Koolasuchus

Koolasuchus cleelandi

Koolasuchus
Dessin de Koolasuchus et comparaison de taille avec un humain.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Amphibia
Ordre  Temnospondyli
Sous-ordre  Stereospondyli
Super-famille  Brachyopoidea
Famille  Chigutisauridae

Genre

 Koolasuchus
Warren (d), Rich (d) & Vickers-Rich (d), 1997

Espèce

 Koolasuchus cleelandi
Warren (d), Rich (d) & Vickers-Rich (d), 1997

Koolasuchus est un genre éteint d'amphibiens temnospondyles. C'est l'un des plus grands amphibiens qui aient jamais vécu[1]. Il a été découvert dans l'État de Victoria, en Australie, et a été daté d'il y a environ 120 Ma (millions d'années) au cours du Crétacé inférieur (Aptien). C'est le dernier temnospondyle connu à avoir vécu.

Une seule espèce est rattachée au genre, Koolasuchus cleelandi, décrite en 1997 par Anne Warren (d), Thomas H. Rich (d) et Patricia Vickers-Rich (d).

Description

Reconstitution d'un Koolasuchus dévorant un Leaellynasaura.

Sa taille a été estimée à entre 4 et 5 mètres[2] et sa masse à environ 500 kilogrammes[3]. La longueur de son crâne, plus gros comparé au reste du corps, est estimée à environ 65 centimètres[1]. Physiquement, c'était une salamandre géante, avec une queue en pagaie, des pattes d'assez petite taille comparées au reste du corps.

Sa peau, comme celle de tous les autres amphibiens, devait être fine, perméable, et fragile, l’obligeant à rester près de l'eau tout en évitant un trop fort contact avec les rayons du soleil, et dépourvue d'écailles. Physiquement, bien qu’on le représente la plupart du temps avec une peau lisse, il est possible qu'il ait eu, plus probablement, une peau faite de plis le long de son corps, comme les espèces de salamandre géantes actuelles (Salamandre géante de Chine, Salamandre géante du Japon), espèces qui vivent dans des conditions similaires, auxquelles il devait ressembler et être une sorte de version gigantesque de ces dernières, à titre de comparaison. C’était aussi un animal à sang froid dépendant des conditions de vie extérieure.

Comme tous les autres amphibiens, il avait la capacité de respirer sous l'eau par la peau, mais aussi d'hiberner en hiver, au fond des mares ou des étangs.

Environnement

Koolasuchus habitait les eaux glaciales de l’Antarctique, dans le pôle Sud, vers la fin du Crétacé inférieur (Aptien) il y a environ 120 millions d'années. À l'époque, ce continent était recouvert de forêts denses, avec des saisons marquées, dont l'hiver, qui pouvait durer plusieurs mois, mais moins long que les hivers antarctiques actuels, et des étés chauds. Ce climat fut favorable à bon nombre d’espèces de plantes (surtout des conifères, résistants au froid) et d'animaux, dont les dinosaures, adaptés aux hivers.

Ce changement de température entre les saisons fut ce qui permit à Koolasuchus, dernier grand amphibien, de survivre et prospérer. En effet, contrairement aux autres amphibiens de grande taille, apparus avant le Mésozoïque, il n'eut pas à subir la concurrence des crocodiliens vivant dans la même niche écologique, en plein essor depuis le Jurassique moyen et responsables de la disparition des amphibiens sur le reste du globe en raison de leur adaptation meilleure et leur comportement plus actif que celui des amphibiens. Cependant, le froid de l’Antarctique empêcha leur progression jusque-là, et Koolasuchus fut donc épargné.

