Lambda Virginis

Lambda Virginis (λ Virginis / λ Vir) est une étoile binaire de la constellation zodiacale de la Vierge, visible à l'œil nu avec une magnitude apparente de 4,5. Elle porte également le nom traditionnel de Khambalia. Les deux composantes du système sont désignées Lambda Virginis A et Lambda Virginis B. Les mesures de parallaxe la placent à une distance de 173 a.l. (53 pc) du Soleil[3].

Lambda Virginis
(Khambalia)
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 14h 19m 06,5923s[1]
Déclinaison −13° 22 15,9459[1]
Constellation Vierge
Magnitude apparente 4,52[2]
(5,00/+ 5,63)[3]

Localisation dans la constellation : Vierge

Caractéristiques
Type spectral A1V[4]
(A1V/+ A1V)[3]
Indice U-B 0,12[2]/
Indice B-V 0,12[2]/
Variabilité suspectée[5]/
Astrométrie
Vitesse radiale −10,9 km/s[6]
Mouvement propre μα = −15,91 mas/a[1]
μδ = +28,92 mas/a[1]
Parallaxe 18,81 ± 0,10 mas[3]
Distance 173,4±0,9 a.l. (53,2 pc)
Magnitude absolue 0,73[7]/
Caractéristiques physiques
Masse 1,897 M/1,721 M[3]
Rayon 2,35 R/1,84 R[3]
Gravité de surface (log g) 3,97/4,14[3]
Luminosité 20,84 ± 0,25 L/12,58 ± 0,16 L[3]
Température 8 280 ± 200 K/8 280 ± 200 K[8]
Métallicité 0,0097 [Fe/H][3]/
Rotation 36 ± 1 km/s/10 ± 2 km/s[3]
Âge 935 × 106 a[3]
Lambda Virginis A et B
Compagnon λ Vir B
Demi-grand axe (a) 19,759 ± 0,079 mas
Excentricité (e) 0,0610 ± 0,0036
Période (P) 206,732 1 ± 0,004 0 j
Inclinaison (i) 109,86 ± 0,24°
Argument du périastre (ω) 272,28 ± 0,46°
Longitude du nœud ascendant (Ω) 196,40 ± 0,22°
Époque du périastre (τ) 53 070,30 ± 0,32 JJ

Autres désignations

Khambalia, λ Vir, 100 Vir (Flamsteed), HR 5359, HD 125337, HIP 69974, BD-12 4018, FK5 1371, SAO 158489, NSV 6621[9]

Nomenclature

Lambda Virginis (λ Virginis) est la désignation de Bayer du système. La désignation des deux composantes comme Lambda Virginis A et B découle de la convention utilisée par le Washington Multiplicity Catalog (WMC) pour les systèmes d'étoiles multiples et adoptée par l'Union astronomique internationale (UAI)[10].

L'étoile se trouve dans la station lunaire à qui le nom de χαμβαλια (khambalia) a été donné[11] dans une liste copte de stations lunaires manuscrites, qui, selon Walter Ewing Crum, étaient soit en grec « dégradé », soit, dans quelques cas, des équivalents coptes de noms grecs. Étant donné que les Grecs n'utilisaient pas de stations lunaires, l'origine de ces noms est inconnue[12]. La source d'Allen[13] traduit le nom par « le tordu », et l'identifie avec le mot grec γαμψωλή gampsôlê, que Liddell et Scott identifient comme une variante de γαμψότης gampsotês « courbure, forme crochue » (le copte ne possède pas de son /ɡ/, et utilise donc souvent k pour retranscrire le g dans les mots grecs, quoique kh n'est pas usuel.).

En 2016, l'UAI a organisé un groupe de travail sur les noms d'étoiles[14] afin de répertorier et de normaliser les noms propres pour les étoiles. Le groupe de travail a décidé d'attribuer des noms propres aux étoiles individuelles plutôt qu'aux systèmes entiers[15]. Il a approuvé le nom Khambalia pour la composante Lambda Virginis A le et il figure désormais dans la liste des noms d'étoiles approuvés par l'UAI[16].

En Chine, Lambda Virginis fait partie de l'astérisme 亢宿 (Kàng Xiù), signifiant Cou, qui comprend également Kappa Virginis, Iota Virginis et Phi Virginis[17]. Lambda Virginis elle-même est connue comme 亢宿四 (Kàngsusì), « la quatrième étoile du Cou ».

