Koto
Le koto (琴 ou 箏) est un instrument à cordes pincées utilisé en musique japonaise traditionnelle et, comme instrument d'accompagnement, dans les arts traditionnels tels que le kabuki et le bunraku. Originaire de Chine et de Corée, il a été introduit au Japon vers le VIIIe siècle, principalement à la Cour impériale. Par la suite son usage s'est démocratisé.
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Enregistrement sur un koto à 13 cordes | |
Histoire
Vers le VIIIe siècle, les koto désignent un ensemble d'instruments à cordes, importés du continent asiatique (Chine et Corée) et apparentés au luth, tel que le biwa, à la cithare, comme le sō no koto ou sō[l 1], et à la harpe, tel que le kugo[1],[2],[3]. Durant l'époque d'Edo (1603-1868), le sō no koto, qui s'est imposé parmi les instruments de la musique de cour, devient le seul instrument désigné par le terme « koto » ou sō[1].
Facture
Le koto, aussi appelé « harpe japonaise »[4], est une longue cithare (en forme de dragon tapi[5]), mesurant environ 1,80 m de long et comptant treize cordes[3]. La caisse est traditionnellement fabriquée en bois de paulownia évidé, et les hauts chevalets amovibles. Ses cordes sont en fil de soie que l'on pince à l'aide de trois doigts de la main droite (le pouce, l'index et le majeur), prolongés chacun par un onglet ou plectre, en os, en ivoire ou en bambou[2],[3].
- Koto en bois incrusté de métaux précieux, d'ivoire et d’écaille, avec ses accessoires et sa boîte en bois laqué, XVIIe siècle (Met).
- Détail d’une extrémité de l’instrument ci-contre, où les treize cordes sont attachées.
- Détail de l’autre extrémité, présentant des dragons de métal sculpté.
- Réglage de l'instrument.
Jeu
Un classique du koto est Sakura sakura, chanson populaire arrangée pour l'instrument au cours de l'ère Meiji (1868-1912) et devenu une référence pour musicien débutant[6].
Parmi les musiciens représentatifs du koto, on distingue les instrumentistes Yatsuhashi Kengyō (1614-1685)[7], puis Michio Miyagi (1894-1956)[8] et Fumiko Yonekawa, née en 1895 et qui avait, en 1983, 185 000 heures de pratique.
Il existe également des koto à plus de treize cordes : dix-sept, vingt et une, vingt-cinq, trente ou encore trente-deux[l 2],[10]. Le koto à dix-sept cordes a été créé par Miyagi au début des années 1920[9],[10]. L'instrumentiste Keiko Nosaka et le compositeur Minoru Miki (en) ont inventé les variantes à vingt cordes, en 1969, puis à vingt-cinq cordes[10].
Miyagi a aussi inventé un koto à 80 cordes, mais il n'a jamais existé qu'un seul exemplaire de cet instrument et son usage a été abandonné[10].
Instruments apparentés
Il existe plusieurs instruments similaires appartenant à la famille des koto :
Notes et références
Notes lexicales bilingues
- 箏のこと (sō no koto) ou 箏 (sō ou koto).
- En japonais, le sinogramme pour désigner une corde d'instrument de musique est 絃 (gen). Les koto à plus de treize cordes sont nommés par leur nombre de cordes. Le koto à dix-sept cordes (十七絃箏, jūshichi-gen koto), par exemple, est simplement appelé jūshichigen[9].
- Sumagoto (須磨琴).
- Yakumogoto (八雲琴).
Références
- Iwao Seiichi, Iyanaga Teizō, Yoshida Shōichirō et al., « 678. Koto », Dictionnaire historique du Japon, vol. 13, , p. 105-106 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
- Cité de la musique, « Cithare Koto », sur collectionsdumusee.philharmoniedeparis.fr, (consulté le ).
- Louis Frédéric, Le Japon : dictionnaire et civilisation, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1419 p. (ISBN 9782221067642 et 2221067649, OCLC 36327575), p. 654.
- Association touristique de la ville de Kanazawa, « Koto Sangen », sur fr.visitkanazawa.jp, (consulté le ).
- (en) Ministère des Affaires étrangères, « A Look at the Koto », sur web-japan.org, (consulté le ).
- (en) Ronald Nelson, « Sakura », sur www.komuso.com, The International Shakuhachi Society, (consulté le ).
- (ja) Asahi Shinbun, « 八橋検校は » [« Yatsuhashi Kengyō »], sur Kotobank, (consulté le ).
- (ja) Asahi Shinbun, « 宮城道雄は » [« Michio Miyagi »], sur Kotobank, (consulté le ).
- (ja) Asahi Shinbun, « 十七弦は » [« Koto à dix-sept cordes »], sur Kotobank, (consulté le ).
- (en) David Wheeler, « New version of the old koto makes music for the future », The Japan Times, (consulté le ).
- (ja) Asahi Shinbun, « ことは » [« Koto »], sur Kotobank, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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