Kwaito

Le kwaito est un genre musical ayant émergé à Johannesbourg, en Afrique du Sud, pendant les années 1990. Il s'agit d'une variante de musique house faisant usage d'échantillons sonores issus de musiques africaines. Caractérisé par un tempo moins rapide que les autres genres house, le kwaito se compose souvent de mélodies entraînantes, de boucles percussives, de lignes de basses profondes, et de parties vocales. Le genre est quelque peu similaire au hip-hop dans sa manière de chanter, rapper ou crier les paroles. Le producteur américain Diplo décrit le kwaito comme « du garage au ralenti », la musique la plus populaire chez les jeunesse noire en Afrique du Sud[1].

Kwaito
Origines stylistiques Hip-house, musique sud-africaine, hip-hop, dancehall
Origines culturelles Fin des années 1980 ; Afrique du Sud
Instruments typiques Synthétiseur, échantillonneur, percussions, chant, boîte à rythmes
Popularité Modérée
Scènes régionales Afrique du Sud, Namibie, Botswana

Histoire

Le kwaito émerge dans la ville de Soweto au moment où Nelson Mandela devient le premier président élu démocratiquement en Afrique du Sud[2]. La levée des sanctions économiques et politiques transforment rapidement l'industrie de la musique sud-africaine[3]. L'un des premiers singles kwaito à se populariser en Afrique du Sud est le titre Kaffir du musicien Arthur Mafokate, qui illustre la liberté d'expression désormais de vigueur dans le pays. La liberté retrouvée par les sud-africains permettent aux musiciens locaux de collaborer à l'international et ainsi de s'exprimer plus librement. De ce fait, le kwaito est également connu comme une nouvelle liberté d'expression, et de nombreux chants anti-apartheid y sont inclus[4]. Le kwaito est considéré comme le genre qui définit la génération qui émergera après l'apartheid[2].

Le groupe Bongo Maffin en 2008.

Les écoles locales se trouvent dans l'incapacité de trouver des programmes éducatifs, comme dans le domaine musical, pour stimuler la connaissance de leurs élèves. Le kwaito, qui ne requiert aucune théorie musicale mais qui fait usage de nombreux instruments, devient facilement accessible pour les habitants de ces villes locales[5]. Alors que le kwaito se popularise significativement en Afrique du Sud, des collaborations, comme celles entre les artistes de RnB Danny K et Mandoza, deviennent habituelles. Le kwaito attire l'attention de la presse écrite, en particulier la musique d'Arthur Sika Lekhekhe (une phrase en zoulou qui signifie littéralement « Couper la part en deux » mais qui veut exactement dire « Baise avec moi ») publiée en 2005. La chanson est bannie d'une chaîne de radio dirigée par la South African Broadcasting Corporation et Arthur se doit de rééditer sa vidéo après de nombreux plaintes de téléspectateurs choqués par les contenus à caractère sexuel. D'une manière similaire, le groupe Boom Shaka (en) est critiqué pour sa réédition du thème national sud-africain en version kwaito[6].

L'industrie du kwaito s'accroît rapidement et le genre devient très compétitif. Des artistes populaires du genre incluent Zola, Lebo Mathosa, Mandoza, Trompies, Mzekezeke, Brown Dash, Mahoota, Spikiri, Mzambiya, Chippa, Msawawa, Mshoza, Thembi Seite, Thandiswa Mazwai, Brikz, TKZee, Unathi, et une icône du kwaito, Brenda Fassie. Les stars du kwaito en Afrique du Sud sont perçues comme des représentants du langage et de l'économie nationale contre la ségrégation imposée par le gouvernement[7].

Voir aussi

  • Le Gqom, évolution du kwaito.

Notes et références

  1. Vivian Host, « New World Music: Raw Earth », XLR8R, xlr8r.com (consulté le ).
  2. (en) The Kwaito Generation: Inside Out: a production of 90.9 WBUR Boston, MA. insideout.org, consulté le 5 mars 2011.
  3. (en) What happening. southafrica.info, consulté le 5 mars 2011.
  4. (en) Mhlambi, Thokozani. 'Kwaitofabulous': The study of a South African urban genre. Journal of the Musical Arts in Africa, vol. 1 (2004) : pages 116–127.
  5. (en) Magubane, Zine. Globalization and Gangster Rap: Hip-Hop in the Post-Apartheid City. In The Vinyl Ain’t Final: Hip Hop and the Globalization of Black Popular Culture, ed. by Dipannita Basu and Sidney J. Lemelle, pages 208–229. Londres ; Ann Arbor, MI: Pluto Press.
  6. « Amuzine – Beatspeak », (consulté le ).
  7. (en) The Kwaito Generation: Inside Out:: A production of 90.9 WBUR Boston, MA.

Liens externes

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