Lascars (film)

Lascars est un film d'animation franco-allemand réalisé par Albert Pereira-Lazaro et Emmanuel Klotz et sorti en 2009, basé sur la série d'animation française du même nom créée par Boris Dolivet et six de ses compagnons et diffusée à partir de l'an 2000 sur Canal+.

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Lascars
Logo de Lascars.
Réalisation Albert Pereira-Lazaro
Emmanuel Klotz
Scénario Alexis Dolivet
Eldiablo
IZM
Acteurs principaux
Pays d’origine France
Allemagne
Genre Animation
Comédie
Durée 96 minutes
Sortie 2009


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Résumé du film

À Condé-sur-Ginette, situé en Seine-Saint-Denis, Tony Merguez et José Frelate, deux potes de banlieue, sont prêts à partir en vacances d'été à Santo Rico. Mais ils se font arnaquer et perdent leurs économies, ce qui les condamne à passer l'été dans leur cité.

Bien décidé à rattraper le coup, Tony tente de gagner de l'argent en vendant de l'herbe pour le compte de Zoran, la brute du quartier. De son côté, José accepte, sur les conseils de sa cousine Jenny, de travailler comme ouvrier dans le luxueux manoir du juge Santiépi, père de Clémence (une amie de Jenny). Le juge doit s'absenter durant une semaine et laisse à José le soin d'installer son sauna norvégien. Santiépi impose également à José la présence de Momo Guignard (un petit délinquant protégé du juge), chargé de le seconder dans sa tâche.

Pendant ce temps, Sammy et Narbé, deux autres habitants de Condé-sur-Ginette, se préparent à partir à Santo Rico, attisant la jalousie de leurs amis. Mais les deux compères, alcoolisés, se font éjecter de l'aéroport et doivent finir leurs vacances dans un parc aquatique (où ils restent également la nuit pour éviter de devoir rentrer chez eux).

En rentrant chez lui, Tony a la surprise de tomber sur la pulpeuse Manuella, une de ses conquêtes, qui s'est installée dans son appartement en son absence. La jeune femme se révèle être particulièrement possessive et envahissante. De son côté, José rencontre Clémence et tente de la séduire, malgré la concurrence de Momo.

Après que José ait refusé de l'aider dans son trafic, Tony s'associe à Casimir, un autre habitant de la cité, pour écouler la marchandise. Mais la vente ne décolle pas et Tony se fait embarquer par la police...avec son sac rempli d'herbe. Il est emmené au commissariat, mais constate que les agents l'ont fait venir pour fêter l'entrée de Manuella dans la police. Casimir de son côté parvient à vendre l'herbe et part manger dans le même restaurant que José, Clémence et Momo. Ce dernier a un accrochage avec Casimir, qui perd son argent pendant la bagarre. Dans le même temps, José et Clémence se rapprochent et finissent par échanger un baiser, puis par passer la nuit ensemble.

Malgré une salle pleine de policiers (pour la plupart des membres de la famille de Manuella) et la présence d'un chien de détection, Tony parvient à s'enfuir. Il prend alors la décision de quitter la jeune femme, qui devient de plus en plus accaparante. Mais cette dernière ne l'entend pas de cette oreille et menotte Tony à leur lit. Il est toutefois libéré par Casimir, qui, catastrophé, lui apprend qu'il a perdu l'argent. Les deux associés paniquent en pensant à la réaction de Zoran, mais sont également confrontés à Manuella, plus violente que jamais. Tony finit par quitter son immeuble et se réfugie dans le manoir du juge pour échapper à sa compagne, bien décidée à le garder près d'elle par la force.

José accepte d'héberger son ami, qui l'aide à construire le sauna... et en profite pour vendre son herbe discrètement. De son côté, Momo investit l'argent volé à Casimir dans la production d'un film pornographique. Par hasard, le tournage se déroule dans le parc aquatique de Sammy et Narbé, qui parviennent à se faire passer pour des accessoiristes du film. José finit par trouver le sac de vente de Tony et le jette dans les toilettes du manoir en voyant arriver la voiture de police de Manuella, toujours à la recherche de Tony. Il parvient à la faire partir, mais chasse également Tony, lui reprochant d'avoir traîné dans les combines de Zoran. Ce dernier est prévenu de la disparition de son argent et, fou de rage, se rend chez Tony pour le tuer. Mais il est maîtrisé par Manuella qui, dans l'obscurité de l'appartement, le confond avec Tony et couche avec lui.

Momo et son équipe sont éjectés du parc aquatique, mais sont aidés par Clémence, qui accepte qu'ils finissent le film dans le sauna norvégien. À la suite d'un quiproquo, José pense que Clémence le trompe avec Momo et, effondré, décide d'organiser une immense fête payante dans le manoir, espérant rembourser Zoran. Avec l'aide de Tony (avec qui il s'est réconcilié), José remplit la demeure en un rien de temps, sans se douter que le juge Santiépi se prépare à revenir.

Tony, chargé de faire payer l'entrée de la fête, se fait dérober son argent par des voyous et se retrouve enfermé dans le sauna, qui se met accidentellement en marche. Clémence rentre à son tour et découvre avec stupeur la soirée organisée par José. Ce dernier, ivre et furieux, l'insulte, ce qui la fait partir, folle de rage et en pleurs. José se rend ensuite compte de son erreur après les explications de Momo, mais trop tard. Peu après, Zoran, qui a retrouvé la trace de Tony, arrive à son tour au manoir. Il attaque Tony à coups de tronçonneuse, mais José maîtrise la brute en l'assommant. Manuella, arrivée entretemps, embarque Zoran et rompt avec Tony.

