Kira Mouratova

Kira Gueorguievna Mouratova (en ukrainien : Кіра Георгіївна Муратова ; transcription anglophone : Kira Muratova) est une réalisatrice, scénariste et actrice roumaine puis soviétique et enfin ukrainienne, née Korotkova le à Soroca en Bessarabie roumaine et morte le à Odessa (Ukraine)[1].

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C'est une personnalité remarquée du cinéma soviétique et du cinéma ukrainien[2].

Biographie

Jeunesse et étude

Kira Mouratova est née le à Soroca dans la Bessarabie alors roumaine (actuellement en Moldavie) et soviétique à partir de 1940. Elle est diplômée de l’Institut fédéral d'État du Cinéma (VGIK) de Moscou en 1962 et se met à travailler pour le studio d'Odessa. Après la réalisation d'un court métrage, Au bord du ravin abrupt (У крутого яра), elle réalise avec Alexandre Mouratov Notre pain quotidien (1964).

Carrière

En 1967, elle réalise son premier grand film, Brèves rencontres (Короткие встречи), dans lequel elle est aussi comédienne aux côtés d'un Vladimir Vyssotski débutant. Épinglant ouvertement la bureaucratie soviétique, le film est peu apprécié par la censure soviétique[3]. Son film suivant, Longs Adieux (Долгие проводы) est, lui, censuré jusqu'en 1987[4].

Par la suite, l'activité créatrice de la réalisatrice sera partiellement bridée jusqu'au début de la Perestroïka, en 1986. Avec la ressortie de ses films précédemment censurés, en 1987, la popularité de Kira Mouratova grandit, en URSS, comme à l'étranger[5]. Ainsi, en août 1987, le festival de Locarno lui consacre une rétrospective et l'invite à être membre du jury. Elle est aussi membre du jury lors de la Mostra de Venise 1990.

Cette notoriété lui permettra de continuer à réaliser y compris pendant les années de crise succédant à la dislocation de l'Union soviétique. Elle signe alors certains de ses meilleurs films, comme Le Syndrome asthénique (Астенический синдром), primé au Festival de Berlin, 1990[3]. En 1994, elle reçoit un Léopard d'honneur au Festival international du film de Locarno. À partir de 1997, elle participe pleinement au renouveau des cinémas russe et ukrainien.

Hommage

En 1997, son œuvre est récompensé par le prix national Taras Chevtchenko. En 2002, elle reçoit le prix Alexandre Dovjenko pour sa contribution au développement du cinéma ukrainien.

En 2004, Kira Mouratova est décorée de l'Ordre de l'Amitié par le président de la Fédération de Russie[6].

Une rétrospective lui est consacrée à la Cinémathèque française en 2019[7].

Filmographie

Comme réalisatrice et scénariste
Comme actrice
Comme monteuse

Récompenses

Notes et références

  1. « Décès de la réalisatrice ukrainienne Kira Mouratova à 83 ans », sur la-croix.com (consulté le ).
  2. (en) Bonnie G. Smith, The Oxford Encyclopedia of Women in World History, vol. 1, Oxford (GB)/New York, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-514890-9, lire en ligne), p. 290
  3. Atlas du cinéma, André Z. Labarrère, coll. Encyclopédies d'aujourd'hui, Le Livre de poche, Paris, 2002, (ISBN 2-253-13015-X)
  4. Jean Loup Passek et collaborateurs, , Dictionnaire du cinéma, Paris, Éditions Larousse, 1991, p. 462 (ISBN 2-03-512307-0)
  5. Biographie de Kira Mouratova sur le site kinoglaz.fr.
  6. (ru) Vladimir Poutine, « Указ Президента РФ от 19.10.2004 no 1336 «О награждении орденом Дружбы Муратовой К.Г.» », sur kremlin.ru, (consulté le )
  7. Rétrospective Kira Mouratova, du 25 septembre au 20 octobre 2019 sur le site de la Cinémathèque française
  8. Kira Mouratova, la beauté du chaos, par Eugénie Zvonkine, Cahiers du cinéma, n° 661, novembre 2010, p. 72

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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