Lancelot-Théodore Turpin de Crissé

Lancelot-Théodore comte Turpin de Crissé, né à Paris le , et mort dans la même ville le , est un peintre et un collectionneur d'art français.

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Biographie

Peintre d'Histoire, de scène de genre, de paysage et d'architecture, Lancelot-Théodore Turpin de Crissé est né le à Paris. Il est le fils d'Henri Roland Lancelot Turpin de Crissé ( à Paris - vers 1799 à Philadelphie) et d'Émilie-Sophie de Montullé ( - ).

L'Ancien Régime, la Révolution et l'Empire (1782-1815)

Armes Turpin de Crissé.

Issu d'une famille d'artistes et de collectionneurs (dont sa grand-mère Élisabeth Haudry) ruinés avant la Révolution, il est protégé par son parrain l'archéologue Choiseul-Gouffier qui l'emmene en Suisse. Il lui commande et achète des tableaux pour le racheter de la conscription et l'envoie à Rome finir ses études.

De retour en France en 1809, il est accueili par la Reine Hortense. Caroline Bonaparte, reine consort de Naples, le prince Eugène et l'impératrice Joséphine lui accordent leur protection et il devient chambellan de cette dernière après son divorce de Napoléon jusqu'en 1815. Ils visitent ensemble la Savoie, la Suisse et l'Italie vers 1810. Un grand nombre de dessins rapportés de ses voyages traduisent son goût pour les arts, goût inculqué par son père, qui s'était rendu compte de ses dons précoces. La liaison amoureuse entre Joséphine et Turpin de Crissé est assumée et connue de tous.

Il expose au Salon de 1806 (année de sa médaille d'or) jusqu'en 1835, le plus souvent des vues d'Italie, telle la Vue de la façade de Santa Maria dei Miracoli à Venise, et des paysages historiques.

Il se lie avec Anne-Louis Girodet qui exerce une influence sur lui dans sa manière d'appréhender la technique du paysage. Le , il épouse sa cousine issue de germain, Adèle de Lesparda (1789-1861), fille de Jean, baron de Lesparda, président du canton de Montereau et conseiller général de Seine-et-Marne, et d'Adélaïde Haudry de Soucy, dont il n'eut pas d'enfant.

La Restauration (1815-1830)

Lors de la Restauration, il est nommé membre libre de l'Académie des Beaux-Arts et membre de la commission de Beaux-Arts en novembre 1816. Il devient membre du conseil des musées royaux en 1824, et inspecteur général du département des Beaux-Arts en 1825. La même année, il reçoit la croix de la Légion d'honneur et la charge de directeur de la gravure des cérémonies royales, chargé de l'Album du Sacre qui ne sera jamais réalisé. Il est nommé gentilhomme honoraire de la chambre du roi en 1829.

Durant cette période, il effectue trois voyages en Italie : en 1818 pour préparer le Salon de 1819, en 1824 pour compléter ses albums, et en 1829 pour sa nomination à l'Académie des Beaux-Arts de Venise. Il signe du monogramme « T T » surmonté de la croix comtale. Ses études et dessins des sept séjours italiens de jeunesse rassemblés en carnets sont publiés en 1828 sous le titre de Souvenirs du golfe de Naples, avec trente neuf planches d'après ses dessins, et dédicacés à la duchesse de Berry et à son fils le duc de Bordeaux.

La monarchie de Juillet (1830-1859)

Fervent légitimiste, il démissionne de ses fonctions à l'avènement de la monarchie de Juillet en 1830 pour rentrer dans sa vie privée.

En 1832, il présente quatre paysages à la Royal Academy de Londres.

Il présente encore des œuvres aux Salons de 1833, 1835 et 1837, et au salon de la Royale Académie de Londres en 1832. Il fait paraître Souvenirs du vieux Paris, exemples d'architecture de temps et de styles divers en 1835. Il continue à peindre et à militer en faveur des Bourbons jusqu'à sa mort, le à Paris, et est inhumé au cimetière parisien du Père-Lachaise (division 10)[1].

Le collectionneur

Lors de la Restauration, ayant hérité d'un cousin Lusignan, il se constitue un cabinet éclectique comprenant des œuvres de peintres contemporains : Jean-Joseph Bidauld, Merry-Joseph Blondel, Antoine-Félix Boisselier, Alexandre-François Caminade, Antoine-Laurent Castellan, Auguste Couder, André Giroux, François Marius Granet, Heim, Charles-Victor Moench-Munich, Jean-Charles Rémond, Louise-Joséphine Sarazin de Belmont, et surtout Jean Auguste Dominique Ingres (Paolo et Francesca, Musée des Beaux-Arts d'Angers). Il collectionne aussi quelques Primitifs, en particulier un triptyque de l'école d'Avignon provenant de la collection de son ami, le peintre Charles Révoil, et un diptyque donné à l'école flamande de la fin du XVe siècle, La Vierge et l'Enfant, ainsi que le Portrait équestre d'Henri IV de Jean-Baptiste Mauzaisse.

Il achète également de nombreuses antiquités et lègue ses collections au musée des beaux-arts d'Angers. Il avait été recueilli assez jeune au château d'Angrie, en Anjou, par une parente éloignée qui s'était ému du dénuement de sa mère en Angleterre, d'où son père était reparti seul émigrer en Amérique. La famille qui vivait jusque-là très chichement de la vente de gouaches sur ivoire trouva en Lancelot-Théodore une nouvelle source de revenus. Son premier tableau, Le passage de la Loire par les Vendéens de 1793, date de ces années noires dont il devait se souvenir lors de son second exil d'août 1830, évoquant dans une lettre[réf. nécessaire] « un talent qui allait pour la deuxième fois lui devenir nécessaire » et s'y exclamant « quel roman que ma vie ! »

Ces collections sont conservées depuis 1861 dans le logis Pincé de son ami le peintre Guillaume Bodinier.

Œuvres

Dates non documentées


Expositions

Une exposition consacrée à Lancelot-Théodore Turpin de Crissé eut lieu au musée des beaux-arts d'Angers du au . À cette occasion, le musée des beaux-arts de Boston y avait prêté le Temple of Antonius and Faustina et The bay of Naples. Cette exposition a été ensuite présentée à la bibliothèque Marmottan de Boulogne-Billancourt, du au .

Notes et références

  1. Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 336
  2. Marianne Delafond, De Le Brun à Vuillard : Catalogue d’exposition, Institut de France, , 205 p., p. 100-103
  3. Arthur Malo, « Amateur d’art : Salon », Connaissances des arts,
  4. Nationalmuseum
  5. L’Objet d’Art Jeanne Faton-Boyancé, « Actualité des salons », L’Objet d’Art, no 317, , p. 26

Annexes

Bibliographie

  • Collectif, Lancelot-Théodore Turpin de Crissé 1782-1859, [catalogue de l'exposition Angers-Boulogne-Billancourt], La Spezzia, édité par Somogy, 2006, (ISBN 2-7572-0044-5)

Iconographie

Lancelot Théodore Turpin de Crissé a été portraituré par :

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