La Monstrueuse Parade

La Monstrueuse Parade, souvent désigné sous son titre anglais original Freaks, est un film américain réalisé par Tod Browning, sorti en 1932. Le film a également été exploité sous d’autres titres : Barnum[1] en France, Forbidden Love, The Monster Show ou Nature's Mistakes[2] en anglais.

Pour les articles homonymes, voir La Monstrueuse Parade (homonymie) et Freaks.

La Monstrueuse Parade
Image promotionnelle de 1932
Titre original Freaks
Réalisation Tod Browning
Scénario Willis Goldbeck
Acteurs principaux
Sociétés de production MGM (Metro-Goldwyn-Mayer)
Pays d’origine États-Unis
Genre Horreur
Drame
Durée 64 minutes
Sortie 1932


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Lors de sa première projection, le film est un échec public et critique retentissant, notamment en raison de l'emploi de vrais phénomènes de foires comme comédiens. Réputé perdu ou détruit après la Seconde Guerre mondiale, le film est redécouvert dans les années 1960 et acquiert un statut de film culte.

Synopsis

Olga Baclanova (Cléopâtre) sur une image promotionnelle du film.

L'histoire se déroule dans les années 1930, dans le cirque Tetrallini en tournée à travers l'Europe.

Hans, une personne atteinte de nanisme (dit « lilliputien »), illusionniste, fiancé à l'écuyère Frieda, une naine elle aussi, tombe amoureux de la grande et belle Cléopâtre, la trapéziste. Au départ, celle-ci, amusée, se moque doucement de lui, acceptant ses avances et surtout ses cadeaux, sous l’œil jaloux et impuissant de Frieda. De son côté, Cléopâtre cultive en secret sa relation avec le beau et fort Hercule, le Monsieur muscle du cirque. Ainsi lorsqu'ils apprennent que Hans a hérité d'une fortune, ce qui n'était qu'un jeu se transforme en plan machiavélique.

La troupe du cirque, composée de gens atteints de diverses malformations spectaculaires, victimes des moqueries de la belle Cléopâtre, se révolteront et finiront par se venger.

Fiche technique

Distribution

Et, parmi les acteurs non crédités :

Autour du film

Le succès de Dracula de Tod Browning et l'annonce de Frankenstein de James Whale, deux productions de la Universal, firent craindre à Irving Thalberg qui dirigeait la production de la MGM (Metro-Goldwyn-Mayer) de laisser trop le champ libre à la Universal : si le genre fantastique allait se révéler un filon, la MGM se devait d'y participer. Irving Thalberg demanda alors au scénariste Willis Goldbeck de lui fournir quelque chose de « plus horrifiant » que Frankenstein. Il reconnut, après avoir lu le scénario de Freaks « J'ai demandé quelque chose d'horrifiant et je l'ai eu. » qu'il restait à trouver un réalisateur aussi talentueux que James Whale (qui était chez Universal). La réponse était évidente : ce serait Tod Browning. Irving Thalberg connaissait Tod Browning depuis longtemps, pour avoir été le producteur de la plupart de ses films. Le sujet du film a tout pour fasciner Tod Browning, notamment des créatures étranges (Tod Browning possédait un cirque). Freaks est interprété par de véritables êtres humains victimes de malformations de naissance. Les spectateurs ne peuvent donc plus être rassurés car les créatures de Freaks sont dans la réalité comme dans le film. Approchées, Jean Harlow et Myrna Loy refusèrent de prendre part au film [3]. Le tournage commence le et se termine à la fin de l'année 1931. Une preview est organisée le , mais le public n'aime pas, jugeant le film trop terrifiant. Le film est remonté par la suite, mais le réalisateur trouve difficile de voir supprimer des scènes qu'il apprécie particulièrement. Dans le montage original, une scène a été retirée. La scène en question apparaissait à la fin, quand Cléopâtre fuit les monstres et Hans sous la pluie. Dans la scène originale, Cléopâtre tombe et ses jambes sont frappées par la foudre, puis son corps est recouvert de feuillages et de branchages (d'où sa métamorphose à la fin du film). Cette scène a été supprimée, car le public jugeait le comportement de Hans trop agressif.

Impact culturel

Freaks est désormais un classique du cinéma, et le film qui rend le plus grand hommage à ce chef-d'œuvre est certainement Elephant Man de David Lynch, où l'on retrouve les mêmes thématiques.

Dans la troisième histoire de l'épisode 2 de la saison 25 des Simpson (Simpson Horror Show XXIV), Homer est Hercule et Marge est Cléopâtre. Marge épouse Hans et Homer est transformé en monstre.

La saison 4 d'American Horror Story, intitulée Freak Show, fait référence à La Monstrueuse Parade. Cette saison traite en effet des freaks et fait de nombreux clins d'œil au film de 1932.

En 1990, le groupe français Les Tétines Noires publie l'album Fauvismes et Pense-bête, sur lequel figure le titre Freaks, dont les paroles sont directement inspirées du scénario et des personnages du film.

En 2003, le frère et la sœur du film Innocents: The Dreamers acceptent parmi eux Matthew, au son de la chanson de Freaks : We accept you one of us.

En 2005, le groupe Weepers Circus publie - chez ArtDisto et Universal Music Publishings - un concept-album intitulé La Monstrueuse parade, qui est un hommage au film.

En 2013, dans le film Le Loup de Wall Street, les acteurs chantent ensemble « we accept you one of us » (« on t’accepte parmi nous ») en référence au film d'une manière ironique, mettant en évidence la cupidité des personnages.

En 2015, le romancier Fabrice Bourland publie Hollywood Monsters dans la collection « Grands Détectives » chez 10/18, qui est un hommage appuyé à Freaks. Les références au film sont multiples, et une courte scène de l'épilogue se situe dans la demeure de Tod Browning, au 808 North Rodeo Drive, face au Beverly Hills Hotel.

La chanson Pinhead du groupe The Ramones démarre et se termine par la phrase « Gabba Gabba We accept you one of us ». C'est resté l'une des phrases de ralliement du groupe qui portait régulièrement des pancartes avec la phrase écrite dessus lors de ses concerts.

Notes et références

  1. Encyclo-ciné
  2. (en) « 11 Astonishing Facts About Freaks », sur Mental Floss
  3. Hollywood Death and Scandal Sites: Seventeen Driving Tours with Directions (2015) - E.J. Fleming - p.21

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Patrick Brion, Les secrets d'Hollywood, Paris, Librairie Vuibert, , 281 p. (ISBN 978-2-311-00301-7)

Liens externes

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