Lac de Chalain

Le lac de Chalain est un lac glaciaire de 232 hectares (un des plus grands lacs naturels de France) dans la reculée de Chalain, du massif du Jura, entre les communes de Fontenu, Marigny, et Doucier, dans le Jura, en Bourgogne-Franche-Comté. Ses vestiges de cité lacustre néolithique (-4000 à -750) du lac de Chalain (rive occidentale) à l'extrémité ouest du lac, et du Grand Lac de Clairvaux à 20 km au sud-ouest, sont classés aux monuments historiques depuis 1911, ainsi qu'au Patrimoine mondial de l'Humanité (non ouvert au public).

Lac de Chalain

Vue du lac de Chalain depuis un ULM.
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Jura
Géographie
Coordonnées 46° 40′ 15″ N, 5° 47′ 29″ E
Type Lac glaciaire
Montagne Jura
Superficie 2,32 km2
Longueur 2,7 km
Largeur 1,1 km
Altitude 486 m
Profondeur
 · Maximale
 · Moyenne

32 m
16,2 m
Hydrographie
Bassin versant 44 km2
Émissaire(s) Bief de l'Œuf, puis l'Ain
Géolocalisation sur la carte : Jura
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Géolocalisation sur la carte : France

Présentation géographique

Ce lac glaciaire est le plus grand lac naturel du département, avec un site dans une reculée caractéristique. Il est créé par un glacier du Quaternaire. Ses falaises calcaires de 60 à 80 m encadrent le plan d'eau rectangulaire de 232 hectares avec près de km de long, plus de km de large et une profondeur maximale de plus de 30 m (chiffres précis : 2 700 m pour la longueur, 1 100 m pour la largeur et 16,2 m pour la profondeur moyenne). La reculée est orientée est-ouest et débouche sur la combe d'Ain : le déversoir du lac constitue un bief de km, le Bief de l'Œuf, qui entraîne une turbine de production d'électricité avant de rejoindre la rivière.

Il est alimenté par plusieurs sources et résurgences qui parcourent souterrainement le relief karstique jurassien depuis les plateaux supérieurs et les lac de Narlay et lac du Vernois. Le belvédère de Fontenu offre une vue panoramique sur le lac.

Histoire

La présence humaine est très ancienne, comme sur les lacs de Clairvaux, et notamment attestée par les fouilles menées en 1904 sur le lac de Chalain (rive occidentale) à l'extrémité ouest, lors de l'aménagement du Bief de l'Œuf pour la production d'un centrale hydroélectrique EDF, et reprises dans les années récentes ont mis au jour une implantation s'étendant de -4000 à -750.

D'importants vestiges d'une cité lacustre occupée du Néolithique jusqu'à l'âge du bronze, et une importante collection d'objets, outils, armes, vêtements, chaussure, en bois, tissus, cuir, et poterie... remarquablement préservés par les sédiments du lac, sont regroupés au musée d’archéologie du Jura de Lons-le-Saunier (avec ceux du Grand Lac de Clairvaux à 20 km au sud-ouest) en particulier une pirogue de 9,35 m, creusée dans un tronc de chêne et parfaitement conservée dans les marnes du bord du lac qui n'avait d'ailleurs pas exactement la même configuration qu'aujourd'hui. On l'a d'abord crue néolithique, mais la dendrochronologie a montré qu'elle a été taillée aux environs de -1000, (en -959 exactement), soit à l'âge du bronze final[1]. Elle reposait d'ailleurs parmi les vestiges d'une cité lacustre également datée de l'âge du bronze, dont les fondations étaient constituées de poutres et de planches de sapin croisées à angle droit[2]. De nombreuses maisons de torchis construites sur pilotis étaient construites sur les berges du lac, éventuellement dans des zones de bosquets inondés rongés par les castors (dont les traces de dents ont été conservées sur des bois immergés du lac de Clairvaux). Des bryophytes étaient mélangés à la terre des murs, pour la consolider et peut-être la rendre plus isolante, dont par Neckera crispa Hedw[2], il y a 5000 ans sur les maisons lacustres construites sur pilotis sur les rives des lacs de Chalain[3] et lacs de Clairvaux[4] (Jura). Le site est classé aux Monuments Historiques depuis 1911. Une partie de ce patrimoine a été dégradée par des travaux récents, par l'abaissement artificiel en 1904 du niveau du lac, par des travaux de captage pour l'hydroélectricité qui ont fait baisser le niveau du lac de 8 mètres en quelques jours, ce qui a permis à la fois la découverte du site archéologique et détruit probablement deux tiers des couches du Néolithique et de l'âge du bronze. Le village lacustre s'est effondré à ce moment-là. En périphérie, en outre, « la mise en culture du bas-marais et le développement des labours profonds » et du drainage de la nappe phréatique. « Les ruines du village ont énormément souffert de l'utilisation de ces plages naturelles par les baigneurs qui, pendant près de vingt ans, ont arraché les poteaux néolithiques qui les gênaient dans leurs activités de loisir. Chalain 5 est un hameau du début du XXXe siècle, construit avec de très gros poteaux en chêne »[2]. Les fouilles ont été arrêtées début par manque de crédit.

