Koufa

Koufa ou Kûfa (الكوفة [al-kūfa]) est une ville d'Irak, environ 170 km au sud de Bagdad, et à 10 km au Nord-est de Nadjaf. Elle est située sur les rives du fleuve Euphrate. La population en 2003 était estimée à 110 000 habitants. C'est la deuxième ville de la province de Nadjaf.

Kûfa
Koufa, Al-Kûfa
(ar) الكوفة

Grande mosquée de Kufa.
Administration
Pays Irak
Province An-Najaf
Démographie
Population 110 000 hab. (2003 estimation)
Géographie
Coordonnées 32° 01′ 49″ nord, 44° 24′ 01″ est
Altitude 30 m
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Irak
Kûfa
Géolocalisation sur la carte : Irak
Kûfa

    Avec Kerbala et Nadjaf, Koufa est une des trois villes irakiennes de grande importance pour les musulmans chiites.

    Histoire

    Établissement de la ville sous Omar

    Les musulmans conquérirent l'Iraq vers 637. Sur l'ordre de 'Omar, Koufa fut construite au sud de la Mésopotamie pour devenir un misr, une garnison militaire, à proximité de la cité Lakhmides d'Al-Hirah. Les Arabes recherchaient un endroit où ils ne souffriraient pas de maladies. Les premiers quartiers de la ville ont été construits en 638, à peu près au même moment que Bassora, quand les armées arabes combattaient les Sassanides. Elle fut fondée comme garnison pour 7 divisions, 12 000 hommes venant de tribus d'Al-Yamama et 8 000 de la tribu de Nizar.

    La ville fut construite en briques cuites sur un plan circulaire selon les normes de l'architecture Partho-Sassanide[1]. On commença par construire la mosquée au centre de la ville à 1,5 km de l'Euphrate. On creusa un réservoir d'eau prévu pour 20 000 habitants. Vers 670, une digue fut construite pour protéger la ville des crues du fleuve.

    La population de Koufa fut ensuite formée d'immigrants arabes venant soit de la région de La Mecque, soit du sud de l'Arabie, d'Hadramaout et du Yémen (le quartier des najranites est formée de personne exilées de Najran). Omar, qui donna des terres de juifs arabes à ses guerriers, relocalisa les juifs de Khaybar dans un quartier de Koufa en 640[2]. Ainsi des juifs, mais aussi des chrétiens habitaient la ville.

    Révoltes

    Lorsque `Alî est devenu calife, il a déplacé son quartier général à Koufa pendant qu'il se préparait à la bataille avec Mu`âwîya qui menait une révolte à partir de la Syrie. `Alî fit creuser un puits dans la ville (656).

    `Alî a été tué à Koufa (661), et enterré dans la ville voisine de Nadjaf. Après l'accession de Mu`âwîya au califat, Koufa est devenue la base des partisans d'`Alî et des kharijites. Plus tard ses habitants rejetèrent Husayn et sa famille lors de l'événement de Karbala .

    En 685, Koufa fut le théâtre de la révolte de Al-Mokhtar.

    C'est aussi de Koufa que partit la révolution abbasside qui allait renverser les Omeyyades (750).

    À partir du 8e siècle

    En 754, le calife abbasside al-Mansûr fit construire la forteresse et creuser un fossé pour entourer la ville. Mais il quitta Koufa pour Bagdad dont il fit sa capitale.

    Vers 877, Hamdan Qarmat ben al-Acha`th (???-891) déployait une intense activité dans la région de Koufa. En 917, sous le règne de son fils Abû Tahir (???-932), les Qarmates ont pillé Koufa et Bassora..

    Au début du Xe siècle, les Bouyides construisirent non loin de Koufa la nouvelle ville de Nadjaf dont ils firent leur capitale. Nadjaf contenait le mausolée d'`Alî. Koufa déclina. La grande mosquée qui existait encore au XIIe siècle est maintenant un chantier de fouilles archéologiques.

    Au milieu du VIIIe siècle, la ville devint provisoirement la capitale des Abbassides en attendant la construction de Bagdad. Actuellement, Koufa reste un centre important d'étude, c'est là que s'est développée la calligraphie arabe et le premier style d'écriture arabe : le style coufique. Ce style d'écriture, connu plus tard comme le style coufique a commencé un siècle avant la fondation de la ville de Koufa. Le style dérive de l'un des quatre styles arabes préislamiques qui a alors atteint son niveau de perfection décorative.

    Personnalités

    Galerie

    Notes et références

    1. (en) Ignacio Arce, « UMAYYAD BUILDING TECHNIQUES AND THE MERGING OF ROMAN-BYZANTINE AND PARTHO-SASSANIAN TRADITIONS: CONTINUITY AND CHANGE », Late Antique Archaeology, vol. 4, no 1, , p. 494–495 (ISSN 1570-6893, DOI 10.1163/22134522-90000099, lire en ligne, consulté le )
    2. History of the Jews, Heinrich Graetz, Vol 3. Page 84, Trans. Bella Lowy, London 1892.
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