand port de la Guinée.

    Personnalités liées à la commune

    Notes et références

    1. http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/no_106_janv-mars_2009_cle446315.pdf
    2. http://www.gouvernement.gov.gn/index.php/les-institutions-guineenne/histoire
    3. Roman Adrian Cybriwsky, Capital Cities around the World: An Encyclopedia of Geography, History, and Culture, ABC-CLIO, USA, 2013, p. 89
    4. « Soriba Sorel, le gouverneur de Conakry n’est plus ! - Afroguinée Magazine | Premier site culturel de Guinée », sur Afroguinée Magazine | Premier site culturel de Guinée (consulté le )
    5. cirey.balde, « Le Général de brigade M'Mahawa Sylla nommé gouverneur de la ville de Conakry », sur Vision Guinee, (consulté le )
    6. (en) World Gazetteer - Guinea : largest cities
    7. La langue française dans le monde, 2014, Éditions Nathan, p. 30
    8. J. Gordon Melton, Martin Baumann, ‘‘Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices’’, ABC-CLIO, USA, 2010, p. 1279

    Voir aussi

    Bibliographie

    Articles connexes

    Liens externes

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