Propriétés

Lambda Virginis est une étoile binaire spectroscopique à raies doubles[18] dont la période orbitale est de 206,7 jours et avec une excentricité très faible de 0,0610. Le demi-grand axe du système équivaut dans le ciel à une taille angulaire de 0,02 seconde d'arc, ce qui, considérant sa distance, correspond à une séparation physique de 1,050 ± 0,007 ua. Son orbite est inclinée selon un angle de 110° par rapport à la ligne de mire de la Terre. Les théories prédisent que l'orbite des étoiles pourrait éventuellement se circulariser et que leur vitesse de rotation deviendra synchrone avec leur mouvement orbital. Cela se produira lorsque les étoiles seront âgées de plus de 1,2 milliard d'années, alors que leur âge actuel est estimé à 935 millions d'années[3].

Le spectre combiné des deux composantes de Lambda Virginis leur donne un type spectral A1V[4], ce qui correspond à une étoile blanche de la séquence principale. Elles ont une magnitude apparente de +5.0 et de +5.6 respectivement[3]. De plus, ce sont deux étoiles chimiquement particulières de type Am[18]. Lambda Virginis A semble tourner sur elle-même environ 3,5 fois plus rapidement que sa compagne[3].

Notes et références

  1. (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy and Astrophysics, vol. 474, no 2, , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  2. (en) J.-C. Mermilliod, « Compilation of Eggen's UBV data, transformed to UBV (unpublished) », Catalogue of Eggen's UBV data, SIMBAD, (Bibcode 1986EgUBV........0M)
  3. (en) M. Zhao et al., « Physical Orbit for λ Virginis and a Test of Stellar Evolution Models », The Astrophysical Journal, vol. 659, no 1, , p. 626–641 (DOI 10.1086/511415, Bibcode 2007ApJ...659..626Z, arXiv astro-ph/0612135)
  4. (en) N. Houk et M. Smith-Moore, Michigan Catalogue of Two-dimensional Spectral Types for the HD Stars, vol. 4, (Bibcode 1988mcts.book.....H)
  5. (en) N. N Samus', E. V. Kazarovets et al., « General Catalogue of Variable Stars: NSV and supplement », Astronomy Reports, vol. 61, no 1, , p. 80 (DOI 10.1134/S1063772917010085, Bibcode 2017ARep...61...80S)
  6. (en) R. E. Wilson, General Catalogue of Stellar Radial Velocities, Carnegie Institute of Washington, D.C., (Bibcode 1953GCRV..C......0W)
  7. (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5, , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
  8. (en) Helmut A. Abt et Nidia I. Morrell, « The Relation between Rotational Velocities and Spectral Peculiarities among A-Type Stars », Astrophysical Journal Supplement, vol. 99, , p. 135 (DOI 10.1086/192182, Bibcode 1995ApJS...99..135A)
  9. (en) * lam Vir -- Spectroscopic binary sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  10. (en) F. V. Hessman et al. « On the naming convention used for multiple star systems and extrasolar planets », {{{year}}}.
  11. (en) R. H. Allen, Star Names: Their Lore and Meaning, New York, Dover Publications Inc, (réimpr. 1963) (1re éd. 1899) (ISBN 0-486-21079-0, lire en ligne), p. 472
  12. (en) Stefan Weinstock, « Lunar Mansions and Early Calendars », Journal of Hellenic Studies, vol. 69, , p. 48-69
    Voir station 16 dans la note 12 de pied de page
  13. (en) Brown Jr. Robert, « Euphratean Stellar Researches, part V », Proceedings of the Society of Biblical Archeology, vol. xviii, no cxxxiv, , p. 25-44
    Voir page 33
  14. « IAU Working Group on Star Names (WGSN) » (consulté le )
  15. « WG Triennial Report (2015-2018) - Star Names » (consulté le ), p. 5
  16. « Naming Stars », IAU.org (consulté le )
  17. (zh) AEEA (Activities of Exhibition and Education in Astronomy) 天文教育資訊網 2006 年 6 月 28 日
  18. (en) J. D. Monnier et al., « First Results with the IOTA3 Imaging Interferometer: The Spectroscopic Binaries λ Virginis and WR 140 », The Astrophysical Journal, vol. 602, no 1, , p. L57–L60 (DOI 10.1086/382213, Bibcode 2004ApJ...602L..57M, arXiv astro-ph/0401268)

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