Finalement, le juge rentre chez lui et trouve sa maison dévastée par la fête et la bagarre. Néanmoins, José se réconcilie avec Clémence et ressort avec elle. Pour punir les deux compères d'avoir saccagé sa demeure, le juge Santiépi leur compose une chanson préventive sur les mauvais comportements dans la rue (crachats, crottes de chien...) qui sera ensuite diffusée à la télévision. Leur image de voyous en ressort ternie et le juge se fait de l'argent sur leur dos.

De leur côté, Narbé et Sammy font l'admiration de tous les jeunes de la cité en prétendant être sortis avec des actrices pornos rencontrées sur le tournage. Quant à Zoran, il finit par s'installer avec Manuella.

Analyse

Le film "Lascars" est une comparaison de deux univers. Il s'agit d'une exposition des comportements d'individus en fonction de leur classe sociale. Cette vision est démontrée par un parallélisme constant dans l'oeuvre. Deux manières de réagir face à une situation commune sont toujours exposées au moyen de couples de personnages (José/Tony, Sammy/Narbé, Clémence/Manuella, Santiépi/Zorhan, Momo/Casimir). Ces couples ont aussi des "sous couples" en fonction des personnages avec qui ils sont associés (José/Momo, Tony/Casimir, etc).

Chaque binôme expose deux manières de réagir face à un problème commun. La "bonne" manière et la moins "bonne". Lorsque José et Tony sont contraints de trouver un nouveau financement, José se dirige vers la voie "juste" en effectuant des travaux de rénovation chez un Juge. Tony se dirige vers l'illégalité en vendant des substances illicites à crédit. Aussi, dans la situation de Sammy et Narbé, l'un va suggérer de cacher la honte de ne pas être parti en se réfugiant (dans des conditions dégradantes) à la piscine, tandis que l'autre suggèrera -en vain- de rentrer.

La "bonne" voie est constamment sabotée par l'autre choix. Aussi, la voie du "bien" n'est pas la plus évidente ni la plus simple d'accès dans le film. En effet, José n'obtient son travail que par l'aide de sa cousine Jenny. Il est le seul de la cité à avoir un travail "licite" pour une semaine. Les autres professions "licites" exposés concernent Manuella en tant que policière (que l'on découvre en tant que communauté dont Manuella a toujours fait partie par son milieu familial), Santièpi en tant que Juge(d'un milieu aisé), et le producteur de films pornographiques.

La comparaison la plus flagrante est celle opposant Clémence (bourgeoise) et Manuella (de la classe ouvrière). La femme bourgeoise est courtisée, par José, tandis que Manuella s'impose à Tony de façon obsessionnelle. On constate aussi un contraste dans leur physionomie : Clémence est fine, au corps élancé. Sa nudité est subtilement suggérée, elle arbore différentes tenues au cours du film, une peau et des cheveux brillants. Manuella conserve la même tenue dans la majorité du film et doit à plusieurs reprises ajuster la bretelle de ses vêtements. Sa féminité est moins soignée et sa nudité exposée. Sa diction est enfantine, tandis que Clémence s'exprime par une voix mature.

Santiépi et Zoran font aussi l'objet d'une comparaison dans le film. On fait contraster deux figures d'autorité. Zoran s'impose par son physique, la violence et l'intimidation. Santiépi, ne pouvant s'imposer physiquement s'impose en intimidant ses interlocuteurs. Les sanctions à la violation de leurs conditions sont proportionnelles à l'effet qu'ils inspirent aux protagonistes : Santiépi les condamne à des travaux d'intérêt généraux, (pour les dégâts de sa maison) tandis que Zoran tente de tuer Tony (puis José) pour un crédit non remboursé.

Il ne s'agit pas d'une critique du mode de vie de banlieue, au profit du mode de vie bourgeois ce dernier est aussi dépeint comme étant surfait/ridicule avec le chien de Santiépi, le côté "surjoué" de Clémence (qu'elle abandonne temporairement lors de la fête de José), la diction de Santiépi et sa taille.

Les deux univers sont dépeints de la manière la plus réaliste. En effet, le style caricatural finit par exposer l'effet réel que produisent les lieux montrés tels la Cité (de grandes tours), ou la Piscine (au coeur d'un réseaux de périphériques pollué).

Fiche technique

  • Titre : Lascars
  • Réalisation : Albert Pereira-Lazaro, Emmanuel Klotz
  • Scénario : IZM, Eldiablo, Alexis Dolivet, coécrit par Emmanuel Klotz
  • Musique : WolfGang Amedus Mozart
  • Direction musicale : Elias Cerreti
  • Direction d'animation : Thomas Digard
  • Auteur de la bible des personnages : Laurent Nicolas
  • Chefs lay-out et design : Max Braslavsky, Philippe Dentz, Julien Le Rolland
  • Chefs 3D et compositing : Michel Pecqueur
  • Chef décorateur : Patrice Suau
  • Chef monteur : Thibaud Caquot
  • Montage son : Bruno Guéraçague & Sylviane Bouget
  • Enregistrement et mixage : Bruno Mercère
  • Pays d'origine : Allemagne & France
  • Langue de tournage : français
  • Producteurs : Roch Lener, Philippe Gompel
  • Producteur exécutif : Emmanuel Franck
  • Sociétés de production : Millimages France, Studio 37, France 2 Cinéma, Toon's and Tales Allemagne
  • Société de distribution : BAC Films
  • Format : couleur1.85:1Son Dolby Digital SR DTS35 mm
  • Genre : Animation, comédie
  • Durée : 96 minutes
  • Budget : 7 500 000 €
  • Date de sortie : France :
  • Box-office :

Distribution

Accueil critique

Le film a également reçu un accueil critique généralement positif. Il obtient une note de 3,9/5 sur 21 critiques presse et 3,6/5 sur 458 critiques spectateurs sur AlloCiné.

Récompenses

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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