Koolasuchus vivait ainsi dans des fleuves, cours d'eau et rivières, entourés de forêts de conifères et de plantes résistantes telles des fougères, dans une atmosphère humide. Il côtoyait les autres espèces locales d'animaux, dont des dinosaures, comme Muttaburrasaurus, un Iguanodontidé, le petit ornithopode Leaellynasaura, ou encore Australovenator, un genre d'allosauridés nains, carnivores de taille moyenne et l'un des derniers représentants de cette famille. Koolasuchus, par sa taille moyenne, était en mesure de s'attaquer parfois à certains dinosaures de petite taille, à la manière des crocodiles, bien que devant essentiellement se nourrir de poissons et seulement à l’occasion de petits dinosaures ; il n'avait pas vraiment de prédateur naturel. Il devenait toutefois une proie facile hors de l'eau, où il était lent au déplacement, au vu de ses petites pattes et de son corps massif, sans défense.

Le mode de vie de Koolasuchus ne peut être déterminé précisément, mais au vu du mode de vie des amphibiens actuels et du contexte géographique de l'époque, il devait passer les étés dans les grands fleuves des vallées, et devait les quitter pour rejoindre des étangs ou des mares en pleine forêt, qui lui servaient de quartiers d'hivers, afin d'y hiberner durant toute la saison froide, et se réveiller au printemps, pour rejoindre de nouveau les grands cours d'eau pour y passer l'été. Ce mode de vie étant connu des espèces tempérés ou boréales d'amphibiens (salamandres, grenouilles) vivant près des pôles. Cependant, Koolasuchus disparut lorsque le climat changea, que l’Antarctique se recouvrit de neige permanente et que les forêts disparurent sous des températures trop basses.

Dans la culture populaire

Koolasuchus est connu du public pour être l'un des amphibiens les plus grands de l'histoire, avec Prionosuchus, l'amphibien le plus grand découvert à ce jour. On le retrouve dans quelques média :

  • dans l'épisode 5 Les lutins des glaces (Spirits of the Ice Forest) de la série Sur la Terre des Dinosaures (1999) de la BBC, l'un des animaux que l'histoire suit est un Koolasuchus, qui est le premier animal vu à l'écran qui saisit un cadavre de Leaellynasaura au début de l'épisode ;
  • dans le film Dinosaure (2000) de Disney, un Koolasuchus est vu brièvement au début du film, lorsque l’œuf dans lequel se trouve Aladar, le héros du film tombe à l'eau, l'avalant, mais le recrachant instantanément avant de s'en aller ;
  • Koolasuchus apparaît dans les jeux récents de la franchise Jurassic Park, dans Jurassic Park Builder, Jurassic World Alive et Jurassic World le jeu, dans lequel le joueur peut le croiser avec un Sarcosuchus pour débloquer un nouvel hybride, Koolasaurus.

Étymologie

Le nom du genre Koolasuchus est une combinaison basée en l'honneur de la paléontologue Lesley Kool (d), qui a notamment trouvé et préparé une partie du matériel, accolée au terme suchus habituel pour les temnospondyles[4].

Son nom spécifique, cleelandi, lui a été donné en l'honneur de Mike Cleeland, qui a trouvé la mandibule de l'holotype et qui, avec l'aide d'étudiants du Newhaven College (en), a passé plusieurs années à fouiller le groupe Strzelecki (d), une couche géologique du Victoria en Australie[4].

Publication originale

  • (en) Anne Warren, Thomas H. Rich et Patricia Vickers-Rich, « The last last labyrinthodonts? », Palaeontographica A, vol. 247, , p. 1-24 (ISSN 0375-0442 et 2509-8373, lire en ligne)

Références taxinomiques

Notes et références

  1. (en) J.S. Steyer et Damiani, R., « A giant brachyopoid temnospondyl from the Upper Triassic or Lower Jurassic of Lesotho », Bulletin de la Société Géologique de France, vol. 176, no 3, , p. 243–248 (DOI 10.2113/176.3.243)
  2. (en) « Life in the Shadows, Non-reptilian life in Mesozoic Australia » [archive du ], geocities (consulté le )
  3. (en) A.J. Martin, « Dinosaur burrows in the Otway Group (Albian) of Victoria, Australia, and their relation to Cretaceous polar environments », Cretaceous Research, vol. 30, no 2009, , p. 1223–1237 (DOI 10.1016/j.cretres.2009.06.003, lire en ligne)
  4. Warren, Rich et Vickers-Rich 1997, p. 4-8
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