La Lettre écarlate (roman)

La Lettre écarlate (titre original en anglais : The Scarlet Letter) est un roman américain de Nathaniel Hawthorne, publié en 1850.

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La Lettre écarlate
Auteur Nathaniel Hawthorne
Pays États-Unis
Genre Roman gothique
Roman historique
Roman d'amour
Version originale
Langue Anglais
Titre The Scarlet Letter
Éditeur Ticknor, Reed & Fields
Lieu de parution Boston
Date de parution 1850
Version française
Traducteur Marie Canavaggia
Éditeur La Nouvelle Édition
Collection Bibliothèque américaine
Lieu de parution Paris
Date de parution 1945
Nombre de pages 315

Résumé

La Lettre écarlate relate l'histoire d'Hester Prynne, une jeune femme vivant dans une communauté puritaine à Boston dans le Massachusetts.

L'action du roman se situe entre 1642 et 1649. Hester Prynne, au début du roman, se voit condamnée par la société à porter sur la poitrine la lettre A, qui symbolise initialement l'adultère, mais dont la signification change au cours du roman, A pouvant désigner Abilité ou Ange. En effet, elle est accusée d'avoir péché avec un homme du village, dont elle refuse de dévoiler le nom, et d'avoir eu un enfant avec lui.

Au même moment, son mari légitime revient après de longues années d'absence dans la communauté de Boston et découvre que sa femme est accusée de la plus infâme des trahisons. Lui, sous le nom de Roger Chillingworth, est médecin et a vécu avec les Indiens, ce qui a révélé sa nature sauvage et cruelle.

Celui-ci veut venger son honneur et se jure de retrouver le coupable car il refuse que sa femme endure seule la punition infligée par la société intolérante dans laquelle ils vivent. Roger Chillingworth se doute qu'il s'agit, en réalité, du pasteur de la communauté, Arthur Dimmesdale. En effet, celui-ci semble rongé par la culpabilité, vit replié sur lui-même et se flagelle en guise de punition. Roger Chillingworth se jure alors de le pousser à bout pour le faire avouer ou même pour que celui-ci en vienne à se suicider.

Hester Prynne essaie de mettre le pasteur en garde contre son mari. Dimmesdale, indifférent à son propre sort, ne réagit pas et se laisse consumer par la culpabilité. Il finira par avouer sa faute en plein jour, sur le pilori, Hester Prynne et leur fille Pearl à ses côtés, ne pouvant plus vivre avec ce fardeau qui le rongeait un peu plus chaque jour.

La Lettre écarlate par Hugues Merle, 1861. Hester Prynne et Pearl sont au premier plan. Arthur Dimmesdale et Roger Chillingworth sont en arrière plan (Walters Art Museum).

Commentaires sur l'œuvre

La Lettre écarlate compte parmi les premiers romans de la littérature américaine. C'est un roman historique à plusieurs points de vue. Tout d'abord, il est un pamphlet virulent contre la société puritaine, arrivée en Amérique en 1620 et fondatrice des treize colonies de la côte Est. Les ancêtres de Nathaniel Hawthorne étaient eux-mêmes des puritains et avaient pris part à la chasse aux sorcières de 1692. Honteux de ce passé violent et intolérant, le jeune Nathaniel Hathorne changera même son nom de famille en Hawthorne.

C'est donc une dénonciation du puritanisme et de ses lois qui sont une entrave à la dignité et à la liberté individuelle. Hester Prynne n'est pas plus coupable que les autres. D'ailleurs à la fin du roman, elle se rachète à leurs yeux en aidant les plus démunis et en apportant une réponse aux femmes de la communauté.

La peinture que fait Hawthorne des autres membres de cette communauté, et en particulier celle de ses dirigeants, met en exergue l'hypocrisie de cette société, soucieuse de garder un équilibre moral digne mais incapable de voir les vrais travers des membres qui la constituent.

La Lettre écarlate est aussi, et surtout, un roman sur l'art. En effet, Hester Prynne a recouvert sa lettre de fil d'or pour mettre en valeur non seulement son péché mais aussi le fait qu'elle ne peut être réduite à celui-ci. Elle est aussi douée pour les travaux d'aiguille et ce travail se rapporte à celui d'un artiste. D'ailleurs, cet art échappe complètement aux puritains, car ils la laissent arborer fièrement ce qui, en réalité, constitue un affront à ce qu'ils défendent.

Adaptations

Au cinéma

À la télévision

  • La Lettre écarlate est aussi le nom de l'épisode 13 de la saison 5 de la série américaine Nip/Tuck où il est fait une allusion à cette œuvre durant une consultation avec le Dr Troy.
  • Easy A, film de Will Gluck de 2010, raconte l'histoire d'Olive, qui, après avoir lancé la rumeur selon laquelle elle aurait perdu sa virginité, décide de porter le A de l'adultère afin de choquer son lycée. Dans le film, les lycéens étudient la Lettre écarlate et des extraits du film de 1926 y sont montrés.
  • C'est également le titre de l'épisode 2 de la saison 2 de la série américaine Mentalist[1].
  • Il en est également question dans l'épisode 7 de la saison 3 de Downton Abbey, dans l'épisode 5 de la saison 3 de Docteur Quinn : Femme Médecin, dans l'épisode 6 de la saison 9 d'Esprits criminels et dans l'épisode 15 de la saison 1 de S.W.A.T..
  • Dans l'épisode 8 de la première saison de la série On My Block, Monse lit un roman intitulé "The scarlett letter".
  • Dans l'épisode 8 de la première saison de la série Dolly Parton's Heartstrings, l'avocate Genevieve retrouve ce livre lorsqu'elle retourne dans sa chambre d'enfant après plusieurs années.

En bande dessinée

En littérature

L’œuvre est aussi largement évoquée par le personnage d'Aria dans le tome 4 des Menteuses, les romans ayant inspiré la célèbre série à succès pour adolescents Pretty Little Liars.

Le roman Ecarlate de Hillary Jordan en est une réinterprétation dans un futur où les États-Unis sont gouvernés par des intégristes religieux.

La naissance et la rédaction de l'œuvre sont relatées dans le roman Lettre américaine, consacré par Marie Goudot à Nathaniel Hawthorne (Libretto, 2018[4]).

Au théâtre

The Scarlet Letter librement inspiré de l’œuvre, dont le texte, la mise en scène, la scénographie, les costumes et le jeu par Angélica Liddell fut interprétée au théâtre national de la Colline lors de la saison 2018-2019[5].

Éditions françaises

Du roman de Hawthorne, il existe en français huit traductions signées Marie Canavaggia, Pierre Leyris, Charles Cestre, Henry Langon, Léon Perrin, Lucienne Molitor, M. Bennasy, Pierre Goubert

Bibliographie

Notes et références

Liens externes

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