Au Moyen Âge le château-relais de chasse de Chalain est construit vers le XIIIe siècle sur une légère butte dans le fond de la reculée. Plusieurs fois remanié au cours des siècles (principalement aux XVIe et XVIIIe siècles), il est abandonné puis incendié accidentellement en août 1945. Le lac et le domaine qui l'entoure sont acquis par divers propriétaires dont la famille Blandin en 1693 (seigneurs de Chalain et de Fontenu, dont la branche locale s'est éteinte dans les années 1960). L'ensemble est alors acquis par le département du Jura.

Écologie, environnement

Le lac contient une épaisse couche de sédiment de type craie lacustre.

Dans sa partie centrale, l'extrémité occidentale du lac abrite sur la zone de craies lacustres émergées à l'étiage, un rivage de haut intérêt botanique, avec des espèces protégées et inscrites sur la liste rouge des espèces menacées, devant faire l'objet d'une protection absolue. Cette bordure du bas marais calcicole est très vulnérable au piétinement. L'accès y a donc été interdit afin de protéger ces complexes paysagers intéressants et sites archéologiques protégés au titre des monuments historiques[2].

Activités

Le lac de Chalain est depuis les années 1950 la propriété du département du Jura qui a aménagé à l'extrémité Est un centre touristique important avec son camping haut de gamme et sa base de loisirs, dont la gestion est assurée par la Régie départementale du Domaine de Chalain (qui gère également le camping du Domaine de Surchauffant au bord du lac de Vouglans). Les touristes francs-comtois mais aussi européens (néerlandais, anglais, suisses…) affluent. Le lac est ainsi un élément important du développement touristique de la région, avec ses restaurants et chambres d’hôtes alentour... L'accès au parking du domaine, quelle que soit la plage, est payant en juillet/août[5].

De nombreuses activités nautiques de loisir y sont pratiquées à la belle saison, dont la baignade, canoë, voile, planche à voile, plongée, et la pêche (brochet, perche, corégone). La navigation à moteur est interdite pour préserver le calme et l'environnement. La rive constitue une longue plage très fréquentée et en partie surveillée à laquelle s'ajoutent les aménagements des communes de Marigny et de Doucier à chaque coin de l'extrémité ouest. Une MFR (Maison Familiale et Rurale) est constituée d'une base nautique ainsi que de classes des 3e et 4e. La MFR de Chalain dispose de la 2e plus grande salle omnisports de France) également installée en bord de lac, sur la commune de Doucier. Le naturisme est officiellement autorisé sur une plage au nord du lac, avec une pancarte en indiquant l'accès depuis le sentier.

Notes et références

  1. Art. de Futura Science
  2. Poser les parois, illustration d'un clayonnage posé comme une vannerie de noisetier à l'imitation de découvertes archéologiques (Ministère de la Culture, France), consulté 2011/02/24
  3. habitat préhistorique du Lac de Chalain, Ministère de la Culture
  4. Habitat préhistorique de Clairvaux, Ministère de la culture
  5. Lac de Chalain - Page Tourisme du Jura

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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