Laura Alcoba

Laura Alcoba est une femme de lettres française , née en Argentine en .

Biographie

Autrice de langue française et traductrice[1], Laura Alcoba est aussi maître de conférences à l’université Paris-Nanterre. Au mois d', elle rejoint les éditions du Seuil comme éditrice chargée du domaine hispanique, fonction qu'elle quitte en .

Après avoir intégré en 1989 l’École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses en lettres modernes, elle travaille sous la direction de Florence Delay sur Ramón Gómez de la Serna. Par la suite, elle passe l’agrégation d’espagnol puis soutient un doctorat sous la direction d'Augustin Redondo sur « La question du regard dans le Viaje de Turquía » : elle dédie à ce dialogue anonyme du milieu du XVIe siècle de nombreux articles de recherche, tant en langue espagnole qu’en français[2],[3]. À partir de 2007, elle se consacre essentiellement à l’écriture.

En 2007, elle publie aux éditions Gallimard son premier roman, Manèges, où elle évoque un épisode de son enfance argentine sous la dictature militaire. Ce premier roman est traduit en espagnol (Edhasa), anglais (Portobello Books), allemand (Insel Verlag), italien (Piemme) et serbe (Arhipelag). Sous le titre de La casa de los conejos, le livre reçoit un grand écho en Argentine dès sa parution en langue espagnole. La version espagnole a été réalisée par le romancier argentin Leopoldo Brizuela. La version anglaise, The Rabbit House, publiée par Portobello Books à Londres, y est adaptée au mois de pour la radio (BBC-Radio 4). Sous le titre espagnol de La casa de los conejos, le livre a été adapté au cinéma en 2020 par Valeria Selinger et sélectionné dans plusieurs festivals internationaux, comme le Festival international du film de Kiev Molodist en 2021.

En 2009, elle publie Jardin blanc, roman inspiré d’un épisode peu connu de la vie d’Ava Gardner et du Général Juan Perón, à savoir leur bref voisinage à Madrid. Ce deuxième livre est traduit en espagnol par le poète Jorge Fondebrider.

En , Laura Alcoba publie son troisième roman, Les Passagers de l’Anna C., qui a également été traduit en espagnol et en catalan. Comme pour son premier roman, c'est l'écrivain argentin Leopoldo Brizuela qui en signe la version espagnole. L’auteur y reconstruit le voyage qu’effectuent au milieu des années 1960 une poignée de jeunes Argentins quittant leur pays clandestinement pour rejoindre Cuba et, au bout du voyage, Che Guevara. Elle compose ce livre à partir de souvenirs des rares survivants de ce voyage, dont ses parents faisaient partie et au cours duquel elle est née.

En , elle publie Le Bleu des abeilles, roman inspiré de son arrivée en France, à l’âge de dix ans. Le roman évoque notamment la correspondance qu’elle entretenait à l’époque avec son père, alors prisonnier politique en Argentine, la découverte de la France et l’apprentissage de la langue française, entre libération et éblouissement. À l'automne 2013, ce dernier livre est sélectionné pour le prix Fémina et le prix Médicis.

En , La Danse de l'araignée poursuit le récit engagé dans Manèges et Le Bleu des abeilles, ces trois titres formant une sorte de trilogie. Ce troisième volet est centré sur le temps de l'adolescence, des interrogations et des changements de cet âge abordé depuis l'exil et en l'absence du père. Ce roman a reçu le Prix Marcel Pagnol 2017. Comme tous les autres romans de Laura Alcoba, la première édition de ce livre a été publiée dans la Collection Blanche des éditions Gallimard.

Laura Alcoba a par ailleurs traduit des nouvelles, des pièces de théâtre et des romans d’auteurs aussi différents qu’Iván Thays, Pedro Calderón de la Barca, Selva Almada, Yuri Herrera et Fernanda Melchor.

En 2013, elle reçoit le prix de soutien de la Fondation Del Duca. Le Prix Marcel Pagnol 2017[4] a couronné son roman La Danse de l'araignée.

Laura Alcoba est membre du jury du prix Nicolas-Bouvier et du prix François Billetdoux. Elle est également membre de la commission de l'écrit de la SCAM et en tant que telle du jury du prix Yourcenar.

Œuvres

  • Manèges, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Blanche », 2007, 142 p. (ISBN 978-2-07-078203-1)[5] et Folio no 5883 (ISBN 9782070462438).
  • Jardin blanc, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Blanche », 2009, 166 p. (ISBN 978-2-07-012604-0)[6]
  • Les Passagers de l’« Anna C. », Paris, Éditions Gallimard, coll. « Blanche », 2011, 220 p. (ISBN 978-2-07-013492-2)[7],[8]
  • Le Bleu des abeilles, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Blanche », 2013, 128 p. (ISBN 978-2-07-014214-9) et Folio (ISBN 9782070465972).
  • "Hong Kong en Valois" dans Ça ne veut pas rien dire, MEET, 2012.
  • "Le Canard d’Usher" dans Lettres Nomades, ed. La Contre Allée, 2014.
  • "Le Vieux Fauteuil" dans Me lo llevaré a la sepultura, MALBA, 2016[9].
  • La Danse de l’araignée, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Blanche », 2017, 160 p. (ISBN 978-2-07-019787-3)

Traductions

Adaptation radiophonique

  • The Rabbit House (Manèges), trad. de Polly McClean, adapt. radio de Sheila Yeger, BBC4, 2010[10]

Notes et références

  1. « Laura Alcoba, la funambule », sur Le Monde.fr (consulté le )
  2. in Littérature et exotisme, XVIe-XVIIe siècles, Paris, École des Chartes, 1998
  3. in Voz y Letra, Madrid, Arco Libros, n°IX/2, 1998
  4. Cécilia Lacour, « Le prix Marcel Pagnol 2017 est attribué à Laura Alcoba », sur Livres Hebdo (consulté le ).
  5. Christophe Combarieu, « Laura Alcoba : « Manèges, petite histoire argentine » », sur aufeminin.com (consulté le )
  6. Dominique Guiou, « Le cri du silence », sur Le Figaro, (consulté le )
  7. Dominique Guiou, « Laura Alcoba : Les Passagers de l'Anna C. », sur Le Figaro, (consulté le )
  8. Baptiste Liger, « Les passagers de l'Anna C., par Laura Alcoba », sur L'Express.fr, (consulté le )
  9. « Presentación Me lo llevaré a la sepultura | Malba », sur www.malba.org.ar (consulté le )
  10. « The Rabbit House, Going Underground », sur BBC Radio 4 (consulté le )

Liens externes

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