Le Grand Blockhaus

Le Grand Blockhaus ou musée de la poche de Saint-Nazaire, situé sur la commune de Batz-sur-Mer, dans le département français de la Loire-Atlantique, est un ancien bunker du mur de l'Atlantique transformé en musée recréant un poste de commandement allemand et retraçant l'histoire de la poche de Saint-Nazaire.

Présentation

Le musée présente sur 300 m2 12 scènes reconstituées sur les thèmes suivants :

  • scène 1 : un soldat français dans la caponnière de défense de l'entrée à la Libération le  ;
  • scène 2 : des soldats français libèrent le Grand Blockhaus ;
  • scène 3 : le raid des commandos britanniques sur Saint-Nazaire en  ;
  • scène 4 : Cordemais, signature de la reddition de la poche de Saint-Nazaire le  ;
  • scène 5 : Bouvron, cérémonie de la reddition de la poche de Saint-Nazaire le  ;
  • scène 6 : des Américains à la chasse aux souvenirs lors de la Libération ;
  • scène 7 : chambre de l'officiant commandant le Grand Blockhaus en 1944 ;
  • scène 8 : chambre de troupe pour six hommes de la marine côtière allemande en 1944 ;
  • scène 9 : poste de commandement radio en 1944 ;
  • scène 10 : armurerie du blockhaus en 1944 ;
  • scène 11 : local de stockage du ravitaillement en 1944 ;
  • scène 12 : salle des machines en 1944[1].

Les canons

Le canon présent sur site est installé en 2007, année du dixième anniversaire de l'ouverture du musée. Le tube de 240 mm est d'origine, il affiche un poids de 24 tonnes. Il fait partie d'une batterie lourde de deux canons sur voie ferrée installée à Batz-sur-Mer en 1941 par la marine allemande, à 22 km à vol d'oiseau au nord de l'estuaire de la Loire. Cette batterie contrôlait le chenal d'entrée de la Loire afin de contrebattre tout gros bâtiment voulant soutenir un débarquement sur la plage de La Baule[2].

Les deux grosses pièces d'artillerie lourde montées sur voie ferrée , suivies par cinq wagons de matériel et de munitions, arrivent en . Il s'agit de canons français de 240 mm Schneider Mle 1893-96 M « Colonies » ayant servi pendant la Première Guerre mondiale qui proviennent du parc de réserve générale d'artillerie de l'armée française[2].

Saisis par l'armée allemande à l'armistice du 22 juin 1940, ils sont emportés en Allemagne pour être testés avant d'être remis en service sur la côte Atlantique française. La batterie est finalement installée autour du moulin de Kermoisan, à environ 500 mètres à l'intérieur des terres, ce qui la rend invisible de la mer en cas de duel avec des navires. Deux aires de tir pour les canons sur rail sont raccordées directement à la ligne de Saint-Nazaire au Croisic[2].

Mais ces vieux canons, qui peuvent tirer très loin, présentent des limites. Ils souffrent notamment d'un manque de précision et en cas de tir contre un objectif marin, les obus peuvent tomber de manière très dispersée à plus de cent mètres autour de la cible. La cadence de tir est elle aussi problématique, avec une capacité d'un tir toutes les quatre minutes. Ces deux problèmes rendent les canons quasi inefficaces contre une cible marine mobile[2].

Fresque du U-96

La fresque présente sur site est une authentique peinture murale datant de la seconde guerre mondiale, peinte dans un bunker aujourd'hui disparu de la région nazairienne par un ouvrier allemand des chantiers navals. Elle présente le sous-marin U-96, popularisé par le film Das Boot (Le Bateau), sorti en 1982. Ce U-Boot, qui faisait partie de la 7e flottille de sous-marins allemands basée à Saint-Nazaire, arborait un blason représentant un poisson-scie, que l'on distingue sur le kiosque du sous-marin. Les fanions triangulaires accrochés au périscope de la fresque symbolisent chacun un bateau coulé par le sous-marin. La roue dentée qui entoure le sous-marin est inspirée de l'insigne qui était remis au personnel travaillant dans la base sous-marine de Saint-Nazaire[3].

La fresque ornait un mur d'un des quatre Torpedobunkers du camp de Certé, situé à Trignac, à quatre kilomètres de la base sous-marine de Saint-Nazaire. Ces bunkers de grande taille servaient au stockage des torpilles des U-Boots qui menaient la bataille de l'Atlantique. Ils abritaient aussi des ateliers, des magasins et des latrines pour le personnel[3].

Après la guerre, les bunkers de Certé sont abandonnés, puis réutilisés par des entreprises civiles comme entrepôts jusqu'en 2009, année de leur destruction. La fresque est découverte dans un des ateliers du bunker no 1 quelques jours avant sa démolition. L'équipe du musée du Grand Blockhaus entreprend de la soustraire à la destruction, opération techniquement facilitée par le fait que la fresque est peinte sur une cloison intérieure en briques. Légèrement endommagée lors de la découpe du mur, la fresque est restaurée avant d'être exposée au public[3].

Notes et références

  1. Poste de commandement du mur de l'Atlantique, panneau de présentation du Grand Blockhaus, consulté sur site en novembre 2015
  2. Les canons sur le rail de Batz-sur-Mer, panneau de présentation d'un canon, consulté sur site en novembre 2015
  3. La fresque du U-96, panneau de présentation consulté sur site en novembre 2015

Voir aussi

Articles connexes

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